Depuis 1964, un jury de journalistes spécialisés dans l’industrie automobile se réunit tous les ans pour décerner le trophée européen de la voiture de l’année. Pour la deuxième fois consécutivement, c’est un véhicule électrique qui a été élu voiture de l’année 2023. Ce SUV a séduit un panel de 59 journalistes pour ses qualités.
Malgré le fait que le trophée soit décerné par des Européens, c’est bien une voiture américaine qui a remporté le premier prix. Tous les voyants semblaient désigner Tesla mais contre toute attente, ce n’est pas l’un de ses modèles qui a été choisi. À la place, un véhicule de la marque Jeep.
À lire aussi : Voiture électrique : tout ce qu’il faut savoir avant d’acheter
La Jeep Avenger, une électrique urbaine passe-partout
Dans le cadre de la soixantième édition de ce mythique concours, c’est la Jeep Avenger qui a su tirer son épingle du jeu. Elle succède à la Kia EV6, une voiture coréenne, elle aussi 100 % électrique. Il s’agit là de la quatrième voiture électrique primée après la Nissan Leaf en 2011 et la Jaguar I-Pace en 2019.
Afin de convaincre le jury, la voiture de l’année 2023 a bénéficié des avancées du groupe Stellantis, maison mère de Jeep, en matière d’électrification. Une batterie de 54 kWh vient alimenter un moteur de 156 chevaux. L’autonomie du Jeep Avenger est estimée à 400 km, de quoi faire un Paris-Rennes sans avoir besoin de recharger sa voiture.
La voiture électrique de Jeep surpasse ses concurrents
Cette année, la Jeep Avenger faisait face à de sacrés concurrents. Toutefois, elle n’a pas tant joué des coudes que ça puisqu’elle a acquis sa première place avec 328 points, contre 241 points pour l’ID.Buzz de Volkswagen. Même si cette dernière possède une batterie plus puissante, de 82 kWh, un moteur de 204 chevaux, pour une autonomie de 600 km, c’est plus sa carrosserie qui a fait défaut.
Contrairement à la voiture américaine qui est un SUV « passe partout« , la voiture allemande est une monoplace plutôt imposante, dont la cible principale est les familles (nombreuses). La taille de la Jeep a donc joué dans la décision prise par les journalistes, sa taille ne dépassant pas les 4,10 mètres, soit à peu près celle d’une Clio dernière génération.
Déception pour Peugeot et Renault qui n’ont pas redoré le blason tricolore
Pour compléter le podium, la japonaise Nissan Ariya devance la coréenne Kia Niro et les voitures françaises suivent le peloton à la cinquième et à la sixième place. Tout d’abord, la Renault Austral dont la place semble assez logique. Le véhicule qui se présente comme hybride ne l’est pas réellement puisqu’il n’est pas possible de rouler uniquement à l’électrique.
La Peugeot 408 occupe une sixième place qui a le goût de défaite – le constructeur s’attendait sûrement à atteindre le podium. Équipée d’une motorisation hybride rechargeable de 225 chevaux et avec une finition haut de gamme GT, le constructeur automobile français semblait être pourtant bien armé. Néanmoins, le jury a été impitoyable et a considéré que la Jeep Avenger possédait de meilleures caractéristiques, notamment pour ce qui était de la finition et de sons système 100 % électrique.
L’autre argument choc pour la voiture de l’année 2023 : son prix
Contrairement à la 408 ou à l’ID.Buzz, la Jeep Avenger propose un véhicule qui passe sous la barre des 40 000 euros avec un prix d’entrée à 36 000 euros. Bien entendu, pour un crossover urbain, le prix reste assez conséquent, mais pas face à ses principaux concurrents actuels qu’il distance à ce niveau-là.
L’industrie et le marché des véhicules électriques sont encore en rodage
Le fait qu’un véhicule électrique (VE) soit élu voiture de l’année 2023 n’est pas si inattendu ; les ventes d’automobiles électriques n’ont jamais été aussi élevées en France et dans le monde. Les VE et hybrides rechargeables représentent 21 % du parc automobile français et ce chiffre aura tendance à s’accentuer alors que l’Union européenne a acté l’interdiction de la commercialisation des voitures thermiques (celles utilisant de l’essence, du diesel ou du GPL) d’ici 2035.
D’ici là, les entreprises devront trouver un moyen de décarboner non pas seulement les moteurs des véhicules eux-mêmes, mais toute la chaine de production. L’extraction des terres rares permettant de fabriquer les batteries nécessite également l’utilisation d’eau et de produits chimiques qui ont un impact sur l’environnement non négligeable.
Enfin, la consommation en électricité n’est pas non plus si propre que ça. Si en France, 77 % de l’électricité produite provient du nucléaire (sous réserve de maintenir nos réacteurs en état de marche), ce n’est pas le cas d’autres pays européens comme l’Allemagne qui produit 61 % de son électricité grâce aux énergies fossiles…
À lire aussi : Pourquoi acheter une voiture électrique n’est pas une si bonne idée ?