Le PDG de Meta Platforms, Mark Zuckerberg, a déclaré mercredi à Jim Cramer de CNBC, que le Métaverse pourrait représenter une « économie massive » dans la seconde moitié de la décennie.
Mark Zuckerberg a déclaré au journaliste de la CNBC, Jim Cramer, qu’un milliard de personnes étaient attendues dans le Metaverse d’ici la seconde moitié de la décennie seulement. Plus qu’un simple réseau social, les possibilités offertes par le Metaverse sont loin de se réduire aux domaines du jeu et de la socialisation. Le PDG de Meta y voit l’opportunité d’une économie à grande échelle dans laquelle les utilisateurs investiront pour chacun d’entre eux, des centaines de dollars dans des actifs virtuels. À l’heure où l’inflation ne cesse de progresser, cette vision est-elle vraiment réaliste ?
Metaverse : une économie virtuelle bien réelle ?
Zuckerberg oriente de plus en plus son Metaverse vers ce qu’il considère comme la prochaine génération de contenu, un monde virtuel où les gens peuvent acheter et vendre des biens numériques pour des avatars qui capables communiquer entre eux. De grandes marques comme Nike, Adidas ou encore Dolce & Gabbana ont commencé à investir dans le Metaverse pour y développer de nouvelles collections; il est aussi possible d’acheter des terrains virtuels ou d’assister à des concerts. Plusieurs cabinets d’études se sont penchés sur la question et ont estimé que toutes ces activités devraient rapporter 800 milliards de dollars à Zuckerberg en 2024.
“ Nous espérons atteindre environ un milliard de personnes dans le métaverse dépensant des centaines de dollars en achetant des biens numériques, du contenu numérique, qu’il s’agisse de vêtements pour leur avatar ou encore de biens numériques pour leur maison virtuelle ”.
Mark Zuckerberg lors de son interview pour la chaîne télévisée américaine CNBC.
L’enjeux des publicités ciblées : de cobaye à consommateur
Pourtant il y a bel et bien un problème : le Metaverse est vu comme une plate-forme de divertissement par les particuliers. Dans une récente étude publiée par le cabinet McKinsey, 60 % des consommateurs interrogés affirment vouloir utiliser le Metaverse pour se divertir, se sociabiliser et communiquer avec la famille et les amis. Un chiffre qui est corroboré par une autre étude de Productsup affirmant que 60% des usagers ne sont pas intéressés par le shopping virtuel. Ce qui s’explique d’une part par la difficulté à abandonner les méthodes de consommation des décennies passées mais aussi par le contexte économique actuel n’étant pas propice à la consommation de biens virtuels. Ce n’est pas un souci pour Mark Zuckerberg, pour qui la “sociabilisation” prétendue de la plate-forme n’est un argument marketing comme un autre, celui-ci n’est qu’un leurre, le but étant avant tout de vous faire consommer.
“Vous aurez besoin de vêtements virtuels, d’outils virtuels, et de vivre des expériences variées. Notre but est que ce marché atteigne les centaines de milliards de dollars”
Mark Zuckerberg. PDG de Meta
Pour y parvenir les équipes de Zuckerberg ont tout prévu, la publicité s’affichera en 3D directement dans votre casque VR et sera différente en fonction de votre âge, de votre sexe, etc. Meta va même plus loin et compte exploiter les caméras des casques Oculus initialement prévues pour assurer le suivi du regard de l’utilisateur à des fins purement publicitaires. Le but est donc de comprendre à travers la portée de votre regard et votre expression faciale, quel affichage publicitaire a le plus de chance d’attirer votre attention afin de facturer cette publicité le plus cher possible. Ces pratiques, bien qu’elles posent un problème éthique évident, sont pourtant brevetées et feront partie intégrante du Metaverse. C’est donc une nouvelle ère qui s’annonce, un monde virtuel qui bouleversera notre économie et nos habitudes de consommation.