La Mozilla Foundation s’est associée à Markup pour créer une étude afin d’analyser et mieux saisir ce que Facebook récolte sur nous. Le but : créer des outils et documentations pour mieux les contrer et informer le grand public.
Les données collectées par Meta sont un peu comme l’algorithme YouTube : on sait que ça existe, mais personne ne sait vraiment comment ça fonctionne (de l’aveu même de Google pour ce dernier). Pour y remédier et y voir un peu plus clair dans ce qui est collecté et espionné sur nous, la fondation Mozilla vient de lancer Facebook Pixel Hunt. Cette étude a pour but de savoir quelles sont les données collectées, comment elles le sont, et avec quels sites web elles sont partagées. Comme son nom l’indique, elle étudie le fonctionnement des pixels cachés, aussi bien sur Facebook que sur Instagram.
Une étude pour mieux comprendre comment fonctionnent les traqueurs
Concrètement, la Mozilla Foundation s’est associée avec l’association à but non lucratif américaine The Markup, spécialisée dans le journalisme de données. Pour mener à bien cette étude, Mozilla a mis en place des inscriptions libres et une liste d’attente pour encadrer et limiter les participants. Et pour effectuer les mesures, la fondation utilise son extension Rally publiée l’année dernière. Elle assure que toutes les données collectées seront anonymisées, sécurisées, non partagées avec des tiers et supprimées après la fin du programme, qui se déroulera jusqu’au 13 juillet 2022. En parallèle de l’extension, un questionnaire sera à remplir par les participants de l’étude.
Cette étude a donc pour but de mieux comprendre ce qui est collecté, pour pouvoir le limiter. Mozilla s’est toujours positionné en tant que défenseur de la vie privée, et ne compte pas s’arrêter là. Le projet aura pour vocation d’encadrer ces collectes données via des outils et documentations et de les faire légiférer.
Un véritable enjeu sur les libertés et la vie privée
Les données personnelles sont un véritable enjeu de notre époque. Via le tracking les entreprises peuvent parfois mieux vous connaitre que votre propre conjoint en collectant positions, personnes côtoyées, loisirs, ce que vous mangez, ce que vous achetez, à qui vous parlez et de quoi vous parlez (et encore bien d’autres), mais surtout en croisant toutes ces données. N’oublions pas qu’aux États-Unis, certaines personnes se sont déjà vu refuser des crédits bancaires grâce à ces données collectées (par Google principalement). Et dans le cas de Meta, la collecte de données a été visée comme un des causes de l’élection de Donald Trump, comme l’a montré le scandale Cambridge Analytica. Ces collectes ont donc de réelles répercutions sur notre quotidien, surtout en ce qui concerne les réseaux sociaux qui n’ont eu cesse de diviser et radicaliser les avis et positions depuis le début de leurs existences, et qui sont un véritable terreau d’influence des pensées (encore plus en cette période de Covid).
Cette étude s’inscrit donc dans une longue lutte pour la préservation des libertés et de la vie privée sur internet. Et le poids d’une structure comme Mozilla et d’une association spécialisée peut véritablement participer à la documentation et la création d’outils pour se protéger et pour limiter les trackers Mais surtout à la prévention et l’information du grand publique qui n’est pas très au fait de ces collectes, et qui la plupart du temps ne s’en préoccupe pas vraiment fautes d’informations et de sensibilisations à ce sujet.