Cultiver des plantes dans l’espace sera bientôt possible ! C’est ce que promet la start-up franco-américaine Interstellar Lab qui développe et commercialise des modules à environnement contrôlé permettant de simuler la vie dans des milieux hostiles. Les premiers BioPods seront envoyés sur la Lune d’ici 2025 avant d’être déployés sur Mars.
Aux ressorts classiques qui ont marqué les premiers temps de l’ère spatiale, s’ajoutent des préoccupations et des questions nouvelles. Parmi elles, l’astroculture ou comment faire pousser des plantes dans un environnement hostile. C’est ce défi qu’a décidé de relever Interstellar Lab, une start-up fondée en 2018 par Barbara Belvisi et qui met au point des BioPods (capsules) permettant de recréer dans un environnement contrôlé les conditions nécessaires à l’agriculture. Soutenu par la Nasa mais aussi le CNES, ce nouveau projet de recherche a un objectif double : approfondir la mise au point d’un nouveau système de production alimentaire pour les missions spatiales longues durée mais aussi créer simultanément une agriculture durable sur Terre.
Interstellar Lab à la pointe de l’agriculture spatiale
L’influence de l’espace sur les plantes n’est pas nouvelle et a fait l’objet d’expérimentations dès 1946. Interstellar Lab est justement au croisement des technologies d’explorations spatiales, agricoles et environnementales dont l’objectif est de recréer des simulations de vie au sein de milieux hostiles.
Pour y parvenir, la start-up s’appuie sur une histoire riche de connaissances scientifiques et techniques élaborées dans un creuset qui doit autant aux recherches spatiales qu’environnementales. Afin de répondre aux problématiques techniques induites par la culture des plantes dans l’espace (microgravité, climat, recyclage des ressources et des déchets, etc.), Interstellar Lab a mis au point son propre biodôme.
Il s’agit d’une structure déployable dans laquelle toutes les conditions climatiques et atmosphériques pourront être contrôlées afin de recréer des conditions propices à l’agriculture. C’est une sorte de serre bioclimatique, qui prend la forme d’un dôme gonflable et composé d’une base composite à l’intérieur de laquelle sont installés tous les systèmes matériels qui vont permettre de maintenir les conditions climatiques et atmosphériques telles que l’eau, l’air, la température, l’humidité, le Co2, l’oxygène. Sa technologie avancée permet de cultiver des espèces ne pouvant pas être cultivées en agriculture traditionnelle, y compris des plantes à haute valeur ajoutée telles que la vanille, le vetiver et le patchouli.
Économe et productif, BioPod recycle tout et réduit la consommation d’eau (de 98 %) et d’énergie tout en boostant la croissance des plantes. Ce système inclut également un logiciel de gestion et de monitoring basé sur l’IA ainsi qu’un un service de réapprovisionnement qui permettra à la serre d’être complètement autonome et s’adapter parfaitement aux contraintes de l’environnement spatial.
Interstellar Lab fera une première phase d’experimentation sur la Lune : objectif Mars
À une distance de près de 400 000 kilomètres, la Lune constitue pour l’humanité un véritable tremplin pour se rendre jusqu’à Mars. Le projet d’Interstellar Lab justement, s’inscrit dans le programme de la mission spatiale Artemis développé par la Nasa. L’objectif de la mission est d’établir dès 2025 un retour durable sur la Lune pour ensuite partir en exploration sur Mars.
Des missions habitées de longue durée sur la Lune seront possibles avec des modules déployables pour la production alimentaire et le maintien de la vie. Il s’agit pour la start-up de fournir des pods durables qui pourront aussi servir aux futures explorations sur Mars.
Pour Interstellar Lab la Lune fera office dans un premier temps de base scientifique. Afin de répondre aux contraintes liées à un système de production de nourriture, l’entreprise est actuellement en phase intensive de test. La présidente de Interstellar Lab, Barbara Belvisi, nous confirme être « en phase de prototypage pour un système de production de plantes dédié a l’orbite basse qui sera testé au Nasa Kennedy Space Center cette année. » Cette solution prendre la forme d’un cube ressemblant à celui actuellement en place dans les stations et sera capable de résister à des conditions extrêmes.
Celui-ci sera entièrement automatisé et permettra de cultiver des plantes mais aussi des aliments qui nécessitent peu d’intrants : « Nous nous attachons principalement a sélectionner des plantes qui sont a forte valeur nutritive et qui sont très nutritifs comme des champignons et des insectes. apportent des vitamines spécifiques, tout en minimisant les déchets organiques, l’espace et la consommation d’eau » nous confirme Barbara Belvisi.
Alors que certains pensent déjà au tourisme spatial, Interstellar Lab veut avant tout s’inspirer des contraintes qui seront rencontrées sur Mars (recyclage, régénération de l’eau, etc.) afin de trouver des solutions qui pourront être mises en application sur Terre. En attendant, si vous souhaitez vivre l’expérience marsienne sur Terre, sachez que dans le cadre du projet EBIOS (un village autosuffisant), l’installation des premiers BioPods se fera en France d’ici juin 2022.