Oui, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu : lorsque l’univers tel qu’on le connaît avait la moitié de son âge actuel, le temps s’écoulait deux fois plus lentement qu’aujourd’hui. Deux secondes actuelles équivalaient à une seule seconde il y a quelques milliards d’années.
Au début du XXᵉ siècle, Albert Einstein avait développé une théorie baptisée relativité restreinte. Elle affirme, entre autres, que le concept d’espace et de temps est relatif, ce qui indique qu’au sein de l’univers, ces deux composantes ne sont pas absolues et peuvent être déformées. Plus de 115 ans après l’élaboration de cette théorie, des scientifiques ont pu observer les appréciations du physicien le plus connu de tous les temps.
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L’expansion de l’Univers à l’origine de cette théorie complètement folle !
Dans l’article publié dans Nature Astronomy par Geraint Lewis et Brendon Brewer, les deux astronomes expliquent que dans les premiers temps de l’Univers, le temps paraît s’écouler cinq fois plus lentement qu’actuellement.
« Autrement dit, si vous étiez là, dans cet Univers naissant, une seconde semblerait être aussi longue que cinq secondes »
Pr Geraint Lewis
En réalité, ce phénomène est lié à l’expansion de l’univers. Celui-ci se dilate de manière constante, comme lorsque l’on étire un élastique ou un ballon de baudruche, sauf que dans ce cas, le phénomène semble infini.
« C’est en se basant sur cette théorie expansionniste de l’espace que nous avons effectué nos observations de l’univers primitif et que nous avons soumis l’hypothèse du temps semblant s’écouler beaucoup plus lentement que le temps qui s’écoule aujourd’hui ».
Pr Geraint Lewis
Toutefois, attention. S’il nous semble que le temps passe plus lentement, cela ne veut pas dire que c’est physiquement le cas. « Si je pouvais vous transporter par magie il y a dix milliards d’années pour vous déposer près d’un de ces quasars, et que vous regardiez votre chronomètre, tout vous paraîtrait normal. Une seconde resterait une seconde selon l’appareil » observe le chercheur. Il ne s’agit là que d’une perception.
N’ayez crainte, les trois nouvelles exoplanètes découvertes récemment ne sont pas soumises à ce phénomène !
Comment les scientifiques ont pu observer l’univers à ses débuts ?
Pour observer l’univers à ses débuts alors qu’il existe depuis 13,6 milliards d’années, les scientifiques ont utilisé les quasars. Ces objets cosmiques qui se présentent sous la forme de trous noirs supermassifs, sont considérés comme les entités les plus brillantes de l’univers : se sont « des balises très pratiques pour cartographier l’Univers », indique l’astronome.
Pour en savoir plus sur l’Univers des milliards d’années avant notre arrivée, les scientifiques ont récupéré et analysé des données provenant de plus de 200 quasars. En plongeant au plus profond de ces entités, il est possible de se baser sur les ondes et signaux qu’ils dégagent pour voyager dans le temps. Grâce à cette technique, ils ont réussi à obtenir des données de l’univers lorsqu’il était âgé de 6,5 milliards d’années, et plus impressionnant encore, lorsqu’il était tout jeune, âgé d’à peine un milliard d’années.
Initialement, certains astronomes avaient déjà observé un temps légèrement ralenti pour l’univers lorsqu’il était âgé de la moitié de son âge actuel, et ce, grâce aux supernovæ. Il s’agit d’immenses explosions qui se produisent lorsqu’une étoile s’apprête à mourir, elle dégage alors une immense quantité d’énergie, de chaleur et de lumière : des caractéristiques que l’on retrouve chez les quasars.