Meta a annoncé une perte de 3 milliards de dollars pour sa division consacrée au Métaverse lors du premier trimestre 2022. Malgré des chiffres en berne, Mark Zuckerberg, le patron du groupe, tente tant bien que mal de rassurer ses investisseurs : tout va bien, le Métaverse se déploiera à l’horizon 2030. Enfin, au mieux..
Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a publié ses résultats financiers pour le premier trimestre 2022 et le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats sont loin d’être reluisants. Certes, le groupe s’est stabilisé et n’a pas perdu d’utilisateurs mais il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir d’une perte de 21 % de bénéfice enregistrée par rapport à la même période l’an passé.
Après avoir perdu 200 milliards de dollars de capitalisation boursière en février dernier avec Facebook, c’est donc au tour de Reality Labs de creuser un peu plus le gouffre dans lequel semble sombrer Méta. Cette division qui rassemble des experts d’horizons différents, est censée développer les outils comme l’Oculus Quest visant à déployer le Métaverse. Sauf que depuis un an, ce sont 10,19 milliards de dollars qu’elle a fait perdre à Méta. Loin de s’en préoccuper, Mark Zuckerberg se montre confiant : après tout, cette perte était prévue et le Métaverse n’apportera pas de bénéfices avant au moins 10 ans.
Des résultats peu encourageants
La société Méta navigue en eaux troubles. Les chiffres sont loin d’être encourageants ce qui peut s’expliquer (en partie) par plusieurs facteurs :
Premièrement les jeunes de moins de 30 ans qui sont les utilisateurs les plus rentables, ne s’intéressent pas au Métaverse et préfèrent traîner sur la plate-forme chinoise Tik Tok, qui est beaucoup plus simple d’utilisation et ne nécessite pas un casque VR. « Nous subissons une concurrence renforcée. Les gens ont de nombreux choix pour passer leur temps, et des applications comme TikTok croissent très rapidement » reconnaît le PDG de Meta.
Deuxièmement, Apple a décidé d’enfoncer le clou avec une politique d’anti-pistage apparue avec iOS 14.5 qui a fait perdre 12,8 milliards de dollars à Facebook en 2022. Sachant que le modèle économique du groupe Meta repose presque exclusivement sur les revenus publicitaires (115 milliards de dollars en 2021), l’entrée en vigueur prochaine du Digital Services Act en Europe ne viendra pas arranger les choses.
Et enfin troisièmement, les technologies nécessaires au déploiement du Métaverse dans son ensemble ne seront pas disponibles avant une dizaine d’années et avec elles les bénéfices qu’elles peuvent engendrer . C’est donc un pari sur l’avenir que fait Mark Zuckerberg.
Le Métaverse ? Ça ira mieux dans 10 ans.. ou plus
Mark Zuckerberg en est convaincu. Des jours meilleurs viendront. Après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour et le PDG de Méta aime à se le rappeler. Le temps pourrait ainsi jouer en sa faveur car d’après une étude publiée par Gartner (un cabinet américain de conseil), 25% des gens passeront au minimum une heure par jour dans le métaverse à l’horizon 2026. Ce qui laisse présager — si l’étude voit juste —une croissance exponentielle du nombre d’utilisateurs dans les années à venir. Pour autant cela sera t-il suffisant pour maintenir le vaisseau à flots ?
Il vaudrait mieux que cela fonctionne car Mark Zuckerberg a tout misé sur le Métaverse. Facebook a par ailleurs été relayé à une sorte de poule aux œufs d’or, une plate-forme qui permet de financer des projets plus ambitieux dans les autres branches de Méta. Une stratégie qui avait été développée auparavant par Google avec Alphabet par exemple et qui peut s’avérer porteuse de succès ou au contraire dévastatrice. Ce qui explique sans doute les bruits selon lesquels Zuckerberg serait complètement obsédé par ce projet.
Pour l’heure une chose est sûre, les investissements réalisés vont peser sur le résultat d’exploitation du groupe durant encore de nombreux mois, voire des années avant de pouvoir générer des bénéfices. Encore faut-il que les employés du groupe aient une feuille de route pour sortir de ce brouillard dont on se demande déjà s’il se dissipera un jour…
Crédit(s) : Crédit image de une : DonkeyHotey