Depuis le Dyson 360 Heurist, il y a de cela trois ans, la célèbre marque aux aspirations innovantes semble bouder le marché des aspirateurs-robots. Impasse ou plan machiavélique de derrière les fagots ?
Avez-vous remarqué que sur meilleure-innovation.com, nous sommes concomitamment à la pointe des tests aspirateurs-robots et à l’affût des dernières technologies Dyson ? “Et alors ?” seriez-vous en droit de nous dire avec un flegmatique haussement d’épaule. On vous le donne en mille : depuis 2020, aucun modèle d’aspirateur-robot n’est sorti des usines de la firme britannique. Tandis que du côté de la concurrence, (irobot, roborock, yeedi, dreame, ecovacs), c’est la course, avec une nouvelle fournée quasiment chaque année et une offre qui répond à une demande – qui a triplé de 2016 à fin 2022.
C’est la raison qui nous pousse à nous demander : que fait Dyson sur ce qui devrait être son terrain de jeu privilégié ?
Dyson sait-il construire un bon aspirateur-robot ?
Première hypothèse : Dyson n’est tout simplement pas bon dans cet exercice. C’est à moitié vrai. Après le Dyson 360 eye, sorti en 2014 (2016 en France), qui tenait la route malgré un volume sonore élevé et quelques défauts de navigation : 2020 avait vu naître le Dyson 360 Heurist – qui se dégageait résolument du modèle de type OVNI adopté par la plupart des grands acteurs – descendait à 60 dB en mode éco, équipait ses roues de chenilles et était déjà capable de garder jusqu’à 5 cartes en mémoire.
L’engin coûtait déjà dans les 1 000 € malgré des défauts évidents comme ses 12 cm de hauteur, une navigation hautement perfectible (cartographie lente, hésitations sur la direction à prendre, oublis de zones à nettoyer, etc.), une autonomie ne dépassant pas 1h15 (contre 2h30 pour le Roborock S6) et une brosse rotative qui ne passait pas tous les tests d’aspiration.
Force est donc d’admettre qu’en 2020, on s’en tirait à meilleur compte avec le rapport qualité/prix d’un Eufy RoboVac G30 Edge ou la performance du Roborock S6 Max V. Mais Dyson maîtrisait déjà l’aspiration, la discrétion, la cartographie, etc. Quelques ajustements auraient sans doute suffit pour relancer la machine !
Reculer pour mieux sauter : est-ce bien cela, la stratégie de Dyson ?
Tout vient à point à qui sait attendre. C’est du moins ce que nous serions tentés de penser en observant le positionnement de la firme sur ses divers champs de compétence.
En effet, il est de notoriété publique que Dyson joue sur plusieurs tableaux à la fois, avec :
- les aspirateurs (aspirateur-balai, comme le dernier né Gen5 Detect, aspirateur-traîneau, etc.) ;
- le traitement de l’air (purificateurs, ventilateurs, humidificateurs, radiateurs)
- le soin des cheveux (lisseurs, comme le nouveau Airstrait, sèche-cheveux, etc.)
- l’audio (casque Dyson Zone).
De quoi faire tourner l’entreprise à plein régime pendant qu’elle prend le temps de préparer sa prochaine révolution.
Les investissements de Dyson dans la robotique : l’innovation avant tout ?
Il y a peu, Dyson annonçait placer ses plus grosses billes dans l’évolution de la robotique. C’était au cours de l’International Conference on Robotics and Automation, meeting durant lequel la firme présentait un prototype de bras articulé, capable de nous assister dans nos tâches ménagères. Ce projet appelle notamment à approfondir ses connaissances en matière de capteurs et de machine learning, avec près de 3,2 milliards d’euros investis pour les 5 prochaines années.
Ainsi, tandis que le marché des aspirateurs-robots est actuellement saturé, avec de nouveaux modèles tapant également dans le très haut-de-gamme (entre 1 000 € et 1 500 €), – ce qui est plutôt sa spécialité -, Dyson semble vouloir laisser provisoirement la main en préparant sa prochaine offensive grâce à la R&D.
Ainsi, au lieu de se mettre inutilement en danger, la marque entretient le mystère sur sa prochaine salve d’aspirateurs-robots, tout en faisant monter la hype autour de ses ambitions en matière de robotique. Et voilà comment on convertit un temps faible en stratégie de communication à double impact. Mais c’est aussi à double tranchant, car s’il est parfois bon de se maintenir quelque temps dans l’ombre, il serait sans doute contre-productif de faire durer son absence d’un marché en pleine expansion : attendre trop longtemps avant de se manifester pourrait devenir un aveu de faiblesse !
Des rumeurs pour le prochain aspirateur-robot de Dyson (oui !)?
Et bien plus que ça, en fait ! Le retour des aspirateurs-robots Dyson en France semble se confirmer pour début 2024 !
Du prototype RBO3 au Dyson 360 Vis Nav
Dès 2021, la FCC (Federal Communications Commission) avait reçu des documents sur un éventuel futur modèle d’aspirateur-robot made in Dyson. Des infos, relayées par The Verge, avaient ainsi permis d’envisager un appareil en D, moins haut (< 10 cm) – pour passer sous les meubles – aux tons bleus nickel.
Le bac à déchets, un poil plus volumineux que l’Heurist, s’annonçait amovible, au même titre qu’une partie du tube interne, afin de le déboucher plus facilement, en cas d’accumulation de débris trop épais ou visqueux. Aussi, un éclairage LED devait déjà offrir une navigation nocturne au robot muni d’une lentille hémisphérique fish-eye, une caméra 360° qui va donner une partie de son nom au produit fini.
Ce que l’on sait désormais sur les caractéristiques du Dyson 360 Vis Nav
D’abord, nous nous attendions à l’intégration de la nouvelle génération de moteur Hyperdymium, découverte avec notre test Dyson Gen5detect, tournant à 110 000 tours/min. C’est bien évidemment confirmé.
Quant à la brosse, c’est la Fluffy qui est à l’honneur, laquelle alterne poils en nylon doux et filaments antistatiques faites de fibres carbone. À la place d’une brossette latérale, qui peut éjecter les particules autant que les ramener sous l’appareil, le Dyson 360 Vis Nav déploiera une petite raclette de chaque côté pour longer les plinthes avec précision et aspirer latéralement la poussière ! Tout ce petit monde passera par un filtre Hepa.
D’autre part, on retrouve les fameux capteurs piezo-électriques, qui mesurent la taille et la quantité de particules aspirées et indiquent au robot quand il doit augmenter ou diminuer sa puissance. L’application smartphone gardera une trace des passages qui ont donné du fil à retordre à l’appareil. Côté autonomie, on vise les 50 minutes max, ce qui est très peu, comparé à la concurrence qui affiche des valeurs dépassant les 120 minutes, facile.
Le temps de charge, lui, est estimé à 2h30. On nous dit aussi dans l’oreillette que la petite machine en forme de D sera capable de gravir des petites marches de 21 mm. Enfin, vous pourrez compter sur un réservoir à détritus de 0,57 L, mais pas sur la vidange automatique.
Un prix et une date pour le prochain aspirateur-robot Dyson ?
Évidemment, difficile de croire à un robot-aspirateur situé au-dessous des 1 500 €, quand le site Dyson.com propose déjà la vente du Dyson 360 Vis Nav à près de 2 400 $ ! Est-ce encore de l’électroménager, à ce stade, ou des pièces conçues à l’intention de riches collectionneurs, à l’image des grosses voitures de sport ? Affaire à suivre, peut-être au cours d’un prochain test, qui sait ?