Kenichiro Yoshida, directeur général de Sony, a récemment confié les raisons du retard de sa société dans le cloud gaming.
Alors que Microsoft surfe sur le cloud gaming avec son game pass et son offre faramineuse de jeux, Sony semble être en retard sur ce domaine. La firme japonaise a présenté lors de son dernier showcase la Project Q : une console portable / accessoire de la PS5 fonctionnant grâce au Remote Play.
Si Sony a échappé au pire en voyant la CMA, l’autorité de la concurrence au Royaume-Uni, interdire le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, la société nippone reste tout de même en retrait sur le cloud gaming (malgré son PlayStation Now) et ne semble pas prête de proposer un service similaire au game pass…
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Cloud gaming : une technologie pas encore optimale ?
Kenichiro Yoshida, le PDG de Sony, évoque notamment deux problèmes majeurs rencontrés par sa société pour se lancer pleinement dans le cloud gaming :
- Des difficultés techniques : le directeur japonais évoque notamment des latences entre le signal envoyé par la manette et la réception de l’information par le serveur – et donc l’affichage à l’écran.
- Des problèmes financiers : la bande passante coute cher. Il est donc peu rentable de la payer quand peu de joueurs jouent (en plein milieu de la journée, ce que Kenichiro Yoshida a appelé « les heures sombres »). Et au contraire, le surplus de joueurs arrivant en fin de journée (après le travail ou l’école) peu saturer les serveurs et créer des problèmes de performances.
« Les périodes sombres pour les jeux en cloud ont été un problème pour Microsoft et Google, mais il est important que nous puissions utiliser ces heures [plus calmes]pour l’apprentissage de l’IA. »
Kenichiro Yoshida pour Financial Times
Le cloud gaming au cœur du refus de rachat d’Activision par Microsoft
Pour le moment, le cloud gaming se heurte encore à des zones blanches. En France par exemple, 1% du territoire reste, pour le moment, sans aucun réseau. La fibre optique, quant à elle, ne représente que 57% des abonnements internet en France et reste essentielle pour espérer faire tourner des gros jeux comme Elden Ring, God of War : Ragnarok ou prochainement Final Fantasy XVI…
Cependant, ces problèmes sont progressivement amenés à être résolus et c’est précisément la raison pour laquelle la CMA a refusé le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft.
Pour rappel, Activision Blizzard est le studio de jeu derrière : Call of Duty, World of Warcraft, Heartstone, Diablo, Spyro et Crash Bandicoot.
L’autorité de la concurrence britannique a craint qu’avec le développement du cloud gaming, Microsoft possède alors un avantage beaucoup trop important par rapport à ses concurrents. De son côté, Kenichiro Yoshida assure que Sony investit doucement dans ce domaine, mais qu’il ne pense pas que le cloud gaming remplacera les jeux traditionnels du jour au lendemain.
Nul doute que Microsoft voit dans cette déclaration une opportunité d’argumenter que la CMA s’est trompée et que le cloud gaming ne sera pas tant une révolution : même les concurrents le disent… Le groupe américain a d’ailleurs fait appel : début de l’affrontement juridique le 24 juillet 2023.