Pour découvrir les bienfaits de la technologie agricole au service des agriculteurs, nous sommes allés au SIMA, le Salon International de la Machine Agricole, qui se tient en marge du Salon de l’Agriculture jusqu’à la fin de la semaine à Paris.
Le marché des nouvelles technologies agricoles :
Après un recul de 15% de leur revenu net en 2014 à un peu plus de 8 milliards d’euros (selon Xerfi), les agriculteurs français cherchent en permanence à gagner en productivité. Le secteur agricole est ainsi devenu un segment de choix pour l’innovation. Les spécialistes de la robotique, des capteurs, de l’imagerie satellite ou encore des drones voient dans l’agriculture productiviste un marché de choix pour distiller leurs inventions, parmi lesquelles de nombreux objets connectés.
En plus révolutionnet le métier de l’agriculteur, ces nouvelles technologies présentent un intérêt économique évident en permettant la réduction de la consommation des intrants de l’exploitation (engrais et produits phytosanitaires), afin d’amoindrir l’impact environnemental de l’agriculture. En effet, l’agriculture est souvent accusée d’être responsable à elle seule de 30% des émissions de CO2 dans le monde. Mais les avantages sont aussi agronomiques, les objets connectés et la technologie apportée à l’agriculture permet d’optimiser le rendement des cultures et la rentabilité des parcelles cultivables.
Malgré son potentiel à l’horizon 2017, le marché français de l’agriculture de précision reste pourtant encore embryonnaire. Les ventes d’équipements commencent cependant à décoller, en particulier sur les segments les plus matures comme les robots de traite, les drones de surveillance des champs agricoles. Mais, la France représente encore à peine plus de 1% du marché mondial des nouvelles technologies agricoles. Près de 90% des robots agricoles commercialisés en France et dans le monde sont des robots de traite pour les animaux. Ces machines sont à la fois onéreuses (environ 300 000 euros pour un troupeau de 120 vaches, par exemple) et complexes à installer (adaptation à chaque exploitation) mais ces robots de traite sont devenu un investissement incontournable pour les éleveurs à partir d’une certaine taille de cheptel, en raison des économies d’échelle réalisées.
Selon Xerfi et pour que le potentiel de croissance du marché français des nouvelles technologies agricoles se matérialise, il doit se structurer autour de quelques acteurs majeurs, à même de fédérer les nombreuses start-up et PME du secteur. Ainsi, le géant coopératif InVivo pourrait tout à fait se hisser au rang de champion français du « big data agricole », en exploitant les données des quelque 250 coopératives agricoles qu’il regroupe en France, afin de créer un vaste système d’informations agricoles.
Medria surveille les vâches :
Avec le Heat Phone et le Vel Phone, Medria a impressionné les visiteurs du Salon de l’Agriculture cette année. D’un coté, le HeatPhone permet la détection des chaleurs des génisses, vaches laitières et vaches allaitantes pour informer l’éleveur sur son téléphone portable. La technologie de Medria permet de consulter les courbes d’activité et historiques des animaux sur un ordinateur ou une tablette connectée à internet.
Avec une sensibilité et une fiabilité supérieures à 90%, le HeatPhone est quant à elle la solution plébiscitée par les agriculteurs connectés pour la détection les chaleurs des vâches. Ils reçoivent un message par SMS lorsque leur présence est requise (début des chaleurs), leur permettant ainsi de se rapprocher des animaux afin de de conforter la décision de planifier l’insémination ou pas.
Le HeatPhone permet ainsi d’améliorer la productivité du troupeau en réduisant l’intervalle vêlage-vêlage et de détecter le moment idéal de l’insémination, celui où la fécondité est maximum. Le Vel Phone est un dispositif identique pour les vêlages. A l’approche de la naissance d’un veau, l’éleveur est prévenu et alerté par SMS. En attendant, il peut aller se reposer au chaud 😉 Un troisième dispositif, FeedPhone, sert à la détection des troubles digestifs du cheptel.
Robot Carré Anatis :
Anatis est un robot agricole connecté agroécologique qui assiste les maraichers dans leur quotidien en réalisant l’entretien des cultures par binage automatique. Le robot Anatis sert aussi d’aide à la décision dans le suivi des cultures et émet un rapport de synthèse pour chaque parcelle avec un ensemble de données permettant à l’agriculteur maraicher d’anticiper la gestion de ses cultures. Conçu en vendée, le robot Anatis est un assistant autonome qui peut être relié à un smartphone ou à une tablette.
Drone eBee de Sensefly :
Proposé par Airinov (INRIA), le drone SenseFly eBee (une filiale de Parrot) permet de survoler les cultures à basse altitude afin d’analyser la régularité de la pousse. En fonction des densités et des couleurs, les données fournies par le drone eBee peuvent permettre de déterminer sur quelles portions de cultures il est nécessaire d’intervenir en diffusant de l’engrais ou en intensifiant l’arrosage des cultures.
Le drone eBee utilise une hélice montée à l’arrière et ne pèse que 700 grammes. Il est le drone agricole le plus facile à utiliser du marché, il suffit de le lancer en l’air pour le faire décoller. Il va ensuite acquérir les images et venir atterrir automatiquement à la fin de sa mission de surveillance. L’agriculteur peut reprogrammer son plan de vol à tout moment et le drone eBee peut couvrir jusqu’à 120 ha en un seul vol. En survolant les champs à basse altitude, le drone eBee peut obtenir une résolution inférieure à 1,5 cm/pixel.
Le robot d’alimentation Jeantil :
La marque Jeantil propose une chaîne d’alimentation complète baptisée ‘Automatic Feeding‘ composé d’une station de préparation des mélanges, d’un poste de commande développé pour l’utilisateur, d’un robot autonome capable de distribuer la ration le long des couloirs d’alimentation, après chargement par le convoyeur. Ce système permet de libérer l’exploitant de ces tâches fastidieuses et répétitives.
La chaine complète doit être installée à l’extérieure et comprend la préparation des fourrages, une station de mélange, l’élaboration des rations et la distribution automatisée de ces rations aux animaux à l’aide du robot automoteur. Tous les types de fourrages sont possibles (ensilages d’herbe, de maïs, foin, et divers compléments, farines et granulés) et sont traités par des modules en début de cycle. Le robot mobile assure ensuite la distribution et le raclage tandis que, en parallèle, le module de stockage traite la préparation des rations suivantes. D’autres modules, comme des démêleurs de balles de foin rondes ou carrées, silos de stockage, convoyeur peuvent venir compléter l’installation selon les besoins de chaque exploitation et les impératifs de d’approvisionnement du robot.
La technologie V2V de Case IH :
La société Case IH a développé un système V2V (« vehicle to vehicle ») permettant d’établir le contrôle à distance entre 2 véhicules afin de synchroniser leurs vitesses pour faciliter les travaux de récolte, mettant en oeuvre 2 véhicules avec 1 seul conducteur.
Par exemple, le conducteur d’une moissonneuse batteuse contrôle également l’avancement de l’ensemble tracteur/benne, pour la vidange de la trémie grâce aux liaisons entre les deux véhicules utilisant une technologie spécifique. La vitesse d’avancement et la direction du second véhicule sont pilotées en vitesse et direction par la machine ‘maître‘ dans laquelle se trouve l’agriculteur.
L’application MesP@rcelles :
Agronomes et informaticiens ont mis au point l’application mobile Mes P@rcelles par les Chambres d’Agriculture, afin de répondre au mieux aux attentes des agriculteurs.Chaque utilisateur peut saisir directement (et pendant qu’il est dans son champ) les données relatives à ses parcelles afin d’éviter les oublis, erreurs, ressaisies ou pertes de données.
Cette application peut être utilisée sur smartphones ou tablettes sous iOS et Android, permettent de gérer le parcellaire, optimiser la fertilisation, la traçabilité et les obligations réglementaires, accéder aux indicateurs technico-économiques jusqu’à la marge brute.
Robots Oz & Cosi :
Le constructeur Naïo Technologies propose également un robot permettant de biner les sols automatiquement et sans bruit. Le système de navigation autonome permet de diriger le robot au sein de la parcelle cultivée, de traverser les rangées de plantations sans les écraser afin d’en dégager les mauvaises herbes. La machine de Naio permet en théorie de réduire voir d’éliminer le besoin en pesticides pour le désherbage.