Deux scientifiques coréens auraient découvert un matériau supraconducteur à température ambiante, qu’ils ont baptisé « LK-99 ». Derrière ce terme obscur se cache potentiellement la trouvaille qui pourrait bouleverser nos habitudes et les inventions de demain : rien que ça !
Le monde scientifique est en pleine ébullition depuis maintenant quelques semaines et pour cause : tous tentent de répliquer et de trouver comment faire fonctionner le « LK-99 ». Il s’agirait d’un supraconducteur à température ambiante. Vous ne savez pas ce que c’est et les conséquences qu’une telle trouvaille pourrait avoir ? On vous explique tout ici !
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C’est quoi un supraconducteur ?
Pour bien comprendre ce qu’est un supraconducteur, revenons à la base.
Un conducteur – comme le cuivre – est un matériau qui peut véhiculer l’électricité d’un point A à un point B. Malheureusement, ce type de matériau se heurte à un problème majeur : « la résistance électrique ».
Cette « résistance » désigne la capacité d’un conducteur à s’opposer au passage de l’électricité : plus celle-ci est forte et moins l’électricité passe. Nos conducteurs actuels disposent tous d’une résistance électrique et ne transportent donc pas l’entièreté de la charge qu’on leur transmet de bout-en-bout.
Selon un rapport technique de l’Union Européenne, on perdrait en moyenne entre 3,5 et 5% de l’énergie par tranche au-delà de 1000 kilomètres de câbles.
Là où les supraconducteurs seraient intéressants est que contrairement aux conducteurs classiques : ils n’ont aucune résistance électrique.
Une avancée majeure pour la science
Si on connait l’existence de la supraconductivité depuis 1911, un problème demeurait jusqu’à aujourd’hui : la température. En effet, jusqu’à maintenant, les supraconducteurs ne parvenaient à exprimer leurs capacités qu’à des températures extrêmement basses (-268,5°C pour le mercure par exemple).
La grande nouveauté du LK-99 est que ce supraconducteur serait efficace à température ambiante. Il convient toutefois de prendre cette information avec des pincettes pour le moment. Seuls les deux chercheurs coréens affirment avoir trouvé ce matériau et leur travail est en train d’être analysée par leurs pairs.
Les chercheurs du monde entier tentent donc de répliquer le matériau (à base de plomb et d’apatite) et d’obtenir des résultats à température ambiante pour valider (ou non) le travail des deux scientifiques coréens.
Si le LK-99 fonctionne : quelles sont les conséquences ?
La première conséquence qui émerge immédiatement est que l’on pourrait alors véhiculer de l’électricité sans perte grâce à des câbles supraconducteurs. Il s’agirait alors d’une véritable révolution à l’heure où cette source d’énergie tend à être celle de la transition écologique.
D’autres applications sont envisagées notamment concernant l’industrie de la fusion nucléaire, les accélérateurs de particules (comme celui du CERN) ou les ordinateurs quantiques. Mais l’autre application directe pour le grand public concerne les trains grâce à l’effet Meissner.
De manière très synthétique, l’effet de Meissner désigne le champ magnétique qui se dégage d’un supraconducteur lorsqu’un courant électrique le traverse. Ce champ magnétique généré annule celui qui lui a été soumis et crée une lévitation (comme deux aimants qui se repoussent).
Par cette propriété des supraconducteurs, les trains à lévitation magnétique (qui existent déjà) pourraient gagner en efficacité et se multiplier dans le monde. Le véritable avantage de ces trains est qu’ils ne sont pas soumis au frottement des rails et vont donc plus vite que des trains classiques.
« Cela aura un gros impact, mais ce ne sera peut-être pas une révolution. Les économies d’énergie ne sauveront pas le monde de la crise climatique. »
Julien Bobroff, physicien à l’université Paris-Saclay, pour Huffington Post