Après la 5G, la prochaine norme de réseau de téléphonie mobile pourrait ne pas être la 6G. En effet, les yeux des opérateurs et constructeurs semblent tournés vers le ciel : après Starlink et Apple, le dernier à faire parler de lui est Qualcom et tous misent sur les satellites pour amorcer une révolution des usages mobiles. Décryptage.
La semaine dernière, Elon Musk avait annoncé le lancement prochain d’un service Internet par satellites moyennant un abonnement de 200 dollars par mois. Une promesse qui fait suite à l’autorisation accordée à SpaceX par la Commission fédérale des communications des États-Unis (FCC) pour le déploiement de 7 500 satellites Starlink nouvelle génération.
Signe que le multimilliardaire n’est pas si rêveur : le géant américain de la technologie mobile Qualcomm envisage lui aussi d’accélérer dans le domaine. Ce dernier prévoit des appels vidéo via satellite d’ici 2026. À noter d’ailleurs que les premières annonces de ce type concernaient uniquement les appels d’urgence mais la perspective d’étendre ces services à tous les usages mobiles devient de plus en plus concrète.
Apple avait par exemple fait parler de lui avec un service de sms d’urgence via satellite dans son iPhone 14 et force est de constater que la firme à la pomme ne compte pas s’arrêter là : cette dernière a déjà déposé un brevet pour intégrer une connectivité satellitaire plus globale sur ses prochains iPhones.
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Après la 5G, cap sur la connectivité par satellite
Les smartphones dernière génération font tous valoir une compatibilité avec la 5G, la nouvelle norme de réseau de téléphonie mobile en vogue. Mais demain, les derniers petits bijoux téléphoniques sur le marché pourraient très bien vous convaincre avec une fonctionnalité satellitaire.
Plusieurs constructeurs ont d’ailleurs déjà annoncé investir dans cette nouvelle norme… Lors de la dernière édition du Mobile World Congress, Motorola, Nothing, Xiaomi, Vivo, Oppo et Honor ont annoncé leur souhait d’avoir recours à Snapdragon Satellite, le prochain système sur puce (SoC) de Qualcomm.
« En intégrant Snapdragon Satellite dans les appareils de nouvelle génération, nos partenaires pourront offrir des capacités de messagerie par satellite grâce à une constellation LEO (ndlr : en orbite terrestre basse) mondiale mature et commercialement disponible, ce qui peut permettre aux abonnés du monde entier de communiquer en extérieur avec des fournisseurs de services d’urgence, ainsi qu’avec leur famille et leurs amis »
Francesco Grilli, vice-président de la gestion des produits chez Qualcomm.
Une course aux chipsets, antennes et satellites
Si Qualcomm peut se targuer d’avoir une certaine avance sur la compatibilité de ses composants électroniques à la 5G (il fournit d’ailleurs de grands noms comme Apple, enfin pour l’instant…), le retard se creuse sur la partie déploiement de satellites. C’est pourquoi il s’est associé avec l’entreprise américaine Iridium, qui possède à ce jour une constellation de 141 satellites en orbite. D’abord concentré sur un service d’appel d’urgence – notamment en lien avec Garmin – la prochaine étape pour Qualcomm serait de fournir des communications audio et vidéo.
À l’inverse, la filiale d’Elon Musk Starlink a tout misé sur ses satellites et a noué un partenariat avec l’opérateur mobile américain T-Mobile pour se connecter à son vaste réseau d’antennes-relais. C’est donc cette capacité à tisser des partenariats stratégiques qui permettront aux acteurs lancés dans la course à la téléphonie via satellite de prendre de l’avance. Dernièrement, c’est aussi la division semi-conducteurs de Samsung qui annonçait avoir développé un modem fonctionnant sur les réseaux 5G non terrestres.