C’est un constat cinglant qui est relayé sur Internet en cette fin d’année : le nombre d’accidents en vélos augmente de façon exponentielle depuis plusieurs années. Cette nouvelle est-elle aussi alarmante qu’elle n’y parait ? L’explosion récente des vélos électriques signifie-t-elle que leur utilisation est dangereuse ? L’organisme des assurances allemandes de recherche sur les accidents s’est penché sur le sujet et nous montre que la réalité n’est pas si évidente.
En se basant sur les statistiques d’accidents à vélo en Allemagne, la Unfallforschung der Versicherer (recherche d’accidents par les assureurs) a réalisé une étude sur les risques d’accidents à vélo électriques. L’idée de l’étude est de comparer ces données avec le nombre d’accidents réalisés en vélo classique. L’objectif : savoir si l’utilisation d’un vélo électrique est réellement plus dangereuse qu’en vélo mécanique. Après la lecture de ces analyses en allemand (Google trad étant d’ailleurs plus efficace qu’une LV2 dans ce cas), on vous résume les résultats.
Un plus grand risque d’accident pour les vélos électriques ?
Alors qu’on comptait moins de 100 000 ventes de vélos à assistance électrique (VAE) en 2014, le nombre a explosé avec une augmentation de plus de 65% en 7 ans, soit 650 000 vélos électriques vendus en 2021. Cette croissance semble aller de pair avec une autre statistique : l’augmentation du nombre d’accidents sur les routes impliquant un cycliste. En effet, pour la première fois depuis 20 ans, le nombre de cyclistes décédés a dépassé la barre des 200 en France (227 en 2021). À la vue de ces chiffres, il parait clair qu’il existe une corrélation entre l’augmentation des vélos électriques et le nombre d’accidents. Ce qui pourrait signifier que faire du vélo avec une assistance serait plus dangereux que sans.
C’est en tout cas ce que l’étude confirme dans un premier temps : en Allemagne, la tendance est la même que chez nous. Et lorsque l’on compare le risque d’accident pour les cyclistes de vélos électriques et de vélos mécaniques, les résultats confortent cette idée : 0,2% de chances d’accidents sur un vélo électrique contre 0,02% sur un vélo classique (nombre de vélos rapportés au nombre d’accidents).
Pourtant, l’étude allemande explique que ces conclusions sont un peu trop hâtives. Il manque une donnée cruciale dans l’équation : le nombre de kilomètres parcourus. Pour les chercheurs, il est logique de rapporter le nombre d’accidents aux kilomètres réalisés afin d’avoir un regard plus clair sur la situation. Après avoir recalculé le risque d’accident en prenant en compte le kilométrage, les résultats étonnent.
Le kilométrage parcouru : une précision des données qui change tout
D’abord, il faut savoir que les utilisateurs de vélos électriques font en moyenne 1,8 fois plus de kilomètres que les cyclistes de vélos mécaniques. Ils sont donc logiquement plus exposés au risque d’accident. Ainsi, ce calcul plus précis (avec les kilométrages et par tranches d’âge) a permis de mettre en lumière deux résultats :
- L’utilisation du vélo électrique n’est pas plus dangereuse que sur un vélo mécanique pour la tranche d’âge allant de 35 ans à 75 ans.
- Les accidents sont bien plus importants en vélos électriques pour les plus jeunes (18 – 34 ans) ainsi que pour les plus âgés (80 ans et plus). Ce qui s’explique notamment par une surestimation de leur capacité ou une perte de contrôle.
Finalement, la conclusion de l’étude tend à affirmer que l’utilisation d’un vélo électrique n’est pas plus dangereuse que celle d’un vélo classique. Ou du moins, qu’elle ne l’est pas systématiquement.
Sur le même sujet : Pourquoi ne pas assurer son vélo est insensé ?
Des résultats à prendre avec des pincettes
En matière de recherche, il est important de rappeler qu’une seule étude ne suffit pas pour en déduire une preuve irréfutable. Les chercheurs ont ici exploré un faisceau d’indices qui ne répond que partiellement à la question de la dangerosité. Ces derniers admettent même avoir travaillé à partir de données trop incomplètes pour en tirer des conclusions claires. Il faudrait avoir davantage d’informations sur les circonstances des accidents, sur ceux non déclarés ou encore sur le taux d’accidents avec un vélo électrique débridé pour pouvoir calculer le véritable risque d’accident en vélo électrique.
Les chercheurs donnent également des recommandations sur le sujet. Ils préconisent, pour limiter les accidents, une amélioration de la sécurité des cyclistes (piste cyclable, formation des conducteurs, port du casque…), un couplage des performances musculaires avec l’accélération du VAE ou encore une aide à l’achat d’un vélo. Des conseils somme toute banals !
Mais alors, apprend-on réellement quelque chose de cette étude ? Oui, cette étude a permis de préciser le calcul d’accidents par types de vélos et tranches d’âge avec l’ajout du kilométrage parcouru sur un vélo. Finalement, on y apprend simplement que le vélo classique n’est globalement pas moins dangereux que le vélo électrique. Mais pourquoi ? Réponse dans le prochain épisode.
Comme les vélos électriques ne sont pas si dangereux, pourquoi ne pas vous en offrir un ? Retrouvez notre comparatif des meilleurs vélos électriques du marché.