A l’occasion d’une conférence de presse ce matin à Saint-Denis, la SNCF a présenté la deuxième étape de son plan de transformation numérique, faisant une large place à l’IoT industriel.
Faire parler une porte de train pour en anticiper la panne ou surveiller en temps-réel la température des rails en période de canicule pour adapter la vitesse de circulation des trains, tel sont les cas d’usages apportés par l’internet des objets connectés à la SNCF.
La compagnie ferroviaire nationale présentait ce mardi matin les conclusions de ses travaux et les enjeux de la seconde étape du plan de transformation numérique engagé il y a 18 mois sous l’impulsion d’Yves Tyrode.
La connectivité à bord
Après un premier bilan de l’opération ‘Digital SNCF’, Guillaume Pepy, le patron de l’entreprise publique s’est dit prêt à convertir la SNCF à l’internet des objets. D’ores-et-déjà, la connectivité des voyageurs est un sujet central pour le transporteur : la promesse de couvrir 90% des voyages en train en 3G/4G d’ici mi-2019 a été évoquée… de même que la couverture des TGV en WiFi devrait s’achever à la fin de l’année 2017.
Mais le renouveau de la SNCF se trouve ailleurs : en s’appliquant à connecter à internet son métier résolument industriel, la SNCF espère dégager de substantielles économies de fonctionnement, en augmentant la disponibilité opérationnelle et la qualité de service de manière simultanée.
Augmenter la qualité de service
Pour cela SNCF a porté de 450 millions à 600 millions d’euros son plan d’investissement sur 3 ans.
« Nous allons améliorer la compétitivité du train ; certains parlent de 10% à 30% de gain d’efficacité sur les coûts de maintenance »
– Guillaume Pepy
Concrètement, Yves Tyrode a indiqué que seraient déployés un ensemble de capteurs miniatures de nouvelle génération destinés à la surveillance des trains, des gares et de l’ensemble du réseau ferré.
Ces nouveaux capteurs développés avec la startup Intesens seront chargés de contrôler toutes sortes d’indicateurs impactant l’efficacité de la SNCF au jour-le-jour, dont la température mais aussi le niveau d’usure des pièces.
Mettre à profit l’IoT industriel
En parallèle, la SNCF a annoncé le déploiement de réseaux de télécommunication à très bas-débit (avec Sigfox et Ericsson), permettant de faire communiquer ces objets connectés dans des conditions assurant une très longue autonomie des batteries. Les données collectées seront stockées sur des serveurs extérieurs avant de réintégrer le processus industriel de l’entreprise pour en améliorer la qualité de service.
« Les capteurs sur les trains vont parler directement à des centres de maintenance, ce qui permet de suivre en temps-réel les besoins en maintenance préventive » – Yves Tyrode
Depuis le mois de décembre 2015, environ 220 trains d’Ile-de-France ont été équipés de 2.000 capteurs chacuns. Ceux-ci transmettent ainsi environ 70.000 points de données par mois et par train.
En parallèle, la SNCF a également modélisé l’ensemble du réseau ferré afin d’estimer les risques de chutes d’arbres ou de feuilles mortes et d’anticiper les collisions avec des animaux, chutes de pierres (etc) qui sont les causes de 600.000 minutes de retard chaque années.
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Les annonces
La SNCF se dote aussi des forces nécessaires en recrutant des développeurs –rassemblés au sein de la filiale ITnovem– chargés de mettre en oeuvre et de maintenir les réseaux de données et leur sécurité.
En plus de Sigfox et Ericsson, SNCF collaborera notamment avec IBM et sa plateforme Bluemix.
La SNCF installera aussi des capteurs dans les gares pour vérifier leur état et procéder à la remonté automatisée de l’état des ascenseurs, des portiques de validation et autres automates d’achats de titres de transport.