Geoffrey Hinton, un chercheur pionnier dans la recherche sur les IA, quitte Google et alerte sur les dangers de sa création.
George Hinton est un chercheur canado-britannique qui a développé les technologies servant de base à tous les chatbots comme ChatGPT ou Bard. Hier, il était le lauréat du prix Turing de 2019 et un acteur majeur dans le développement des intelligences artificielles, aujourd’hui, il est devenu un lanceur d’alerte. Pourquoi un tel revirement de situation ?
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Le développement (trop) rapide des IA effraie
« Je me console avec l’excuse classique : si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait. », explique George Hinton au New York Times – évoquant ses regrets d’avoir participé à la création des IA.
Le chercheur met en avant le risque de ne plus croire ce qui est vrai – à cause des fake news et des images entièrement générées par les IA. Cette crainte s’accompagne également de soucis de développement : Snapchat avait par exemple lancé trop vite une IA pour surfer sur la vague des intelligences artificielles…
Résultat ? Lors de tests effectués par BFM, l’IA n’était pas en mesure de voir le problème lorsque l’animatrice – utilisant un faux compte d’une enfant de 13 ans – expliquait vouloir descendre dans le Sud avec son amoureux de 30 ans…
L’autre aspect préoccupant des IA selon George Hinton est leur impact sur l’économie. Goldman Sachs avait publié un rapport d’impact de l’IA sur les emplois en mars 2023. Bilan ? 300 millions de postes seraient concernés, principalement les métiers du droit et de l’administratif qui devraient voir jusqu’à 46% d’emplois supprimés…
« Cela supprime les tâches pénibles mais il se pourrait bien qu’il enlève plus que cela »
Geoffrey Hinton
De plus en plus de secteurs concernés
Cette crainte de la perte d’emplois n’est pas limitée au droit et l’administratif… Nous l’évoquions déjà lorsque ChatGPT facilitait autant la recherche que la perte d’un emploi, ou lorsque nous abordions la nouvelle présentatrice de la météo suisse qui n’est autre qu’une IA.
Les métiers de l’audiovisuel vont peu à peu être concernés si les IA comme Midjourney continuent de progresser. À titre d’exemple, des fans de Star Wars ont demandé à des IA de créer la bande-annonce de leur saga préféré si elle avait été faite par Wes Anderson et le résultat est « prometteur ».
Après la musique et le faux duo entre Drake et The Weeknd, c’est au cinéma de faire face à ses IA génératives flirtant entre « l’inspiration artistique » et le plagiat…
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