Une planète située dans la constellation de la Petite ourse, à environ 533 années-lumière de la Terre aurait dû être désintégrée. À la surprise des astronomes, ce corps céleste existe toujours, et a résisté à l’un des phénomènes les plus impressionnants de l’univers.
Ce phénomène, c’est une supernova. Lorsqu’une étoile, comme notre Soleil, manque de combustible, elle arrive en fin de vie. Pour essayer d’en trouver, elle essaie de puiser dans ses réserves, rendant son noyau de plus en plus lourd. Lorsqu’il atteint une masse très élevée, celui-ci s’effondre et explose. Cela génère une immense explosion, détruisant tout sur son passage. Tout ? Visiblement pas…
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Une géante rouge n’a pas réussi à détruire une planète proche d’elle
Tout s’est passé au niveau de l’étoile 8 Ursae Minoris, située dans la constellation de la Petite ourse, la fameuse casserole du ciel étoilé, et surnommée Baekdu par les chercheurs Sud-coréens. Orbitant autour de cette étoile 1,8 fois plus lourde que notre Soleil, une planète, 8 UMi b (ou HD 133086b). Découverte en 2015, elle a été baptisée Halla par les mêmes scientifiques.
Cette planète est deux fois plus proche de son étoile que la Terre ne l’est du Soleil, et possède une masse comparable à la plus grande planète de notre Système Solaire, Jupiter. Elle constituerait le seul grand astre tournant autour de Baekdu, selon les connaissances scientifiques actuelles.
Pour savoir si Halla était bien une planète tournant autour de Baekdu, ils ont observé le corps céleste entre 2021 et 2022, et ont découvert que son orbite presque circulaire de 93 jours était stable depuis près de dix ans.
Malgré tout, 8 Ursae Minoris vit ses derniers millions d’années selon les chercheurs, elle était donc vouée à vivre la supernova qu’elle vient de subir. Ce phénomène aurait également dû signer l’arrêt de mort de Halla, engloutie par l’explosion de son étoile. Pourtant, contre toute attente, 8 UMi b a regardé la supernova droit dans les yeux et a réussi à ne pas être atomisée.
Un peu moins loin d’Halla, à 137 années-lumière de la Terre, trois exoplanètes pourraient bien remplacer notre planète bleue au pied levée !
Deux hypothèses pour expliquer ce phénomène exceptionnel
« L’engloutissement planétaire a des conséquences catastrophiques pour la planète ou l’étoile elle-même, ou les deux. Le fait qu’Halla ait réussi à persister dans le voisinage immédiat d’une étoile géante qui l’aurait autrement engloutie, fait de cette planète une survivante extraordinaire »,
L’astronome Marc Hon, l’auteur principal de l’étude publiée dans Nature.
Mais comment a-t-elle réalisé cette prouesse ? En réalité, les scientifiques pour être à peu près sûrs que la planète n’a pas été englobée par son étoile, ils s’appuient sur trois hypothèses.
- La première affirme qu’Halla aurait été formée après que Baekdu se soit transformée en géante rouge quelque temps après sa supernova. La violente collision de deux étoiles aurait produit un nuage de gaz duquel la planète se serait formée.
- La deuxième supposition met à contribution le concept de système solaire binaire. Auparavant, la planète aurait pu tourner autour de deux étoiles qui auraient fusionné, empêchant l’une ou l’autre étoile de s’agrandir suffisamment pour désintégrer Halla. Dans cette situation, Tim Bedding, l’autre auteur de l’étude, pense que 8 UMi b était compris dans un système similaire à celui de Tatooine, la planète fictive dans Star Wars et qui orbite également autour de deux Soleils.
Une dernière possibilité laisserait envisager que l’orbite de la planète ait été modifiée pour diverses raisons. Alors qu’Halla se situait très loin de son étoile, elle se serait subitement mise à se rapprocher de cette dernière après sa supernova. Pour l’heure, les scientifiques tentent de savoir si l’une de leurs trois hypothèses se révèle être juste… En attendant, la planète orbite toujours autour de Baekdu.