Tout porte à croire que les voitures électriques sont des véhicules propres, pourtant, une récente étude de l’ADEME démontre qu’elles participent bel et bien à la pollution de l’air en émettant des particules nocives. À cela s’ajoutent un processus de fabrication et une production d’électricité qui continuent de poser de graves problèmes environnementaux.
Silencieuse, sans odeur, et avec peu de rejet de CO2, la voiture électrique est considérée comme un « véhicule propre ». Mais qu’en est-il vraiment ? Force est de constater qu’elle est présentée à unanimité comme un moyen efficace de réduire à la fois les émissions de gaz à effet de serre et notre dépendance énergétique mais aussi d’améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. En Europe, les États membres ont même trouvé un accord le 27 octobre dernier afin de valider les textes adoptés par le Parlement européen visant l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves en 2035.
Mais au vu du contexte de transition énergétique à marche forcée, la voiture électrique est-elle aussi propre que nous le croyons ? Quels impacts ou effets rebonds pourrions-nous ajouter dans la balance ? Dans cet article, nous tenterons de démêler le vrai du faux pour que l’achat d’une voiture électrique se fasse en bonne conscience.
Le mythe de la voiture propre
Annoncée comme étant un véhicule « zéro émission », puisqu’elle n’émet pas de CO2 (dioxyde de carbone) pour rouler contrairement aux véhicules thermiques ; la voiture électrique apparaît comme étant la solution toute trouvée pour répondre aux défis écologiques mondiaux.
Un problème demeure toutefois : réduire la voiture électrique au simple fait que celle-ci ne rejette pas de CO2 est réducteur. En effet, le tableau se noircit si l’on prend en compte l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). L’ACV est l’outil le plus abouti qui permet d’évaluer de manière globale – à partir d’une série de critères – les impacts environnementaux du « berceau à la tombe » d’un service ou d’un produit. Autrement dit, de l’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication du produit en passant par la distribution, la logistique et toutes les étapes de fin de vie destinées à la mise à la casse ou au recyclage du produit.
« À la différence des véhicules thermiques, la majorité des impacts environnementaux d’un véhicule électrique interviennent lors de la phase de fabrication »
l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), dans un avis publié en 2016.
Ainsi, du point de vue de l’ACV, le bilan carbone de la voiture électrique est loin d’être nul, bien au contraire. Sur l’ensemble de son cycle de vie, une voiture électrique génèrerait presque autant de carbone qu’un diesel.
Si la réduction de gaz à effet de serre et l’amélioration de la qualité de l’air en milieu urbain sont tous deux des objectifs qui semblent atteignables, cela se complique grandement du côté de l’impact lié au sourcing et à l’assemblage de composants nécessaires à la fabrication d’une voiture électrique ; la batterie et les moteurs en première ligne.
Des batteries et des moteurs aux gains écologiques douteux
Présentes dans 80% des moteurs électriques, les terres rares (TR) ne sont en réalité pas des terres, ni même des métaux rares. Il s’agit en fait du nom d’une famille de 17 éléments chimiques que l’on retrouve dans le fameux tableau périodique de Mendeleïev. Parmi ces métaux se trouvent le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium). De manière générale, tous les composants électroniques sont totalement tributaires de ces matériaux. Sans eux, nos smartphones, nos écrans plats, nos LED et toute notre panoplie de joujoux technologiques n’aurait simplement jamais vu le jour.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les terres rares ne sont quasiment plus présentes dans la composition des batteries pour voitures électriques. Il y a une quinzaine d’années, les premiers véhicules hybrides, à l’image notamment de la Toyota Prius et la Honda, étaient bel et bien équipés de batteries à base de terres rares. Appelée NiMH (Nickel Métal Hydrure), cette première génération de batteries dispose d’une électrode négative (anode) constituée d’un alliage de lanthane-pentanickel (LaNi5).
Cette technologie de batteries est aujourd’hui dépassée : elle a été remplacée par la famille des batteries lithium-ion (Li-ion) aux performances bien plus élevées. On retrouve aussi dans ces batteries des métaux comme le lithium, l’aluminium, le cuivre, le fer, et parfois des métaux encore plus rares comme le néodyme ou le cobalt.
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Le cobalt : un coût humain et environnemental
Du lithium bolivien ou argentin en passant par le cuivre chilien, les métaux sont présents partout sur Terre. Mais certains minerais aussi indispensables que le lithium dans la fabrication de batteries sont bien plus rares. Le cobalt, aussi appelé “or bleu”, en fait partie et il est aujourd’hui au cœur d’enjeux stratégiques pour l’avenir. Alors que les véhicules électriques représenteront plus de la moitié de la demande mondiale de cobalt d’ici 2026, les conséquences environnementales et sociales liées au développement de cette filière industrielle auront tendance à s’aggraver avec le temps.
Il faut déjà savoir que l’or bleu est majoritairement concentré dans un seul pays : la République démocratique du Congo. Cette activité minière n’est pas sans conséquences sociales, économiques et sanitaires. Ces richesses minérales – dont l’Europe ne peut se passer pour mener sa transition énergétique à terme – auraient pu faire du Congo un pays prospère. Au lieu de cela, elles alimentent la corruption et maintiennent la population dans la pauvreté.
Si l’Europe n’a pas tant son mot à dire, c’est avant tout parce que 50 % des financements de ces mines d’extraction sont d’origine chinoise. Difficile de s’imposer face à la Chine, qui possède à ce jour 95% de la production mondiale de terres rares. En position de force, c’est bien le pays du Soleil Levant qui dicte notre capacité à produire des batteries électriques mais aussi de l’énergie renouvelable. La nécessité de s’affranchir de ces exploitations s’avère donc urgente.
« Les batteries contiennent des métaux parfois rares, comme le néodyme ou le cobalt, ainsi que du graphite et du lithium, issus notamment de Chine, de République démocratique du Congo et d’Amérique du Sud. L’extraction et le raffinage de ces métaux nécessitent l’emploi d’énormément d’eau et de produits chimiques. La pollution est ainsi déplacée dans les pays pauvres. »
Guillaume Pitron, journaliste et auteur de La Guerre des métaux rares.
Une consommation gourmande en électricité
Miser sur la démocratisation des voitures électriques implique aussi d’augmenter les besoins en électricité, distribuée par le biais de bornes de rechargement publiques comme privées. L’empreinte carbone de cette transition dépend donc du mode de production électrique adopté. En France, l’électricité provient à 77% du nucléaire, ce qui lui permet d’être produite en rejetant seulement 22 g de CO2 par kWh. Soit 12,5 fois moins que la moyenne des principaux fournisseurs européens.
À titre d’exemple, le taux d’émission du secteur électrique allemand est estimé à 428g de CO2 par kWh. Ce chiffre est par ailleurs en augmentation à cause de la baisse de production renouvelable et le recours plus intense aux centrales à charbon.
Quel avenir pour la voiture électrique ?
La voiture électrique n’est pas et ne sera jamais une véhicule propre. Le marché n’en est qu’à ses balbutiements et de nombreux progrès restent à faire tant sur la conception que le recyclage des véhicules électriques. Mais cela aura un coût pour les constructeurs automobiles qui se répercutera forcément sur les consommateurs.
De plus, les ambitions de l’Europe visant à devenir le premier continent neutre pour le climat d’ici à 2050 semblent tout à fait chimériques : nous manquons encore des technologies adéquates, notamment pour nous affranchir des exploitations de métaux rares.
Si le pacte vert vise à transformer l’UE en “une société juste et prospère, dotée d’une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive”, il sera primordial de prendre conscience que la mobilité électrique n’est pas neutre. C’est tout un modèle de croissance plus éthique qu’il faut imaginer pour éviter de faire payer le coût de notre transition énergétique aux pays les plus pauvres.
Est-ce que les voitures électriques polluent ?
Oui, les voitures électriques polluent car elles rejettent des particules fines nocives pour la santé et contaminent la qualité de l’air. De plus leur processus de fabrication est énergivore et la production d’électricité dont elles ont besoin contribuent aussi à la pollution.
La voiture électrique pollue-t-elle moins que la voiture thermique ?
La voiture électrique rejette peu de CO2 par kilomètre (en comparaison avec un véhicule diesel ou essence)- en moyenne, celles-ci émettent 75g/km- mais sur l’ensemble de son cycle de vie, une voiture électrique génère presque autant de carbone qu’un véhicule diesel.
Quel est l’impact des voitures électriques sur l’environnement ?
Le problème vient principalement de la phase de production. Très énergivore, avec d’importantes émissions de CO2 qui découlent principalement de la fabrication des batteries, dont les principaux éléments sont le lithium ou le cobalt. Ces dernières nécessitent en effet l’extraction et la transformation de métaux rares qui font intervenir toute une série de produits dangereux. Les dégagements toxiques peuvent s’infiltrer dans les eaux et les sols, ou encore se répandre dans l’air ambiant, ce qui favorise à long terme des conséquences lourdes sur la biodiversité, de même que l’apparition de maladies graves.
Le plus dommageable est que le surplus de pollution d’un véhicule électrique, notamment le CO2 , est engendré avant même que celui roule. La pollution est émise aujourd’hui alors que la même
pollution par un véhicule thermique prendra plusieurs années. C’est une catastrophe, on anticipe la pollution CO2 alors que le réchauffement climatique est dans une phase d’emballement. Il serait beaucoup plus adapté de continuer à utiliser des véhicules thermiques en réduisant leur consommation en attendant de trouver un moyen de transport avec un bilan carbone plus favorable.
J’espère que les experts, pseudo scientifiques en manque d’arguments, ne me qualifiront pas de complotiste…
Idem pour les éoliennes…
et les vehicules hybrides ? rechargeables ou pas
L’impact d’une hybride, rechargeable ou non, n’est-il pas tout simplement proportionnel au recours à l’une et l’autre de ses sources d’énergie ?
Commentaire purement écolo!
En fait la production de véhicule électrique pollue alors que pour produire des véhicules thermiques zéro pollution sûrement ?
Pas vraiment objectif ni constructif d’ailleurs !
pour info, la Chine n’est pas le « Pays du soleil levant » (c’est le Japon) mais « L’Empire du Milieu »…