Shure MV7 versus Blue Yeti X : lequel de ces micros USB faut-il acheter ?

Que ce soit pour du podcast, du streaming ou du gaming, le grand public s’intéresse de plus en plus aux micros et plus particulièrement aux micros USB, plus accessibles et plus adaptés. En 2020, la prestigieuse marque Shure a lancé le MV7 pour ce segment. Un an auparavant, une autre firme centrée sur l’audio commercialise le Blue Yeti X, digne successeur du Blue Yeti, bien connu des streamers. Lequel de ces micros avec un tarif différent, mais une cible similaire faut-il choisir ?

Sur le même sujet : Test du Microphone Shure MV88+.

Fiches techniques du Shure MV7 et du Blue Yeti X

Design : un MV7 sobre face à un Blue Yeti X plus volumineux

Du côté de Shure, le micro reprend l’apparence cylindrique du célèbre SM7B en moins long et un peu plus épais. Tout le corps du MV7 est en aluminium à l’exception de son anneau central qui accueille le pavé tactile accompagné de LED du micro. Son armature fait que ce micro se place sur un plan plus horizontal que vertical. À l’inverse, le Blue Yeti X  lui aussi en aluminium doit se placer droit comme un piquet. Il trône sur un support fourni de base avec. Du côté de Shure, le trépied est une option en supplément, c’est dommage. Quant à l’apparence du Yeti X , disons qu’il a la forme d’un micro de scène ayant pris du poids. Ici pas de zone tactile, mais une molette cerclée de LED sur la face avant et un bouton à l’arrière. Toutes deux en plastiques, ces commandes dénotent un peu avec le reste.

En conclusion, le design du Blue Yeti X est loin de l’adjectif désagréable mais se montre plus voyant que son adversaire.

Installation et prise en main : un Blue Yeti X plus pratique au niveau des commandes

Aussitôt branchés, aussitôt fonctionnels, la captation de la voix se lance rapidement et sans accrocs pour l’un comme pour l’autre. Du côté du MV7, son interface tactile permet de mute le micro et de gérer le gain, le volume de la sortie casque ainsi que l’équilibre de retour. Malheureusement, elle se montre moins pratique que des commandes physiques. En effet, le moment où l’on insiste un peu sur la zone tactile au point de bouger le micro ou créer des secousses arrive vite. Cela risque évidemment de gêner la capture. De plus, cette zone n’est pas très visible lorsque le MV7 trône sur un trépied. À l’inverse, les commandes du Blue Yeti X ne battent pas records esthétiques, mais offrent les mêmes réglages en plus agréable. D’ailleurs, le bouton dans son dos se montre très pratique, car il permet de passer d’un diagramme polaire à l’autre.

Shure marque un petit point au niveau de la modularité avec l’armature du MV7. Cette dernière permet à son utilisateur de l’incliner sur un axe de plus lorsqu’il se trouver vissé au bout d’un bras.

Qualité du son : un meilleur rendu pour le Shure MV7

Première chose que l’on constate, ce micro possède un volume d’entrée assez faible par rapport au Blue Yeti X. En général, il faut rester proche de la bonnette et garder le gain entre 20 dB et sa valeur maximale à savoir 36 dB. Pour enregistrer correctement, le dessus du micro doit pointer vers l’utilisateur. Le rendu chaleureux que l’on obtient par défaut correspond particulièrement bien à une utilisation pour le podcast ou le streaming. En outre, le MV7 offre une voix claire et équilibrée avec un bruit de fond minime. Précisons que le Yeti X s’en sort bien aussi à ce sujet. Sinon, le micro laisse une impression moins lourde et moins tape à l’oreille que le Blue Yeti X. Petite note de fin, évitez de vous éloigner de plus d’une quinzaine de centimètres pour conserver une captation audible. 

Les sons environnants qui arrivent à l’arrière ou sur les côtés du micro sont évidemment atténuer pour que l’enregistrement reste qualitatif.

Son concurrent reste plus qu’efficace

Bien sûr, la captation offerte par le Blue Yeti X est loin d’être mauvaise. Précisons tout d’abord que ce micro doit être positionné à la verticale face à l’utilisateur pour bien fonctionner. Les sons qui n’arrivent pas de devant seront atténués. En polarité cardioïde, on a le droit à une voix flatteuse et forte qui occupe bien le spectre sonore même avec un gain relativement faible. À moins de placer le Yeti X à plusieurs dizaines de centimètres, il ne sera pas nécessaire de dépasser les 50 % de sa capacité en gain. On vous déconseille d’ailleurs de laisser un écart important entre vous et le micro sous peine de dégrader la qualité de l’enregistrement. En outre, un gain trop élevé peut générer un léger souffle parasite en fond peu agréable. Ainsi, hormis pour des situations spécifiques, gardez le mode cardioïde et le gain dans les 50 premiers pourcents. 

Logiciel : une personnalisation poussée pour le Blue Yeti X

Depuis 2019, les micros de la marque Blue passent par le logiciel Logitech G Hub suite au rachat de celle-ci par la célèbre firme suisse. Avec ce software, les options à notre disposition sont nombreuses : 

• Modification précise de l’égaliseur de voix et du passe-haut
• Gestion de la réduction de bruit, du noise gate et du compresseur et du filtre anti-pop
• Accès à des profils prédéfinis et création de profils personnalisés
• Utilisation d’effets et de sample en tout genre 
• Personnalisation des LED sur le micro

Autrement dit, vous pouvez vraiment modifier l’enregistrement en fonction de vos désirs et de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Et cela sans table de mixage ! Notons la présence de petits points d’interrogation explicatifs qui évitent aux néophytes de s’y perdre.

Shure va à l’essentiel

De l’autre côté, le logiciel ShurePlus Motiv ne propose pas autant de possibilités. Dans sa partie « Manuel », il permet de choisir l’intensité du compresseur, de sélectionner une des quatre options de l’égaliseur ainsi que d’activer le limiteur. Si les quelques variations disponibles sont tout à fait intéressantes, on aimerait qu’il y en ait un peu plus. En revanche, la partie « Niveau auto » s’avère bien pratique. Avec celle-ci, l’utilisateur ne risque pas de se perdre dans le jargon et les chiffres de l’audio. Elle vous donne le choix entre un réglage lorsque le micro est proche de votre bouche et un autre si une dizaine de centimètres vous en sépare. En outre, elle propose trois modes qui jouent sur la fréquence. Notons que le MV7 possède une prise XLR ce qui ouvre considérablement le champ des possibles pour les utilisateurs bien équipés. 

En fin de compte, que choisir entre le Shure MV7 et le Blue Yeti X ?

Serait-ce une égalité ? Pas vraiment, car l’un des deux montre un aspect intéressant dans notre cas : la polyvalence. En effet, le Blue Yeti X possède quatre polarités ce qui lui permet de s’adapter à plus de situations. Si la directivité cardioïde sert pour le gaming ou le podcast, la bidirectionnelle s’avère pratique pour les interviews, l’omnidirectionnelle pour la captation d’une ambiance et la stéréo pour des effets spatialisation. On peut donc envisager d’utiliser ce micro pour de l’ASMR ou pendant une réunion par exemple. À cela s’ajoutent son tarif plus avantageux et sa palette de paramètres qui achève de le rendre plus intéressant. Ainsi, pour un public en quête d’un micro abordable, qui ne requiert pas de matériel supplémentaire et s’utilise facilement, le Blue Yeti X est un excellent choix.

Cela dit, prenez le temps d’écouter des enregistrements issus de ces deux produits pour vous faire une idée. Il est possible que le son du Shure MV7 vous motive à l’achat.