Au croisement de la cognitique et du facteur humain, de la biomécanique et de la robotique, la cobotique constitue une nouvelle discipline technologique. Encore méconnue, elle constitue pourtant un élément clé dans l’industrie du futur. Dans ce dossier nous vous dévoilons les nouveaux enjeux de la robotique collaborative.
Face aux besoins croissants de la modernisation de l’industrie, la robotique, en particulier collaborative ou « cobotique », apporte de nouvelles solutions, alliant fiabilité de la machine à l’expertise de l’homme. C’est dans ce contexte que le cobot est porteur de différence. Alors que le robot fait peur et pose des problèmes économiques, culturels et psychologiques, le cobot n’est ni plus ni moins qu’un robot dépourvu d’autonomie, sous la dépendance complète ou partielle d’un usager, et dont les actions sont en prolongement de celle de l’homme en valorisant son expertise et son savoir faire. En plein essor grâce à la recherche scientifique, la cobotique trouve des débouchés dans de nombreux secteurs d’activité. Retour sur ce marché dynamique et porteur d’innovations.
Définition : qu’est ce que la cobotique ?
Le terme « cobotique » est utilisé pour la première fois par Michael Peshkin et Edward Colgate en 1998. Deux professeurs de mécanique et d’automatique de la Northwestern University ayant proposé le néologisme des mots « robotique » et « collaboration ». Il a été introduit et initialement utilisé pour désigner des dispositifs d’assistance physique passifs qui guident les opérateurs et interagissent avec eux. On parle alors de coactivité. Cette notion sous-entend la suppression totale ou partielle des barrières physiques entre l’homme et le robot, afin qu’ils puissent interagir.
Aujourd’hui le terme a évolué et désigne une « robotique coopérative ». On parle alors d’une forme de robotique de prolongement, permettant l’augmentation de la performance, en force, en vitesse ou en précision et permettant d’accomplir des tâches difficiles, pénibles, répétitives ou pour manipuler des objets trop lourds, trop petits ou trop dangereux pour des opérateurs humains.
Les différents exemples d’application de la cobotique
Les premiers cobots ont été développés pour les chaînes d’assemblage de l’industrie automobile. Aujourd’hui ils sont utilisés par de grands groupes industriels de l’aéronautique, du transport terrestre ou naval, de l’agroalimentaire et de la santé. On distingue trois grands types de cobots : les robots collaboratifs pilotés par un opérateur à proximité immédiate du système (co-manipulation), d’autres commandés à distance (télé-opération) et les exosquelettes, des structures électromécaniques qui assistent le corps humain dans son effort et permettent de décupler la force de l’homme sans le fatiguer.
Les progrès dans les techniques de programmation des machines ainsi que sur le développement de l’intelligence artificielle ont permis aux entreprises de proposer des technologies à la fois efficaces, sécurisées et pérennes. Les bras articulés sont les cobots que l’on retrouve le plus souvent dans les usines car ils permettent une véritable collaboration entre l’opérateur et la machine.
Quelles perspectives offre la cobotique ?
Des recherches ont montré que la collaboration entre un opérateur humain et un robot est 85 % plus productive que si les deux travaillent indépendamment. Les systèmes cobotiques sont en plein développement, on les retrouve dans une multitude de secteurs d’activités du fait de la facilité et de la rapidité avec laquelle ils peuvent être implémentés.
Cependant les cobots n’atteignent pas encore un niveau suffisant de sécurité pour être généralisés à tous les secteurs d’activités, mais ils tendent à se démocratiser et de plus en plus d’entreprises se tournent vers cette option permettant de s’adapter à chaque opérateur et à chaque ligne de production. Futur de l’industrie, la cobotique deviendra peu à peu la solution qui s’impose pour toute entreprise souhaitant rester compétitive pour se positionner sur le secteur clé de son marché.
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Quelle est la différence entre un robot et un cobot ?
Le robot est autonome alors que le cobot ne l’est pas ( il est sous la dépendance complète ou partielle d’un usager). Il est intéressant de noter que le cobot est sans doute plus proche encore que le robot du sens étymologique de « robota », terme tchèque signifiant « servitude » et «travaux forcés ».
Quels sont les avantages de la cobotique ?
Premièrement, les robots collaboratifs sont conçus pour être petits, légers et apporter une sécurité maximale à l’opérateur sans perdre de son efficacité.
Deuxièmement, ils s’adaptent à toutes les tâches, et sont facilement programmables.
Enfin, ils sont environ 10 fois moins cher qu’un robot industriel classique et aussi moins énergivores que leurs confrères.
Les cobots volent-ils le travail des humains ?
Il y a souvent cette crainte de la substitution du travail humain par la machine. Le cobot est un robot collaboratif, en mettant en avant la notion de collaboration entre l’humain et la machine, la question de la substitution disparaît purement et simplement: l’un a besoin de l’autre et réciproquement. De plus, le savoir-faire humain est ici valorisé car il est entendu que le robot seul ne saurait accomplir la tâche avec la précision, la dextérité, l’expérience, et autres qualités que seul l’opérateur possède.