Alors qu’elle tentait d’étudier le comportement des utilisateurs d’Horizon World — une plate-forme du Metaverse — une chercheuse aurait été agressée sexuellement dans cet univers virtuel. Une dérive qui n’est pour autant pas la première et qui vient alimenter des polémiques de plus en plus nombreuses.
Ce n’est malheureusement pas la première et ce ne sera sans doute pas la dernière : après de nombreux scandales ayant fait polémique concernant Horizon World, une des plate-formes de Metaverse, une nouvelle plainte pour agression sexuelle “virtuelle” vient d’éclater.
C’est une chercheuse de 21 ans qui a été victime de l’incident via son avatar. Dans le cadre de ses recherches sur le comportement des utilisateurs de Metaverse, celle-ci aurait été violée virtuellement par l’un des utilisateurs.
Travaillant pour l’association à but non-lucratif SumOfUs— visant à faire respecter les valeurs de la démocratie et les droits humains— la chercheuse a décrit en détail l’agression dont elle a été victime dans un rapport intitulé « Metaverse: another cloast of toxic content» et publié ce mardi par l’association. Ce rapport met aussi en lumière d’autres dérives comme des discours haineux de nature discriminatoire, homophobe, sexuelle ou raciste, et pointe du doigt le manque de modération de ces univers vituels et la décharge de responsabilité de ces entreprises qui en sont pourtant responsables.
Les dérives du Metaverse
Les femmes, premières victimes des plate-formes virtuelles
On est bien loin des avatars souriants et de l’expérience amusante promise par Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta. En effet depuis quelques temps déjà, des plaintes portant sur des agressions sexuelles virtuelles se font de plus en plus nombreuses et concerne pour la plupart d’entre-elles des femmes. Une question se pose alors, les femmes sont-elles vraiment en sécurité dans le Metaverse ? Rien n’est moins sûr : une semaine seulement après son lancement, une bêta-testeuse du Metaverse s’était faite agressée par un étranger en ligne, comme le rapportait le média en ligne The Verge. « Le harcèlement sexuel, c’est déjà grave en ligne, mais la réalité virtuelle vient ajouter de l’intensité à ce type d’événement » avait-elle alors déclaré.
Des agressions virtuelles aux conséquences bien réelles
Bien que juridiquement on ne puisse pas parler de “viol” — car pour cela il faudrait qu’il y ait une matérialité physique — les actes d’agressions dans les mondes virtuels même s’ils sont perpétrés contre un avatar, restent violents et ont des conséquences réelles sur l’individu qui les subit.
« Dans la réalité virtuelle, c’est tout le corps qui fait office d’interface. Au niveau subconscient, le cerveau ne fait pas la différence entre le monde réel et la réalité virtuelle. »
Mme Le-Calvez, professeure associée à l’École des médias de l’UQAM
Quelles solutions sont mises en place ?
Des réponses insuffisantes de la part de Meta
Les équipes de Mark Zuckerberg ont par ailleurs tenté de mettre en place des dispositifs de sécurité afin protéger les utilisateurs :
- Une option “safe zone”, qui permet de téléporter son avatar dans un espace sécurisé si l’utilisateur se sent menacé.
- Des boutons “bloquer” ou “signaler, qui peuvent-etre activés à l’encontre d’avatars injurieux ou au comportement déplacé.
- Ou encore, l’instauration d’une “frontière personnelle”, qui établit un périmètre d’un mètre de distance entre les avatars.
Mais celles-ci restent insuffisantes et ne permettent pas d’endiguer le problème des agressions dont on craint une recrudescence à mesure que le projet de Metaverse se précise.
Une législation opaque
Bien que le harcèlement sexuel, même s’il a lieu dans un environnement virtuel, reste répréhensible, la législation reste encore floue. Cependant n’oublions pas que Meta doit prendre ses responsabilités et ne pas banaliser ces actes ou encore rejeter la faute sur la victime.
Il y a fort à parier qu’avec le nombre croissant d’utilisateurs dans les années à venir l’Europe renforcera la sécurité de ces espaces en obligeant les plateformes à lutter contre les agressions et les contenus haineux.