Xiaomi a été accusé par la Lituanie de censurer certains termes sur ses smartphones et tablettes. Mais après analyse d’un groupe informatique, il n’en est clairement rien.
Il ne fait pas bon être un constructeur chinois ces dernières années dans le milieu de la tech. Lorsque l’ancien gouvernement Trump est parti à la chasse aux sorcières aux États-Unis, de nombreuses têtes sont tombées. A commencer par celle de Huawei, qui accusé d’être un espion à la solde du gouvernement chinois s’est vu banni de tout échanges avec les entreprises américaines. Aujourd’hui, le constructeur n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais cette peur s’explique aussi par le fait que le gouvernement chinois peut forcer les entreprises de son pays à collaborer avec ses équipes de renseignement à tout moment. Pas de fumée sans feu ? Pas de noir ou blanc, surtout.
Xiaomi ne censure pas ses smartphones, c’est prouvé
Cette pensée manichéenne est un peu ce qui ressortait des paroles de la Lituanie, qui en septembre 2021 a accusé le constructeur chinois Xiaomi de censurer certains termes sur ses smartphones comme le Xiaomi 12. Xiaomi s’en est bien sûr défendu, mais nous attendions d’avoir une preuve formelle. C’est désormais chose faite, comme le rapporte Android Authority : le BSI, groupe fédéral allemand en charge de la cybersécurité, a analysé les smartphones produits par le constructeur et n’a trouvé aucune trace du moindre mécanisme de censure.
« Nous avons été incapable d’identifier la moindre anomalie qui réclamerait une enquête plus approfondie » a annoncé BSI. La Lituanie accusait auparavant Xiaomi d’avoir un système de censure qui lui permettait de faire disparaître des termes comme « free Tibet », « long live Taiwan independence » ou encore « democracy movement ». En somme, tous les sujets épineux pour le gouvernement chinois. Pour la Lituanie, Xiaomi était capable de remplacer ou modifier ces mots à loisir. Le BSI prouve que ce n’est pas le cas, et que cette accusation a donc été faite sans preuves.
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On ne s’attend pas à ce que l’affaire ait une quelconque suite. Cependant, il ne serait pas étonnant que ce genre d’accusations revienne régulièrement dans le milieu des smartphones. Les constructeurs chinois sont intrinsèquement dans une situation étrange où ils jouent excellement bien le jeu capitaliste et mondialiste tout en étant dépendant d’un gouvernement qui ne le voit pas d’un bon œil. L’histoire de Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, en est la preuve : la réussite capitaliste doit rester au service du gouvernement, sous peine de sanction.