La pénurie mondiale de semi-conducteurs frappe l’industrie automobile, informatique et électronique depuis maintenant deux ans. Une situation chaotique qui se répercute naturellement sur les logisticiens en charge du transport mais qui devrait s’apaiser, selon certains fabricants, dans les mois à venir.
Serait-ce enfin la lumière au bout du tunnel ? Après presque deux ans de demande largement supérieure à l’offre, ce pourrait être la fin du cauchemar pour les géants de l’automobile, de l’informatique, de l’électronique et des transporteurs. Alors que les géants de la tech comme Intel se montraient particulièrement pessimistes, des fabricants de ces composants devenus indispensables à toute production industrielle, tels que Foxconn, se montrent particulièrement optimistes et prévoient même un retour à la quasi normale pour 2022. Un optimisme qui n’est pas de l’avis de tout le monde et qui amène les fabricants et les logisticiens à prendre de nouvelles précautions.
Vers une sortie de la crise mondiale de semi-conducteurs ?
D’après nos collègues du site Bloomberg, le géant taïwanais Foxconn – le plus grand assembleur d’appareil high-tech au monde et sous-traitant d’Apple a fait savoir par l’intermédiaire d’un porte-parole que les «contraintes d’approvisionnement » s’étaient atténuées à la fin du premier trimestre. Une tendance encourageante, qui devrait se poursuivre tout le long du second semestre.
Cependant, la sortie de la crise sera progressive. En effet, les puces de gestions d’alimentations posent encore problème, car leur disponibilité est encore trop limitée. Raison pour laquelle les fabricants du monde entier se précipitent pour constituer des stocks par crainte que des épidémies de la variante Omicron et d’autres incertitudes ne perturbent davantage les chaînes d’approvisionnement.
Pour pallier la crise, des fabricants comme TSMC prennent leurs dispositions et prévoient de construire des usines. Dans cette même optique, Intel (qui veut concurrencer TSMC) investit 20 milliards de dollars pour ouvrir ses propres fonderies aux commandes extérieures. Chez Samsung Electronics, malgré les solides résultats obtenus au troisième trimestre, il est prévu de tripler la capacité de production de semi-conducteurs d’ici 2026. L’Union européenne n’est pas en reste, puisqu’elle a elle aussi compris tout l’enjeu d’assurer sa souveraineté sur les composants. Elle prévoit de multiplier par quatre sa production de semi-conducteurs d’ici 2030. De cette façon elle obtiendra une part mondiale de 20% dans les puces durables et de dernière génération.
Le secteur du transport et de la logistique encore impacté
Véritable moteur du commerce mondial, le transport routier, maillon essentiel de la prospérité internationale a lui aussi été fortement touché par la crise. Même si la situation devrait s’améliorer au fil des mois, elle reste toujours délicate dans ce secteur . Alors que durant la pandémie, la difficulté pour ces sociétés a été de prendre en compte de nouveaux aléas sanitaires et sécuritaires qui allaient bien au-delà des aléas traditionnels, elles doivent aujourd’hui faire face à de nouvelles contraintes.
En effet, selon le Benchmark des taux de fret routier européens publié par Ti et Upply, les prix du transport routier de marchandises ont atteint au 3e trimestre de 2021 des sommets historiques dans toute l’Europe, sous l’effet conjugué d’une croissance économique robuste, de l’engorgement des supply chains, de la hausse des coûts et de la rareté des capacités. Des sociétés de transport routier comme Marathon International ont réussi à maintenir leurs services jusqu’à présent, malgré des coûts de base souvent plus élevés en raison des restrictions de transport, d’acheminement et de livraison.
« La demande de transport routier de marchandises à travers l’Europe est élevée, poussant les taux à des sommets historiques alors que les transporteurs multiplient les efforts pour fournir des capacités »
Nathaniel Donaldson, analyste économique chez Ti
Si l’impact global de la pénurie des composants a été indéniablement négatif, elle peut tout de même offrir aux gouvernements et à l’industrie du transport une excellente opportunité d’améliorer les réseaux de transport. En effet, cette crise a révélé les défauts des réseaux de transports et a souligné la nécessité d’une gestion efficace des risques. La flexibilité, l’adaptabilité et l’utilisation des outils numériques et plus généralement une réflexion autour de l’industrie 4.0 seront essentielles à au secteur logistique pour survivre et rester compétitif dans un environnement commercial post-pandémie. Un moment idéal pour que les gouvernements mettent en place des procédures dématérialisées et simplifiées pour les opérations de transport routier.