Les voitures autonomes font la une des médias. Mais si les prouesses technologiques impressionnent, que les implications sur la politique d’assurance et de responsabilité en cas d’accidents inquiètent, les conséquences en matière d’économie sont encore méconnues.
La plupart des particuliers voient les voitures autonomes comme une prouesse technique et un futur radieux, dans lequel nous pourrons tous jouer à la PlayStation (conducteur inclus) dans la voiture sur la route des vacances. Mais il semble que la transition entre notre parc de véhicules thermiques polluants à un parc de voitures autonomes propres ne se fera pas sans heurts : en quelques décennies à peine, l’adoption de ces nouveaux moyens de transport devrait bouleverser les économies développées et détruire des millions d’emplois, ouvriers, pompistes, garagistes, manutentionnaires, etc.
L’avènement des véhicules autonomes :
- Apple travaille sur une voiture électrique aux propriétés autonomes
- des dizaines de Google Car sillonnent les villes de Californie
- Uber veut concurrencer Google en construisant ses propres véhicules
- Renault compte lancer ses propres modèles d’ici 5 ans
- PSA est aussi sur les rangs avec des projets similaires à brève échéance
- Audi a présenté un véhicule autonome au CES 2015 (Las Vegas)
- Delphi traverse les Etats-Unis avec un SUV équipé de sa technologie
- etc.
L’impact sur l’économie et l’emploi :
Si demain nous possédions tous des voitures autonomes, le nombre de victimes d’accidents de la route serait infime, les allers-retours pour chercher une place de stationnement disparaîtraient (environ 30% du trafic urbain), nous faisant ainsi gagner des dizaines d’heures chaque année. Les parkings géants devenus inutiles permettraient de récupérer une surface au coût inestimable pour le développement et la construction de logements supplémentaires, tout en diminuant grandement les différentes formes de pollution en ville.
Les experts du secteur de l’automobile et des hautes-technologies prévoient que les particuliers seront d’abord assez lents à acquérir des voitures intelligentes Mais Morgan Stanley estime qu’aux Etats-Unis, les voitures actuelles sont conduites seulement 4% du temps, ce qui gâche une énorme partie du coût que représente la possession d’un véhicule personnel (environ 9.000 dollars). Après la maison, la voiture est le second poste de dépense des ménages. C’est pourquoi Uber imagine déjà un service où vous ne feriez plus que louer une prestation de transport à la demande plutôt que de posséder une voiture à plein-temps.
Un changement de paradigme économique :
Selon Autoshpere, 60% des adultes américains interrogés aimeraient posséder une voiture autonome et 32% seraient même prêts à arrêter de conduire. Malheureusement, les fabricants automobiles d’hier et d’aujourd’hui devraient avoir bien du mal à gérer cette transition et les constructeurs de demain ont plus de chance d’être Tesla, Google ou Uber.
Parking, assurances, prêts de financement, réseau d’entretien, fabrication de pièces détachées, services de location et transport public sont autant de services qui seront touchés de plein fouet par l’adoption de voitures connectées autonomes. Même les transporteurs sont touchés : Daimler a présenté un concept de camion connecté autonome, l’Inspiration Truck.
Aux États-Unis, près d’1 million de personnes travaillent dans l’industrie automobile, sous-traitants inclus. Et les chauffeurs de camions, bus, véhicules de livraison, taxis sont environ 6 millions. Combien d’employés dans l’industrie pétrolière pour produire nos carburants..?
Autant d’emplois qui sont amenés à disparaître dans les 15 prochaines années ?
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