Relier la Terre et Mars semble bien compliqué. Toutefois, la NASA, Roscosmos ou encore certains acteurs privés comme Space X travaillent d’arrache pied pour y arriver dans les prochaines années. La conquête de Mars passe par la résolution de plusieurs problèmes difficiles à résoudre mais semble être motivée par des raisons scientifiques qui permettraient de mieux comprendre la planète rouge. Alors, est-ce que l’Homme foulera le sol martien dans les années à venir ?
Après la Lune, l’Homme à la conquête de Mars
Au début des années 1970, alors que l’Homme a foulé la Lune à plusieurs reprises, il rêve d’atteindre un autre astre. Pourquoi pas une planète cette fois-ci ? Et pourquoi pas Vénus tiens, la planète la plus proche de la Terre ? Hélas, l’environnement très particulier de cette planète va finalement mettre très rapidement fin au projet.
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Les spécialistes se tournent alors vers Mars, deuxième planète la plus proche de la Terre et ils lui trouvent bien plus d’avantages qu’à Venus. Située à 225 millions de kilomètres de notre étoile, le Soleil, Mars est la quatrième planète du Système Solaire après Mercrure, Vénus, La Terre et Mars. Si les Grecs avaient déjà aperçu Mars depuis la Terre en la qualifiant d’étoile, c’est l’astronome italien Gallilée qui l’observe pour la première fois au télescope en 1610. Mars est surnommée la planète rouge car sa surface est principalement composée d’oxyde de fer, en bref, de rouille qui possède bien cette couleur.
Même si la température moyenne sur Mars est très basse, les ingénieurs ont réussi à mettre au point lors des voyages vers la Lune, une combinaison spatiale taillée sur mesure. Elles permettent de fournir de l’oxygène à l’équipage, un environnement pressurisé, mais aussi de réguler sa température et d’être protégé des micrométéorites et des rayons cosmiques.
En 1962, John Fitzgerald Kennedy, alors président des États-Unis, va faire une annonce symbolique en affirmant qu’un astronaute ira sur la Lune d’ici la fin de la décennie. C’est le début du programme Apollo qui, bien qu’il débuta mal avec la catastrophe d’Apollo 1, se termina en un vibrant succès. En effet, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin foulent le sol lunaire. À cette époque, l’objectif des différentes missions Apollo était de cartographier le sol et de faire des recherches sur les roches lunaires. Le programme permettra de faire de nombreuses avancées en matière de conquête spatiale.
Pourquoi n’est-il pas possible d’aller tout de suite sur Mars ?
Si la technologie a clairement évolué grâce aux multiples voyages réalisés sur la Lune et aux diverses incursions faites depuis 1969, cette dernière ne nous permet pas totalement de réaliser ce voyage vers la planète rouge. Comprenons ensemble pourquoi.
Un problème de distance entre la Terre et Mars
La planète rouge est à 56 millions de kilomètres de la Terre lorsqu’elle est au plus proche. Au plus loin, elle se situe à 405 millions de kilomètres. Inutile de vous préciser donc qu’il est plus pratique, en cas de voyage vers Mars, de s’y rendre lorsque la distance Terre-Mars est la plus faible.
Certes, au plus près, la distance Terre-Mars n’est “que” de 56 millions de kilomètres, une broutille par rapport aux autres planètes du système solaire. D’orbite à orbite, elles ne sont distantes que de 75 millions de kilomètres. Toutefois, il faut comprendre que cette distance est énorme par rapport à celle entre notre planète et son satellite naturel, la Lune (384 000 kilomètres).
Si la distance Terre-Lune est toujours la même, celle entre la planète bleue et la planète rouge fluctue. Ce n’est que tous les 26 mois que Mars et la Terre sont au plus proche, et donc à 53 millions de kilomètres. Les scientifiques doivent alors déterminer le moment où la navette spatiale partira de la Terre afin que l’équipage ne passe qu’un minimum de temps dans l’espace.
Une question de logistique et de durée de voyage
Même en prenant en compte la distance Terre-Mars, une autre problématique s’ajoute. Pour aller sur la Lune, deux à trois journées au minimum sont nécessaires pour effectuer un aller. Il faut donc compter une petite semaine pour faire l’aller-retour. Pour se rendre sur la planète rouge, il faudrait entre 6 et 10 mois pour effectuer un aller grâce aux fusées les plus performantes qui existent actuellement.
Bien sûr, si nous pouvions nous déplacer à la vitesse de la lumière, soit 300 000 km/s, nous serions sur Mars en à peine trois minutes. Toutefois, aucun appareil ne nous permet de le faire, et physiquement parlant, le corps humain ne pourrait pas le supporter. Logistiquement parlant, une durée de voyage de 10 mois est très contraignante, que ce soit au niveau de l’eau, de la nourriture, de l’oxygène, etc. Sans parler du fait qu’un retour est également prévu sur Terre, qui durerait probablement plus longtemps. Ce qui nous amène au troisième problème…
Comment vivre sur Mars pendant plusieurs mois ?
En arrivant sur Mars, les astronautes auront déjà effectué un voyage d’une dizaine de mois. En repartant quelques jours ou semaines plus tard, leur voyage durera bien plus longtemps que 10 mois puisque les deux planètes continueront de tourner autour du Soleil et seront donc de plus en plus loin. Pire encore, les astronautes devraient être obligés de contourner le Soleil, ne pouvant pas effectuer le chemin le plus rapide pour rejoindre la Terre. Ils sont donc obligés de suivre les orbites de Mars ou de la Terre afin d’arriver à bon port.
Cela oblige les astronautes à rester plusieurs mois sur la planète rouge afin d’attendre que de nouveau, la Terre et Mars soient au plus proche et effectuer à nouveau, les 10 mois de voyage. À noter que durant les deux voyages, l’équipage devra s’assurer que la navette spatiale est sur le bon cap, devra rationner ses provisions et faire en sorte de prévenir les maladies ou tout autre problème du genre. De plus, le problème de la gravité martienne, trois fois moins importante que la nôtre, se pose. En restant soumis à la pesanteur de Mars ou du vide intersidéral pendant des mois, le corps humain peut être soumis à plusieurs complications musculaires.
Il est alors impossible d’aller sur la planète rouge ?
Détrompez-vous ! Depuis plusieurs années, si ce n’est plusieurs décennies, la NASA travaille d’arrache-pied pour tenter de trouver des solutions. En novembre 2022, l’agence spatiale américaine a réussi à lancer Artemis I, la première phase de son programme spatial habité qui a pour objectif d’envoyer à nouveau l’Homme sur la Lune en 2025. Si la mission est un succès, elle s’appuiera sur les fondements de ce programme pour se tourner vers la planète rouge.
Pourquoi l’Homme veut se rendre sur Mars ?
Pour la NASA, se rendre sur Mars lui permettra de mieux comprendre le contexte géologique de la planète, d’obtenir des échantillons de roches et de sol martien, de réaliser et d’analyser des mesures sur place, bien plus rapidement que les robots envoyés sur la planète. Elle permettrait également de valider la théorie affirmant que l’eau liquide et la vie a bien existé sur Mars il y a bien longtemps…
Mieux comprendre l’histoire de Mars
L’atmosphère de la planète comporte bien trop de dioxyde de carbone, peu d’oxygène et sa température moyenne est de -63°C, très peu propice à la vie en surface. Toutefois, même si en surface, les températures sont extrêmes, l’eau a pu être présente dans le passé sous forme liquide. En 2011, la mission Mars Science Laboratory permet d’envoyer le robot Curiosity sur la planète rouge.
Des échantillons prélevés par le rover Curiosity ont livré de précieux indices. Selon des scientifiques de la NASA, la planète Mars aurait pu connaître une période glaciaire par le passé. Mais seule une analyse très précise d’échantillons sur place ou rapportés sur Terre par l’Homme permettrait de confirmer cette hypothèse. Qui dit période glaciaire, dit période où le climat était plus doux et donc plus propice à l’émergence d’eau liquide, favorable au développement de la vie.
En étudiant le sol martien, ses roches, ses sédiments, les différents impacts de météorites ou ses volcans directement sur place, les géologues en apprendront irrémédiablement plus sur sa formation, son évolution.
Les autres raisons qui poussent l’Homme à découvrir la planète rouge
La volonté de l’Homme d’aller sur Mars le pousse inévitablement à améliorer ses technologies les plus avancées. Il devra maîtriser son énergie, ses ressources rares comme la nourriture, l’eau, le recyclage de l’air, ses déchets, etc. Des innovations devront être faites à ce niveau-là, mais aussi au niveau de la navette spatiale en elle-même. Des robots pourraient même être conçus pour apporter des reserves d’oxygène ou de nourriture aux humains avant même qu’ils n’arrivent sur la planète rouge.
Enfin, Mars est situé proche d’une des deux ceintures d’astéroïdes du système solaire. La menace des astéroïdes reste réelle et leurs trajectoires restent parfois imprévisibles… Réussir à y installer des bases permanentes au cours du XXIᵉ siècle permettrait de mieux analyser ces objets célestes, sans avoir à le faire depuis la Terre.
Pourquoi Mars est surnommée la planète rouge ?
Il se trouve que l’oxyde de fer est le composant principal du sol martien. Sur Terre, l’oxyde de fer est plus communément appelé rouille et possède cette couleur rouge si particulière.
En quoi les voyages sur la Lune permettent de préparer un éventuel voyage sur Mars ?
En se rendant sur la Lune, les astronautes s’entraînent à passer de longues durées dans un environnement plutôt hostile et avec des ressources restreintes. Les technologies mises au point par les ingénieurs pour aider les astronautes seront sans doute réutilisées dans le cadre d’un voyage vers Mars.
Pour quand serait prévu un voyage vers Mars ?
Selon les spécialistes, un voyage vers Mars ne se ferait pas avant la fin de la décennie 2030.