Une équipe de scientifiques de l’Université de Bristol a mis au point un nouveau type de batterie. En parvenant à encapsuler des matières radioactives à l’intérieur de diamants, les chercheurs ont réussi à convertir le rayonnement radioactif en électricité durable via des piles en diamant.
Recycler une partie des déchets nucléaires pour en faire des batteries, c’est ce qu’a réussi à faire Tom Scott, directeur du Southwest Nuclear Club et son équipe de chercheurs en encapsulant des matières radioactives dans des diamants. Cette batterie radioactive sans danger pour les êtres humains, permet via des piles en diamants de transformer le rayonnement radioactif en électricité. À la clé : zéro émission de CO2 et une énergie propre pendant plusieurs milliers d’années !
Une technologie dont s’est emparée la start-up californienne N.D.B (Nano Diamond Battery) et qui pourrait servir à recharger nos smartphones mais aussi pour les missions spatiales longue durée dans les deux prochaines années seulement.
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Une batterie radioactive ayant une durée de vie de 28 000 ans
«Imaginez un monde où vous n’auriez plus à recharger votre téléphone pour la journée. Imaginez maintenant que ce soit pour la semaine, pour le mois… Et pendant des décennies? C’est ce que nous pouvons faire avec notre technologie»
Neel Naicker, le porte-parole de la start-up NBD
Mais comment cela est-il possible ?
Constituée d’un petit morceau de diamant artificiel radioactif, cette batterie est créée à partir des déchets que produisent des réacteurs nucléaires qui emploient des barres de graphite. Ces barres sont justement composées de carbone 14, un isotope dont la demi-vie est de près de 5.730 ans.
Le déchet nucléaire prend la forme d’une pile miniaturisée dont la désintégration des noyaux atomiques qui la compose génère des particules bêta, autrement dit des faisceaux électrons. C’est donc la désintégration du carbone 14 en azote, qui permet à la batterie de convertir les particules émises lors de ce processus d’altération, en électricité. Afin d’éviter toute fuite radioactive, le déchet est ensuite recyclé sous forme d’un minuscule diamant lui-même enrobé d’une couche de carbone 12 qui absorbe les rayonnements. Le résultat est une batterie en diamant capable de produire du courant sur une période extrêmement longue et sans émettre aucune émission de CO2.
De nombreux champs d’application et une commercialisation pour 2024
Cette technologie développée par NDB a de multiples avantages : en plus de recycler des déchets nucléaires dont on ne savait pas quoi faire et devenir une source d’électricité sûre, pérenne et propre, elle est aussi très bon marché et peut s’adapter à n’importe quel format et permettre ainsi à toute sorte d’ appareil électronique de fonctionner pendant l’intégralité de sa durée de vie sans jamais avoir à être rechargé.
En effet, cette batterie offre une densité énergétique 57.000 fois supérieure aux batteries lithium-ion classiques, elle pourrait très bien alimenter dans un futur proche nos voitures électriques, mais aussi nos smartphones, nos ordinateurs, etc. .
Elle pourrait même servir pour les appareils médicaux et équiper par exemple les pacemakers, afin que les patient·es n’aient pas à subir d’opérations pour que la pile soit changée. Son champs d’application peut aller plus loin, en alimantant les modules d’exploration spatiale dans le cadre de missions de très longue durée et dont la sécurité et la longévité des batteries sont au coeur des préoccupations.
Bien que les tests menés par les ingénieurs aient été concluants, cette nouvelle technologie de batterie est encore au stade de développement. La start-up affirme cependant que sa commercialisation devrait se faire dans les deux prochaines années. Avant le lancement officiel la start-up tente de receuillir le maximum d’idées possibles concernant l’usage de sa batterie en lançant une campagne sur les réseaux sociaux via le hashtag #diamondbatteries.
Attention les diamants ça brûle; et que restera t’il ??