11 000 postes supprimés en fin d’année 2022 chez Meta et rebelote en 2023 ! Ces nouvelles suppressions de postes viennent s’ajouter aux nombreuses autres vagues de licenciements du secteur. Mais que se passe-t-il dans la tech ?
« Ce sera difficile et il n’y a aucun moyen d’y échapper » tels sont les mots de Mark Zuckerberg annonçant – dans un long message sur Facebook – les raisons de la nouvelle vague de licenciements au sein de Meta. Après une première salve de suppression de postes fin 2022, le PDG de Facebook frappe à nouveau en 2023. Et vous l’aurez sûrement remarqué, mais le même constat peut être fait chez Twitter, Microsoft ou encore Tencent. Alors : pourquoi la tech supprime-t-elle des emplois à tour de bras ?
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Meta : 10 000 nouvelles suppressions de postes
160 000 licenciements avaient eu lieu dans la tech en 2022. Cette statistique part malheureusement sur les mêmes bases en 2023, où l’on enregistrait pas moins de 68 000 suppressions de postes sur le seul mois de janvier…
À cela viennent donc s’ajouter les 10 000 licenciements annoncés par Meta, qui ne seront pas tous effectifs immédiatement.
« Dans l’ensemble, nous prévoyons de réduire la taille de nos équipes d’environ 10 000 personnes et de fermer environ 5 000 postes ouverts supplémentaires que nous n’avons pas encore embauchés. »
Mark Zuckerberg, message Facebook
« Plus c’est plat, plus c’est rapide » peut-on lire dans le message de Mark Zuckerberg. Le PDG de Meta a en effet communiqué son besoin de réduire drastiquement ses effectifs et demande plus d’horizontalité dans sa société afin de la rendre plus rapide. Concrètement, les cadres ne pourront avoir que 10 subordonnés directs et devront annoncer les postes supprimer ainsi que les projets abandonnés dans les 2 prochains mois.
Pourquoi le groupe Meta renvoie-t-il encore des salariés ?
Le modèle économique des réseaux sociaux est fragile. Principalement axés sur les revenus publicitaires, les sociétés comme Meta et Twitter ont plus que grincé des dents lorsqu’Apple a mis à jour son tracking publicitaire… Succinctement, la marque à la pomme permet à ses utilisateurs de refuser les publicités ciblées, ce qui brouille les chiffres d’audiences demandés par les annonceurs.
Mais cette perte de revenus publicitaires n’est pas que dû à Apple. Par exemple, l’entêtement de Mark Zuckerberg à investir des sommes pharaoniques (1 milliard de dollars par mois) dans son métaverse a aussi nourri le doute de nombreux actionnaires, fragilisant encore plus son modèle.
Ainsi, le bénéfice net de Facebook avait été divisé par deux entre le troisième et le quatrième trimestre de 2022. Logiquement, ce manque à gagner a asséché la trésorerie du réseau social et a conduit notamment à la suppression de 11 000 postes.
Pour endiguer la fuite des bénéfices, Twitter et Facebook ont lancé des offres payantes qui ont permis de diversifier les sources de revenus. Mais ces tentatives sont loin de pouvoir combler les déficits en jeu.
La tech : un secteur au modèle financier fragile
Après une période de crise sanitaire propice à l’augmentation conséquente de leurs revenus, les mastodontes de la tech ne présentent plus des chiffres encourageants. De leur côté, les investisseurs – refroidis par un contexte d’incertitude (guerre en Ukraine, pénurie de matières premières, etc.) – demandent davantage de comptes et sont moins confiants à l’idée de financer la tech.
L’image de mastodontes technologiques en hypercroissance qui peuvent résister au « quoiqu’il en coûte » s’est fragilisée. Résultat : les modèles survalorisés et sans perspective de rentabilité sont mis sur le bord de la touche. Le 10 mars dernier d’ailleurs, SVB (Silicon Valley Bank), une des banques majeures dans le financement des startups, annonçait sa banqueroute. Une simple mauvaise gestion de trésorerie dont le secteur en général semble friand, mais qui peut mener, en bout de compte, à des dizaines de milliers de licenciements.