Le 14 février dernier, l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) a obtenu la suppression du deuxième plus gros site de streaming illégal en France, Extreme-Down. Cette coalition mondiale de lutte contre le piratage n’a pas fini de faire parler d’elle.
En France, la chasse aux sites internet qui enfreignent les règles de protection de droits d’auteur n’en est qu’à ses débuts. Depuis la création en 2022 de l’ARCOM, plus de 1250 sites de streaming sportifs illégaux ont dû fermer leur porte en une année, incitant 37% de leurs utilisateurs à abandonner le « live streaming ».
Cette tendance s’est accélérée avec l’arrivée dans l’Hexagone de l’ACE, la plus grande coalition mondiale contre le piratage. C’est cette fois-ci au tour des sites illégaux proposant des films et séries de trembler. Après avoir réussi à faire supprimer Zone-Téléchargement et Tirexo en avril 2022, l’ACE a récemment fait disparaitre Extreme-down. À qui le tour ?
Un objectif : endiguer l’offre illégale de streaming et téléchargement
L’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) a été créée en juin 2017 par une trentaine de créateurs de contenu et médias. Leur alliance a permis de créer une coalition mondiale capable de « protéger le marché légal du contenu en ligne et de lutter activement et efficacement contre le piratage en ligne ». Aujourd’hui, le groupe s’est agrandi à plus de 50 membres qui mettent en commun les compétences et ressources de chacun pour défendre leurs droits d’auteur. On retrouve notamment Amazon, Netflix, le groupe Canal+, HBO, le groupe BeIN, The Walt Disney Company ou encore France Télévision.
« L’ACE travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre pour limiter les entreprises pirates illégales et forge des relations de coopération avec les organisations nationales de protection du contenu existant. »
Communiqué de presse sur la création de l’ACE
À lire également : les meilleures offres de streaming légal sur internet
En France, l’ACE travaille donc en étroite collaboration avec des médias comme Canal+ ou France TV et les autorités locales telles que l’ARCOM. Les résultats se sont très vite fait sentir puisque les premiers sites à en faire les frais sont les très connus Zone-téléchargement et Tirexo, cumulant près de 30 millions de visites chaque mois. Plus récemment, c’est le 2e plus gros site illégal de streaming et de téléchargement en France, Extreme-down, qui se voit contraint de jeter l’éponge. Après avoir identifié l’opérateur du site à Houmt Souk, en Tunisie, l’ACE a fait cesser ses opérations illicites. Si vous retournez sur le site, vous tomberez sur la page « Watch Legally », mise en place par l’ACE.
Un avenir si incertain pour les sites illégaux en France ?
En France, l’année 2022 a été la plus fructueuse jamais enregistrée en termes de lutte contre le piratage en ligne. La création de l’ARCOM et l’arrivée de l’ACE ont permis d’agir rapidement et efficacement à une offre toujours plus importante et facile d’accès de sites de streaming et de téléchargements illégaux. Mais est-ce suffisant ?
Les progrès sont certes encourageants, mais n’empêchent pas la majorité des utilisateurs de contenus illégaux de continuer d’aller sur des sites violant les droits d’auteurs. La suppression de leur site favori n’a permis qu’à 6% d’entre eux de passer à une offre légale, selon une étude réalisée par l’ARCOM.
De plus, la fermeture des sites illégaux ne semble pas parfaitement optimale, car en réalité, un site fermé renait souvent sous une copie « miroir » donnant accès aux mêmes bases de données et donc aux mêmes téléchargements illicites. C’est par exemple le cas d’Extreme-Down. Ce dernier va surement être supprimé, mais pour ensuite être recréé sous un nouveau domaine, etc. C’est un vrai jeu du chat et de la souris et visiblement la guerre est loin d’être finie.