À l’heure où certains élèves maîtrisent mieux ChatGPT que leurs cours de français et d’histoire, il est crucial que les profs se dotent d’un arsenal solide pour cerner la triche. Et quoi de mieux que de la combattre avec ses propres armes ?
- Les outils anti-triche via GPT
- GPTZero Solution de génie pour flairer les écrits de ChatGPT ?
- AI Text Classifier Pour combattre la triche à armes égales
- Les outils pour débusquer les traces de plagiat
- Compilatio Un excellent pisteur de contenu plagié
- Les outils de surveillance d’examens en ligne
- Mereos Le géant français de la télésurveillance d’examens
- TestWe Un logiciel d’examens en ligne décrié, mais efficace
Les étudiants n’auront pas mis longtemps à comprendre comment fonctionnaient les différents sites web et logiciels pour les aider à tricher. Ces IA comme ChatGPT peuvent alors sembler difficile à contrer pour les professeurs, car leur style devient de moins en moins robotique et les informations de plus en plus fiables. Heureusement pour le corps enseignant : des IA existent pour débusquer les tricheurs !
Pour rappel !
La triche est sévèrement sanctionnée et peut mener à une interdiction de passer tout examen national pendant 5 ans.
Les outils anti-triche via GPT
Les tricheurs peuvent trembler, car ce qu’ils pensaient être une arme ultime ne l’est finalement pas tant… ChatGPT se montre certes utile lorsqu’il s’agit de structurer un plan argumentaire ou de trouver des idées pour un exposé, mais il peut être très risqué de prendre toutes ses paroles pour argent comptant. Gare au retour de bâton !
En effet, de nombreux cas de triche via ChatGPT ont été recensés par les enseignants ces derniers mois, comme à l’université de Strasbourg où « une vingtaine d’étudiants ont dû repasser un examen après avoir triché au moyen de l’IA », d’après les propos d’une professeure pour l’ADN. De jour en jour, le phénomène semble s’amplifier, quand bien même les étudiants malhonnêtes ne sont pas vraiment à l’abri…
GPTZero
Solution de génie pour flairer les écrits de ChatGPT ?
Si vous pensiez que ChatGPT vous rendrait la vie belle, c’était sans compter la présence de GPTZero, un nouvel outil créé par un étudiant américain qui serait « capable de détecter les textes écrits par l’IA ».
Mais alors, en quoi consiste-t-il exactement ? D’après un tweet de son créateur Edward Tian, GPTZero serait capable de « détecter rapidement et efficacement si un essai a été rédigé par une intelligence artificielle ». Grosso modo, l’appli est entraînée de la même manière que ChatGPT pour générer des textes par intelligence artificielle, ce qui lui permet d’établir une certaine corrélation entre ses propres réalisations et celles qui sont susceptibles de provenir d’une autre IA générative.
Cependant, ce nouveau logiciel se montre-t-il toujours aussi fiable qu’il ne le prétend ? Eh bien la réponse n’est pas si simple, car GPTZero est un outil assez jeune (il a été lancé en janvier dernier) et il laisse encore certains professeurs perplexes. C’est le cas de Toby Walsh, un enseignant en IA à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, qui affirme qu’il serait « assez facile de tricher en demandant à ChatGPT de réécrire un texte dans un style plus personnel… comme s’il s’agissait d’un enfant de 11 ans par exemple », si l’on en croit les propos recueillis par Siècle Digital.
Pour l’essayer, rendez-vous sur GPTZero.com.
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AI Text Classifier
Pour combattre la triche à armes égales
OpenAI n’a pas mis bien longtemps à réagir au phénomène de triche liée au recours à son outil ChatGPT. Et pour éviter que la catastrophe ne s’amplifie, l’entreprise californienne a récemment lancé AI Text Classifier, une sorte de bouclier pour faire face aux dérives de son IA générative.
Son principe est assez simple : il se base sur GPT-3 (le même système que ChatGPT) et aurait pour objectif de détecter les « fausses allégations » qui tentent de dissimuler la rédaction d’une IA sous les traits d’une écriture humaine. Mais les ambitions d’AI Text Classifier ne s’arrêtent pas là, car le porte-parole d’OpenAI a annoncé qu’il comptait « développer, à l’avenir, des méthodes plus avancées aux résultats plus précis ».
Sur le papier, l’idée semble bonne et il serait logique de faire confiance aux créateurs d’une intelligence artificielle aussi perfectionnée que ChatGPT. Mais dans les faits, il lui reste encore une belle marge de progression à combler pour qu’elle puisse assurer une fiabilité optimale aux professeurs et élèves qui souhaiteraient l’utiliser. En effet, les résultats parlent d’un taux de précision « autour de 26 % »…
On regrette aussi le fait qu’AI Text Classifier soit pour le moment incapable de détecter le plagiat, et qu’il ne fonctionne que sur « les textes d’au moins 1 000 caractères ». Mais nul doute que c’est un outil à garder sous le coude, en attendant de constater d’éventuels signes de progression.
Pour l’essayer, rendez-vous sur OpenAI.com.
Les outils pour débusquer les traces de plagiat
C’est un autre fléau qui touche les universités depuis maintenant plusieurs années. Le plagiat consiste à reprendre tel quel le contenu d’une œuvre ou d’un site Web sans en citer la source, et c’est une forme de triche assez commune chez les élèves qui souhaitent gagner du temps dans la rédaction de leurs travaux. Mais une épée de Damoclès plane au-dessus de leur tête, et elle se nomme Compilatio.
Compilatio
Un excellent pisteur de contenu plagié
Cela fait maintenant un bon moment qu’il s’est attiré les faveurs des établissements français, puisqu’ils sont nombreux à le mettre à disposition des professeurs et des élèves. Compilatio est une vraie référence dans le domaine de l’anti-plagiat, et il est aujourd’hui bien difficile de le contourner.
En effet, cet outil se base sur des sources précises qu’il détaille lors de son analyse, et il est même capable de détecter les tentatives de paraphrases maladroites. Le professeur pourra donc aller vérifier de lui-même si les résultats annoncés par Compilatio sont corrects, et s’il y a bel et bien eu tentative de tricherie. Il est aussi épaulé par plusieurs statistiques qui comprennent notamment le pourcentage de similitudes, ainsi qu’une comparaison directe entre la source plagiée et le document mis en cause.
En parallèle, l’entreprise Compilatio a récemment annoncé qu’elle comptait lancer un détecteur d’IA, à l’instar d’AI Text Classifier et de GPTZero. C’est une affaire à suivre de près, et qui devrait fortement intéresser les nombreuses universités ayant déjà souscrit à un abonnement pour Compilatio.
Pour l’essayer, rendez-vous sur Compilatio.net.
Les outils de surveillance d’examens en ligne
Et enfin, terminons notre sélection de logiciels anti-triche avec un outil qui fait débat, mais dont l’utilisation s’est avérée indispensable lors des examens à distance durant la période Covid : le logiciel de télésurveillance en ligne. Et ce choix des professeurs a quelque peu surpris les étudiants contraints de s’y soumettre, comme en a témoigné une élève de l’université Paris Descartes :
« On doit installer un logiciel sur notre ordinateur, qui permet de nous surveiller grâce à la reconnaissance faciale mais aussi d’empêcher l’accès aux autres documents de l’ordinateur ».
le Figaro
Trop intrusif, vous dites ? Les enseignants se sont pourtant défendus en affirmant notamment que le but n’était pas de « fliquer les étudiants » mais de « s’adapter à un cas de crise majeure ». Néanmoins, il est évident que la question du respect de la vie privée peut encore se poser, malgré la bonne volonté des professeurs.
Mereos
Le géant français de la télésurveillance d’examens
Voilà 7 ans que la startup Mereos a été lancée, et l’on peut dire qu’elle a eu le nez fin en voyant la situation de 2020. En effet, elle est très vite devenue une référence dans l’Hexagone en ce qui concerne la surveillance d’examens à distance.
Il faut dire qu’elle offre une pléthore de fonctionnalités aux professeurs qui souhaitent s’assurer que leurs étudiants ne profitent pas du contexte de télétravail pour jeter un œil au cahier, ou copier-coller les cours enregistrés dans leur ordinateur. D’après Dorone Parienti, la fondatrice de Mereos, ce logiciel permet notamment « l’enregistrement de la webcam du candidat et de son écran, le verrouillage de son navigateur et la détection d’un double écran ».
Mais l’intérêt d’un tel logiciel est bien plus important que la simple détection de tentatives de triche, puisqu’il vise avant toute chose à « légitimer la valeur des examens à distance ». On peut donc dire que cet outil est, a priori, voué à se démocratiser dans la lignée du télétravail. Même si le délai de suppression des données enregistrées reste encore flou, et que le CNIL n’a pas encore éclairci le sujet…
Pour l’essayer, rendez-vous sur Mereos.eu.
TestWe
Un logiciel d’examens en ligne décrié, mais efficace
Le dernier logiciel de notre sélection est également un outil de surveillance anti-triche français, mais qui a surtout fait couler beaucoup d’encre pour son aspect « intrusif ». Il s’est néanmoins montré d’une grande aide pour les professeurs lors du confinement, car il constituait alors (et c’est toujours le cas) l’une des meilleures offres de télésurveillance pour les examens.
De plus, l’activation de la webcam repose entièrement sur le consentement de l’élève, tandis que les images sont analysées par une IA et non par un professeur. De quoi rassurer les quelques étudiants réticents à un tel « flicage ».
Pour le reste, TestWe regroupe des options anti-triche assez similaires à celles de son concurrent Mereos avec le blocage des autres applis de l’ordinateur, ainsi que la détection de mouvements suspects via des photographies prises « par intervalles de quelques secondes ». Et le succès semble bien réel, puisque la société française propose désormais ses services dans une dizaine de pays différents. Il est peut-être là, l’avenir de la surveillance des examens.
Pour l’essayer, rendez-vous sur TestWe.eu.
Si l’on fait le bilan, il est évident que les professeurs ont aujourd’hui un large éventail de possibilités en ce qui concerne la surveillance des élèves et la détection d’une éventuelle tricherie de leur part. Néanmoins, la plupart de ces outils sont encore perfectibles et il serait préjudiciable de ne se baser que sur le résultat de leurs analyses : les enseignants doivent donc faire la part belle à leur esprit critique, et privilégier la communication avec les élèves plutôt que leur répression ou leur sanction immédiate.