Les prochaines années seront marquées par la mise en orbite de milliers de satellites Starlink. 7 500 précisément. C’est beaucoup, mais moins que ce qu’avait demandé Elon Musk, le président de SpaceX, qui souhaitait obtenir l’autorisation pour près de 30 000 lancements de satellites nouvelle génération.
SpaceX continue de grandir !
C’est officiel ! La Commission fédérale des communications des États-Unis (FCC), le régulateur américain des télécommunications, vient d’autoriser SpaceX à déployer 7 500 satellites Starlink en orbite. L’objectif assumé de SpaceX est de former une « mégaconstellation » de satellites afin de fournir aux Américains, un accès haut débit à Internet, y compris ceux qui se trouvent dans des régions habituellement pas ou peu desservies. Elon Musk voit même plus grand puisqu’il souhaite élargir son service au monde entier.
SpaceX avait déjà eu l’autorisation de déployer 12 000 satellites Starlink de première génération. Selon l’astrophysicien Jonathan McDowell, près de 3 200 de ces engins diffusent actuellement un service Internet à des utilisateurs du monde entier. Les satellites Starlink 2.0 seront beaucoup plus grands et plus performants que leurs prédécesseurs, a déclaré le fondateur et PDG de SpaceX, Elon Musk. Chaque engin pèsera environ 1,25 tonne et pourra transmettre Internet directement aux téléphones portables. En effet, il y a quelques mois, SpaceX a annoncé son intention de proposer cette offre aux États-Unis à partir de 2023, via un partenariat avec T-Mobile, un opérateur mondial de téléphonie mobile.
Les engins spatiaux Starlink ont tous été lancés au sommet du Falcon 9, la fusée principale de SpaceX.
Un déploiement sous conditions
La décision de la FCC ne représente qu’une victoire partielle pour SpaceX. En effet, la demande qui avait été faite par la firme américaine en 2020, concernait le déploiement de 29 988 satellites Starlink 2.0 tout autour de la Terre. Finalement, seul un quart de ces engins pourra être mis en orbite. Cette approbation limitée « répond aux préoccupations concernant les débris orbitaux et la sécurité spatiale », ont justifié les responsables de l’agence fédérale.
De plus, le déploiement de satellites est soumis à de nombreuses exigences. Évidemment, des mesures doivent être prises pour éviter les collisions avec d’autres objets spatiaux. D’autre part, une collaboration très étroite avec la NASA est demandée pour assurer la disponibilité continue des fenêtres de lancement.
SpaceX doit aussi pouvoir suspendre le déploiement de nouveaux satellites en cas de pannes trop fréquentes. Enfin, l’entreprise dirigée par Elon Musk s’engage à désorbiter ses satellites dans les délais prévus (non communiqués) et à ajouter des revêtements spéciaux pour rendre ces engins moins lumineux.
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L’expansion de SpaceX inquiète les astronomes
Ces préoccupations ne sont pas les seules à avoir été soulevées à propos des satellites Starlink. Les astronomes s’inquiètent de l’impact de la mégaconstellation sur leur travail, et notamment l’observation des corps célestes. Certains défenseurs du « ciel noir » craignent une pollution visuelle très importante qui pourrait changer fondamentalement notre vision de l’espace. Les interventions spatiales pourraient aussi devenir de plus en plus compliquées à cause de cette prolifération de satellites.
La décision de la FCC conduira effectivement à augmenter la quantité de satellites en orbite terrestre basse autour de la Terre. Ce ne sont pas moins de 5 465 satellites qui seraient aujourd’hui opérationnels, selon l’Union of Concerned Scientists.
L’autorisation accordée à SpaceX garantit un lancement régulier et fréquents des satellites Starlink pour les dix années à venir. Elle exige même que la moitié de ces satellites nouvelle génération soient opérationnels dans les six ans. L’autre moitié devra être lancée et déployée avant le 1er décembre 2031.