Les transports « propres » (vélo, scooter, trottinette, tramway, bus…) prennent de plus en plus d’importance dans la capitale. Alors que l’Autriche a annoncé son « ticket climat », la mairie de Paris pourrait s’en inspirer dans son objectif de devenir une ville neutre en carbone d’ici 2050.
Pass Navigo gratuit pour les moins de 18 ans, nouveau tramway, places de parking payantes pour 2 roues thermiques… La mairie de Paris multiplie les mesures pour favoriser les transports en commun et limiter les véhicules polluants dans la capitale. La tendance est à l’achat d’un pass véligo à la place de son scooter, le choix du bus plutôt que de la voiture… Mais les Parisiens, éternels insatisfaits qui adorent pester contre leur maire, émettent encore et toujours des réserves : avec tous les services proposés, difficile de ne pas se mélanger les pinceaux. A cette problématique, d’autres pays ont déjà trouvé une solution.
L’exemple Autrichien pour encourager l’utilisation des transports décarbonés
Imaginez un ticket unique permettant d’avoir à disposition et en illimité tous les transports privés et publics de la ville et même mieux, du pays. C’est ce qu’a mis en place le gouvernement autrichien avec le Klimaticket. Pour 3€ par jour (821€ par an pour les moins de 25 ans), les Autrichiens peuvent emprunter avec ce « ticket climat » l’ensemble du réseau de transport du pays. Il est aussi possible de choisir ce ticket pour seulement une ville et avoir accès à tous ses transports dans un périmètre défini.
Le Klimaticket a déjà fait plus de 130 000 heureux qui ont souscrit à l’offre dès le premier mois.
L’objectif de ce billet unique est d’abord de limiter l’utilisation de véhicules polluants et de respecter les accords de Paris en atteignant la « neutralité climatique ».
Au delà des engagements écologiques, il répond à une question de praticité. Prendre les transports relève souvent du parcours du combattant : billet de train, tickets de métro, abonnement aux vélos en libre service, réservation de scooters ou trottinettes électriques… Le billet unique a pour vocation de rassembler tous ces moyens de déplacement en un. Fini les applications mobiles de transports qui prennent tout le stockage de notre smartphone !
Le ticket climat reproduit « à la française » par la mairie de Paris ?
Qu’en est-il en France ? Même si on peut rêver à un « ticket climat » dans l’hexagone, on n’est pas dupe : la taille du pays n’est pas la même que celle de l’Autriche. Et même si le Klimaticket est une excellente initiative, elle a un coût. Selon l’ADN, « le projet Klimaticket a demandé un investissement initial de 240 millions d’euros et nécessitera 150 millions d’euros supplémentaires par année de reconduction ». A l’échelle de la France, on imagine le coût conséquent d’une offre équivalente. Devons-nous pour autant enterrer nos espoirs d’un ticket climat « à la française » ? Pas si sûr !
Les Pays-Bas et la Suisse ont aussi leur ticket unique mais il coûte plus de 3 000€ par an. Les allemands, eux, proposent un accès à tous les trains d’une région pour 9€ par mois.
L’urgence climatique est à l’ordre du jour depuis des années et pourtant, à l’inverse de nos voisins européens, les initiatives restent très limitées en France. Malgré un objectif de « neutralité carbone », la justification d’un changement d’habitude progressif prime sur une rupture coûteuse mais nécessaire.
L’idée d’un ticket unique pour le transport semble l’occasion parfaite pour faire bouger les choses ! Un billet mutualisant l’ensemble des services de réservation de transports en France, ou déjà à Paris, n’apporterait que du positif. Facilité d’accès et d’usage, facilité de gestion, utilisation accrue des transports décarbonés… Mais qu’est-ce qu’on attend ?