Avec son nouveau vélo de ville, Engwe capitalise sur sa gestion automatique de l’assistance et sa courroie pour se démarquer de la concurrence.
Les vélos électriques devraient connaitre une année mouvementée après 2023 qui a vu plusieurs grands noms du cyclisme avec assistance déposer le bilan, comme Vanmoof ou Gleam. L’entreprise japonaise Shimano, leader dans les composants pour vélo, a annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 29 % l’année dernière. La raison : un marché de plus en plus saturé et des prix toujours plus haut.
Mais, avec une demande grandissante et des actions pour promouvoir son utilisation (comme le plan vélo et marche 2023-2027 lancé par le gouvernement), le vélo électrique est loin de disparaitre. Sur un marché en pleine expansion, l’heure est à la réinvention. Il faut se démarquer face au nombre grandissant de concurrents. Ce qu’essaye de faire la marque chinoise Engwe en proposant un VAE à courroie pour moins de 2000€ : le P275 Pro.
Si le nom est loin d’être sexy, ses caractéristiques donnent envie. Avec un moteur central Bafang, des freins tektro et une batterie Samsung, le vélo Engwe montre qu’il propose une fiche technique sur le papier difficilement contestable. Reste à savoir si l’ensemble tient la route.
Les plus
Les moins
Fiche technique du vélo électrique
- Dimensions : 188x69x98.5 cm
- Poids : 27.6 kg
- Cadre : Alliage d’aluminium
- Fourche : Alliage d’aluminium
- Puissance moteur : 250W (65 Nm)
- Position moteur : central
- Poids max : 120 kg
- Taille du conducteur : entre 1,75m et 2m
- Vitesse max : 25km/h
- Freinage : disque hydraulique Tektro
- Pneus : 27,5 x 2,4 pouces
- Étanchéité : IPX6
- Capacité de batterie : 36 V 19,2 Ah Samsung
- Temps de charge : entre 4 et 6h
- Autonomie : jusqu’à 260km annoncés
- Prix : 1899€
Unboxing et assemblage du Engwe P275 Pro
Avant le test à proprement parlé du vélo électrique Engwe P275 Pro, commençons par le déballage. Ce vélo de ville arrive dans un carton en pièce détaché et il faudra compter quelques heures de montage. En effet, la roue avant, le guidon, la plage arrière un encore la béquille doivent être assemblés au cadre du vélo.
On vous conseille de charger la batterie le temps de monter le vélo pour optimiser le temps et profiter du Engwe dès la fin de l’assemblage.
Une notice et des outils nécessaires au montage sont inclus dans le carton, mais les étapes restent assez mal expliquées et tout est en anglais. Pour les non-anglophones, il faudra donc se contenter de regarder les images pour comprendre le montage. En réalité, ce n’est pas sorcier et l’assemblage du vélo ne prendra pas plus de 2h. Mais, il faudra bien réfléchir en amont sur la façon s’assembler chaque composant.
On regrette également l’absence d’explications concernant l’installation de la sonnette, de la béquille et surtout, de l’écran qui est d’office mal positionné (il arrive monté à l’envers sur le guidon). Pas de panique, en quelques coups de vis, le tout est réglé, mais c’est dommage de ne pas avoir tout intégré d’office afin de simplifier les choses.
Une fois le vélo assemblé, il ne reste plus qu’à charger la batterie et gonfler les pneus avant de l’utiliser (la batterie est chargée à 30% par le constructeur).
Le design du vélo électrique
Le vélo assemblé est particulièrement réussi. Avec des belles finitions en alliage d’aluminium et un look de vélo de ville haut-de-gamme, le P275 Pro en impose. Nous avons reçu la version noire, mais il existe également une version noire avec l’emplacement de la batterie en orange, ajoutant une touche colorée au vélo.
Dans sa globalité, la ligne épurée du vélo rend son aspect élégant. Mention spéciale au phare avant intégré, au moteur bien camouflé dans le pédalier avec une courroie à la place de la chaine traditionnelle et à la plage arrière arrondie qui finit bien le look du modèle.
Un autre modèle du P275 est aussi commercialisé par la marque, le ST. Il arbore un design presque similaire avec un cintre courbé permettant une position plus droite et adaptée à des tailles plus petites.
Côté ergonomie, le vélo propose un guidon droit, que l’on retrouve souvent sur les vélos de vile haut-de-gamme. Les roues sont certifiées anti-crevaison et absorbant les chocs, d’où l’absence de suspensions. La selle présente, elle, un système innovant de réglage hydraulique. Honnêtement, on ne sait pas vraiment à quoi cela sert une fois la hauteur idéale trouvée, mais, pour lors de l’ajustement, c’est très simple et satisfaisant.
Enfin, le vélo possède un élément qui ne passe pas inaperçu (surtout dans sa version noire et orange) : l’emplacement de la batterie. Une sorte de tube est placée derrière la selle avec le nom de la marque dessus. Le système pour insérer la batterie est assez simple (il suffit de la glisser dans l’espace prévu) et efficace. Un jeu de clefs est fourni avec pour verrouiller la batterie une fois à l’intérieur du vélo.
Les fonctionnalités du vélo électrique
Après une auscultation du vélo Engwe, on remarque que les fonctionnalités qu’il propose sont assez minces. Une bonne initiative pour éviter d’être perdu dans une marée d’indicateurs plus inutiles les uns que les autres, notamment quand on ne cherche pas les performances comme sur un vélo de course.
Ici, seul un petit écran est disponible sur le guidon avec plusieurs informations que l’on peut faire défiler : vitesse, modes d’assistance, puissance, autonomie, cadence et éclairage ! Pas d’application avec le vélo, ce qui n’est pas plus mal quand on connait le développement assez médiocre de celle chez la concurrence. Pour naviguer dans les menus de l’écran, un bloc avec plusieurs boutons se retrouve sur le guidon, à hauteur de la poignée droite.
En plus de l’écran, on retrouve sur le guidon des freins hydrauliques Tektro, une marque d’accessoires réputée, qui propose un freinage performant pour vélo (qui s’est vérifié lors de notre test). Notons la sonnette proposée par Engwe qui surprend par sa forme et sa puissance. On valide !
Enfin, le jeu de clefs fourni avec le vélo pour verrouiller et déverrouiller la batterie est une fonctionnalité intéressante. Pas besoin de prendre à chaque déplacement la batterie avec soi. Elle peut rester sur le vélo et c’est fort agréable.
Prise en main et utilisation du Engwe P275 Pro
Dès les premières sorties avec le vélo, on remarque qu’il n’est pas comme les autres. L’assistance avec une courroie au lieu de vitesse et le moteur central n’y est pas pour rien. À la différence de nombreux vélo testé, même avec un mode d’assistance élevé (il y en a cinq différents, d’éco à boost), il faut pousser sur les pédales pour avancer. Un effort à fournir qui n’est pas désagréable puisqu’on retrouve les sensations d’un vélo mécanique classique tout en atteingnant plus rapidement la vitesse voulue et en diminuant les efforts.
Lorsque l’on accélère, on remarque que le moteur est doté de trois niveaux d’assistance. Et à l’instar d’une voiture électrique, on sent les rapports qui changent quand on va de plus en plus vite. Finalement, c’est comme si on changeait de vitesse de façon automatique. Un aspect pas dérageant, qui se ressent bien dans les montées.
En effet, sur une côte, le changement de rapport oblige à appuyer sur les pédales et fournir un effort plus important. Mais, rien de trop problématique, puisque l’assistance permet de ne jamais avoir à forcer de façon trop puissante, en se fatiguant outre mesure. Finalement, c’est même agréable de ressentir une petite resistance .
Outre cet aspect, l’utilisation en ville du vélo est très agréable. On ne pédale jamais dans la semoule et on atteint une vitesse de pointe (25 km/h max) rapidement. On se surprend même à dépasser la vitesse dans de grandes lignes droites. En réalité, il n’est pas difficle de pédaler sans assistance sur ce vélo, permettant même d’économiser de la batterie et d’atteindre les 30 km/h sans difficulité.
Le constructeur annonce que ce vélo est destiné à des utilisateurs avec une taille entre 1m75 et 2m. Il n’est donc pas fait pour les plus petits.
Au niveau des sensations de conduite, le vélo est très maniable et agréable pour des petits trajets sur route. La position est celle d’un vélo de route avec le corps légèrement penché vers l’avant. Les pneus anti-crevaisons absorbent bien les aspérités de la route, mais ne sont pas adapté au tout chemin. Attention, sans suspension, le passage sur des pavés se fait sentir, tout comme sur chemins en terre. Si la selle propose son système d’ajustement innovant, elle reste assez rudimentaire, surtout si on dépasse plusieurs kilomètres. Un achat de surselle s’impose.
Les performances du vélo électrique
Quand on se penche sur les performances du vélo électrique, on remarque que les sensations lors de la prise en main sont justifiées. Le moteur est signé Bafang, contructeur célèbre, et allie une puissance de 250W avec un couple de 65 Nm. Avec une courroie à la place de la chaine, le rendu final est réussi.
On regrette simplement que les différents modes de conduite ne sont pas si différents lors de notre test. Attention, nous avons fait une mise à jour sur le vélo, qui a permis de gomer certains problèmes, comme le passage d’un niveau d’assistance à l’autre qui demandait des efforts bien trop importants avec une cadence de pédalage peu agréable.
Certains apprécieront le fait de faire des efforts sur un vélo électrique malgré une aide à pédaler. A l’instar du Iweech, son assistance permet de limiter au maximum l’effort sans le faire disparaitre. Même si un mode plus facile pour pédaler, quitte à aller moins vite, aurait pu être un ajout intelligent pour les moins sportifs. En attendant, on est loin des « vélos-scooters » où l’assistance eclispe le pédalage et c’est déjà ça.
Autonomie du Engwe P275 Pro
Avec les efforts qu’il faut fournir pour avancer sur ce vélo électrique, la batterie est assez préservée. En ligne droite, on dépasse la limite de vitesse avec l’assistance, ce qui permet à l’autonomie de ne pas baisser. Même constat sur une côte. Ainsi, l’autonomie de la batterie du Engwe est important et peut aisémement dépasser les 100 km, voir 150 km. Un constat logique au vue des performances du vélo.
La batterie, elle, se recharge en moins de 5h pour passer de 0% à 100%. Fournie par la marque Samsung, on peut se dire que c’est une gage de qualité et de durabilité (et qu’on pourra en profiter plusieurs années avant de devoir en acheter une nouvelle). Reste que sa conception est assez décevante, notamment avec l’abscense de anse pour la porter. Son poids est correct (moins de 5kg), mais sa taille assez longue et ne rentre pas dans tous les sacs à dos.
Une myriade d’accessoire est proposée par la marque Engwe, comme des batteries supplémentaires à mettre sur la plage arrière ou sur le cadre, une alarme, un sac de support, des rétroviseurs ou encore un porte-bagages.
Faut-il acheter le vélo Engwe P275 Pro ?
Pour moins de 2000€ (1899€ avec la promo actuelle), on place le Engwe P275 Pro parmi les modèles de milieu de gamme. Avec son pari de proposer un vélo électrique qui demande quand même de faire des efforts, on peut être surpis à première vue. Mais, après plusieurs utilisations, on s’habitue à la gestion pas si commune sur le marché du vélo.
Il plaira à ceux qui veulent faire quelques efforts en pédalant et profiter d’une aide pour atteindre une vitesse constante avec une autonomie record. Mais, si vous cherchez un vélo électrique pour pédaler sans résistance, passez votre chemin. On reste en tout cas bien loin des modèles avec une assistance qui s’active pour ne plus faire d’effort.
Alternative : Engwe P275 vs IWEECH
A titre de comparaison, le vélo IWEECH propose également un système de courroie et de gestion des vitesses avec un moteur sur le pédalier. Affiché à 3200€, le système est plus performant pour limiter les efforts tout en éviter de padaler dans le vide. On appréciera la puissance du moteur dans les côtes. Une attitude du vélo bien différente du Engwe, mais qui coûte bien plus cher.
C'est un constat qui semble assumé par la marque : avec le P275 de Engwe, vous allez faire des efforts, en se rapprochant d'un vélo mécanique. La différence avec un modèle non électrique ? Une assistance qui permet d'aider à atteindre la vitesse souhaitée plus rapidement, mais il y aura une petite résistance pour l'atteindre. Ce choix reste intéressant pour avoir une autonomie record et des sensations d'activé sur un vélo électrique. Et pas de panique, après une montée, pas besoin de se munir d'un bon déodorant.
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