Le masque absorbeur de bruit permet de limiter le son de votre voix quand vous le mettez. Il s’adresse à ceux qui ont du mal à se faire entendre dans les transports en commun ou aux gamers qui voudraient limiter les décibels lorsqu’ils ragent sur LOL. Après une première tentative infructueuse en 2017, plusieurs modèles ambitieux devraient voir le jour cette année. Est-ce que la hype sera de mise ?
Pendant la crise du Covid, un produit encore méconnu en Europe faisait son apparition : les masques à filtration d’air. Durant plus de deux ans, ces derniers ont connu leur âge d’or avec leurs modèles jetables, les FFP2 et FFP3, les masques en tissu… On estime d’ailleurs entre 6,8 et 13,7 milliards le nombre de masques à usage unique utilisés en France en 2020 (au plus fort de la pandémie). Surfant sur cette vague, plusieurs entreprises en ont profité pour allier la filtration de l’air avec différentes innovations technologiques. C’est ainsi que sont nés les masques « absorbeur de bruit ».
Les prémices du masque anti-bruit avec Hushme
Apparu au CES 2017 et vendu à 229€, le Hushme Classic est le premier masque anti-bruit à faire parler de lui. Il permet de masquer la voix de son utilisateur pour ne pas déranger ses collègues au travail ou passer des appels confidentiels dans les transports en commun. Dans un premier temps, la presse s’interroge sur ce produit innovant et semble séduite par l’idée. Mais très vite, les critiques pleuvent et décrivent ce masque comme un gadget « ridicule », voire l’une des pires innovations de ces 25 dernières années. L’idée paraissait bonne, la réalisation l’est moins !
Cet échec est-il annonciateur de l’avenir de cette technologie ? Apparemment, pas pour certaines marques qui font survivre l’innovation introduite par la marque américaine — qui elle-même continue de croire à son produit après avoir effacé six années de critiques plus ou moins véhémentes.
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La concrétisation de l’innovation avec Dyson et Skyted
Après la commercialisation en demi-teinte du masque Hushme Classic, il aura fallu attendre plus de 3 ans avant de voir réapparaitre cette technologie. Une si bonne idée ? Pas sûr. Surtout quand on sait que c’est Dyson qui s’est frotté à l’élaboration d’un masque filtrant l’air qui aspire aussi le son de votre voix. Ce produit se présente sous la forme d’un casque audio auquel on peut brancher le masque pour avoir une « expérience d’écoute pure et immersive »… selon les dires de la marque.
Cette annonce du « Dyson Zone » rend quelque peu circonspect au vu de son design questionnable et de l’expertise de la marque pour la qualité du son. Réponse officielle en fin d’année 2023 pour la sortie du casque en Europe qui devrait couter plus de 1 000€ (!).
En attendant la sortie de ce casque digne des plus beaux cosplays de grands méchants de film (on aurait pu aussi citer Hannibal Lecteur dans le Silence des Agneaux), une autre entreprise a profité du scepticisme général sur le produit de Dyson pour présenter son propre casque absorbeur de bruit : Skyted.
Développé en partenariat avec l’Agence Spatial Européenne (ESA) et Airbus (la technologie d’absorption du son vient des silencieux utilisés pour limiter le son des réacteurs d’avion), ce masque permet de ne pas être entendu et d’enlever tous les bruits parasitant notre voix lorsque l’on en est doté. En matière d’expertise, l’entreprise basée à Toulouse semble mettre la barre très haute, bien que ce masque ne soit pas anti-pollution. Un financement participatif est prévu en 2023 et le prix d’appel sera d’environ 400€. À voir si ce produit présenté au CES 2023 va trouver preneur !
Vers un futur florissant ou une éclosion trop tardive ?
Ces deux annonces relancent la course à la commercialisation des masques absorbeur de bruit. Notons que Hushme a aussi présenté une future version améliorée de son masque, le modèle Air, alliant l’anti-bruit avec l’anti-pollution. Mais, l’avenir de cette innovation n’est pas si radieux que les marques veulent nous le faire croire.
Quand on voit l’échec du Hushme Classic et les regards critiques sur le produit Dyson, on doute que ce type de masque puisse un jour trouver son marché. Nous rappellent-ils une période douloureuse ? Sont-ils trop imposants et peu pratiques ? Ne faisons-nous pas assez confiance aux marques ? Peut-être ne sommes-nous simplement pas la cible — pourtant le masque est destiné aux gamers rageux, aux personnes travaillant en open-space ou à ceux qui passent des appels dans un métro bondé ; toute comparaison avec notre rédaction étant fortuite.
Finalement, la commercialisation du Dyson Zone sur le marché chinois ou le lancement prochain de la campagne de crowdfunding de Skyted seront des indicateurs parfaits quant à la réception de ces masques par les consommateurs. En attendant, à défaut d’être utiles, qui voudrait ressembler à Immortan Joe de Mad Max : Fury Road ?