Cela fait maintenant 4 ans que le robot Sewbot du groupe chinois Tianyuan Garments s’est implanté aux États-Unis et cherche à révolutionner le marché du textile en automatisant ses lignes de productions.
Fréquemment critiqué pour produire des vêtements de mauvaise qualité dans des conditions sociales déplorables, l’Empire du Milieu n’en reste pas moins le premier exportateur mondial. Néanmoins, certains pays comme les États-Unis et notamment suite au mandat de Donald Trump deviennent réfractaires à l’idée de délocaliser les industries du textile et sanctionne ces actes. C’est pourquoi l’entreprise chinoise Tianyuan Garments a décidé d’ouvrir sa première usine dans l’Arkansas en 2018. Afin de conserver son faible coup de main d’œuvre, l’entreprise s’est tournée vers la technologie et a investi dans le robot autonome Sewbot.
Sewbot : un robot tisseur autonome
Le robot Sewbot a été développé au Centre de Recherche sur les Technologies avancées de l’Université de Georgia Tech, au cours d’un programme lancé il y a près d’une décennie. C’est seulement en 2012 que les chercheurs obtiennent une subvention de la part du département de l’innovation du ministère de la Défense américaine (DARPA) afin d’encourager son développement. Il y a 4 ans, c’est l’entreprise chinoise Tianyuan Garments Company qui ouvre pour la première fois une usine équipée de ces robots tisseurs autonomes. Ce ne sont pas moins de 21 lignes de production robotisées qui ont été installées dans l’usine américaine et qui sont capables de produire chacune plus de 1 000 t-shirts en 8 heures.
« Nous voulons fabriquer un milliard de t-shirts par an aux États-Unis, tous fabriqués à la demande »
Palaniswamy Rajan, PDG de SoftWear
Doté d’un système SoftWear, ce robot tisseur possède une vision supérieure à celle d’un humain. Sa vision artificielle est reliée à un ordinateur qui lui permet d’analyser le tissu en temps réel et d’ajuster ce dernier en fonction des plis. Imitant le travail d’une couturière, Sewbot est capable de couper, coudre et d’ajouter des pièces. Avec son travail de précision et sa rapidité, ce robot parvient à augmenter la production tout en proposant de faibles coûts de production d’environ 0,30$ par t-shirt.
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La fin des emplois textile ?
Mais, comme nous le savons tous, la rentabilité à un coût. En choisissant de remplacer les ouvriers par des machines, ce sont de nombreux emplois qui ont été sacrifiés. Les lignes de production traditionnelles qui comptaient 10 travailleurs ont été remplacées par 3 agents de maintenances.
« SoftWear emploiera moins de personnes qu’un fabricant de t-shirts traditionnels, mais l’entreprise créera des emplois mieux rémunérés pour les personnes qui entretiendront les machines afin d’avoir une main-d’œuvre qualifiée et une production rapide et agile. »
Palaniswamy Rajan, PDG de SoftWear
Même si l’entreprise SoftWear Automation, qui est à l’origine de Sewbot, tente aussi de se dédouaner en soulignant la possibilité de créer de l’emploi grâce au label « Made in USA » et de proposer des emplois mieux rémunérés, on peut quand même se poser la question de la destruction d’empois qui en émane.
Notons néanmoins que cette initiative possède un impact écologique bénéfique qui permettrait de réduire l’émission de gaz polluants. Dans une ère où les enjeux écologiques et humains sont au cœur de nos débats, il est intéressant de se questionner sur : comment produire le textile de demain ?
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