L‘intelligence artificielle en général connaît une évolution permanente depuis plusieurs décennies. Cette progression touche de nombreux domaines et notamment celui des transports. Si toujours plus d’aides à la conduite l’utilisent pour fonctionner, s’approche-t-on pour autant de l’existence de voitures complètement autonomes ?
- L’intelligence artificielle pour l’aide à la conduite
- Une voiture autonome c’est quoi ?
- Un classement pour les capacités autonome d’une voiture
- Des voitures autonomes concrètes en développement
- La voiture complètement autonome c’est pour quand ?
- Quels sont les bénéfices apportés par les voitures autonomes ?
- Voiture autonome : qui est responsable en cas d’accident ?
Cet article succède à celui où nous définissons ce qu’est l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle pour l’aide à la conduite
Pour les voitures, aucun modèle entièrement autonome n’est encore accessible au public. Le développement d’un tel type de véhicule demande de longues phases de test. Celles-ci ne sont pas arrivées à leurs termes pour le moment. Toutefois, cela fait plusieurs années que l’IA a fait irruption dans les habitacles récents. Le deeplearning permet d’améliorer plusieurs fonctionnalités des systèmes ADAS (Advanced Driver Assistance Systems). Prenons par exemple le régulateur de vitesse intelligent. Cette fonctionnalité adapte l’allure de la voiture lorsqu’elle détecte un panneau de limitation. Grâce aux réseaux de neurones artificiels profonds, le système « apprend » à identifier ces objets. Pour cela, on l’abreuve d’une multitude de données récoltées par des capteurs. Nul besoin de coder cette reconnaissance à la main, ce qui facilite grandement l’élaboration de ce genre de technologie.
Un exemple : Tesla Autopilot
La jeune entreprise intègre cette fonction avec options supplémentaires payantes dans toutes ses voitures. Elle permet entre autres de :
- Maintenir sa trajectoire
- Se garer toute seule
- Prendre une sortie d’autoroute
- Changer de voie pour doubler ( avec une autorisation préalable du conducteur)
Précisons que ce mode ne marche qu’une fois rendu sur une route avec deux voix et un itinéraire rentré dans le GPS. En outre, toutes ces fonctionnalités exigent l’attention du conducteur. Ce dernier doit valider certaines actions et surtout garder les mains sur le volant. Dans le cas contraire, la voiture lui fera signe de différente manière jusqu’à bloquer l’autopilot pour le trajet. Si faire un véhicule entièrement autonome représente l’une des ambitions de Tesla, la marque n’a pas encore atteint ce stade. Elle précise cependant sur son site que tous ses modèles possèdent le matériel nécessaire pour cela. Serait-ce pour bientôt ?
Une voiture autonome c’est quoi ?
C’est un véhicule qui combine des capteurs, des caméras et des radars avec une intelligence artificielle pour rouler sans aucun humain aux commandes. Cette dernière bénéficie donc d’un ensemble de données hétéroclites pour apprendre et s’adapter à toutes les situations de conduite possibles. Si cette idée faisait partie de la science-fiction quelques décennies auparavant c’est à présent un domaine de recherche en pleine effervescence. En plus de contribuer au développement des aides à la conduite. L‘intelligence artificielle ouvre le chemin vers la voiture autonome.
Un classement pour les capacités autonome d’une voiture
On ne compte pas encore de réglementation officielle à proprement parler. Pour le moment, ces véhicules se classent dans une échelle définis par SAE International en 2014. Cette organisation spécialisée dans l’ingénierie automobile les hiérarchise sur 6 niveaux (0-5). Les voitures où le conducteur garde le contrôle sur tout appartiennent au niveau 0. Quant au mode autopilot, ses fonctionnalités oscillent entre le second et le troisième. Pour atteindre le quatrième niveau, une voiture doit pouvoir se déplacer sans son propriétaire dans certaines situations. Enfin, une voiture autonome en toutes circonstances avec un ordinateur qui a les pleins pouvoirs correspond au dernier stade de cette échelle : le niveau 5. Nous abordons ce sujet plus en détail dans notre article sur les 6 niveaux d’autonomie d’un véhicule.
Le début d’une règlementation internationale pour les voitures autonomes
En juin 2020, l’ONU annonce une première fondation partagée par soixante pays sur les systèmes automatisés de maintien dans la voie.
« Ce règlement international concerne les véhicules autonomes de niveau 3 SAE. Ils sont équipés de systèmes automatisés, principalement en charge du maintien de la trajectoire, qui peuvent être activités sous certaines conditions. Un conducteur doit être présent et en capacité de reprendre le contrôle du véhicule, les piétons et les cyclistes ne doivent pas avoir le droit de circuler à cet endroit, et la route doit être dotée d’une séparation physique entre les deux sens de circulation. La vitesse maximale autorisée à laquelle peuvent aller ces systèmes est de 60 km/h. » L’usine digitale – article sur cette réglementation publié le 25 juin 2020 par Léna Corot
Afin de s’assurer que le conducteur soit apte à reprendre rapidement le contrôle, la règle stipule que son véhicule doit pouvoir contrôler sa présence et son niveau d’attention. En mesurant par exemple, le clignement de ses yeux et les mouvements de sa tête. En plus de ce dispositif, ces voitures autonomes de niveaux 3 devront inclure une boîte noire.
Des voitures autonomes concrètes en développement
Une multitude d’acteurs se sont lancés dans cette épreuve ambitieuse depuis quelques années avec un optimisme certain. Cependant, la tâche se révèle plus difficile que prévu et la démocratisation de ces véhicules ne semble pas être pour tout de suite. Prenons l’exemple de l’entreprise américaine Waymo et de ses taxis déployé dans la ville de Phoenix. Si ces derniers possèdent des caractéristiques de niveau 4 sur l’échelle SAE, ils ne sont pas encore exempts de toutes coquilles. En effet, le Youtubeur américain JJRicks Studios a récemment trouvé un bug en empruntant un de ces véhicules. Au moment de s’engager sur une route à plusieurs voies, la voiture s’est immobilisée à la vue de cônes de circulation dessus. En résulte un blocage du trafic qui dure plusieurs minutes et un passager qui doit appeler l’assistance technique.
Même si ces taxis font correctement leurs courses dans l’espace réduit qu’offre la capitale de l’Arizona, ils demandent encore des améliorations pour être déployés en dehors. Si ce sujet vous intéresse, consultez également : Waymo : Tout savoir sur la Google Car.
Le concurrent de Waymo : Cruise
Les taxis de Phoenix sont loin d’être la seule initiative de véhicule autonome dédié au transport de personnes. En effet, c’est dans les rues de San Francisco que l’on peut croiser d’étrange voitures sans conducteur qui arborent l’écriteau « Cruise ». Cette startup créée en 2013 et rachetée par General Motors en mars 2016 se concentre elle aussi sur cette technologie. Ses véhicules construits sur la base de la citadine Chevrolet Bolt sillonnent la ville et accumulent des données pour s’améliorer. À terme, l’objectif est de lancer la Cruise Origin : un véhicule dépourvu de volant et de pédales avec un grand espace pouvant accueillir jusqu’à six passagers. L’entreprise souhaite introduire une nouvelle expérience de transport grâce à cette voiture. Notons qu’elle a reçu des investissements de la part de Microsoft et Walmart entre autres.
Quelques projets de voitures autonomes sur le vieux continent
L’Europe et ses constructeurs automobiles ne sont pas en reste pour les projets ambitieux de ce type. En effet, l’année 2018 marque l’arrivée d’une série de concept car électrique autonome :
- La E-Legend de Peugeot qui reprend le design du coupé 504 vieux de 50 ans. Celui-ci risque de ne jamais voir le jour. En effet, le PDG a expliqué en 2019 que sa production n’était pas prévue pour le moment compte tenu de son coût élevé.
- Le SUV Vision iNext de BMW qui montre un design que la marque a repris pour sa nouvelle gamme électrique iX.
- Volvo et sa voiture sans chauffeur : le Volvo 360 c. Avec ce concept, l’entreprise affiche sa vision du véhicule autonome : un moyen de transport confortable où l’on fait tout sauf conduire.
- La Mercedes Vision Urbanetic qui présente un châssis adapté à différentes carrosseries et utilisations.
Renault EZ PRO : la voiture autonome au service la livraison
La firme au losange a également montré sa vision de la chose en 2018. Celle-ci a donc dévoilé trois concepts différents : le EZ-GO pour la mobilité dite partagée, le EZ-ULTIMO pour une expérience premium et luxueuse et le EZ-PRO pour la livraison en milieu urbain. Ce dernier permet à la fois au livreur de mieux organiser son travail sans se soucier de la conduite et de stocker une quantité importante de marchandises. Ce concept inclut deux types de véhicules. Le premier ouvre la marche et peut accueillir le professionnel dans un cockpit avec tout un panel de commande pour gérer les livraisons. Quant au second, il suit scrupuleusement les ordres donnés par le chef d’orchestre pour amener les colis à bon port.
La voiture complètement autonome c’est pour quand ?
Si les fonctions autonomes de niveau 2 ou 3 devaient se répandre de plus en plus dans les années à venir, ce n’est pas vraiment le cas pour les deux chiffres au-dessus. Le chemin pour passer d’un concept au véhicule de série fiable et sûr demeure plutôt long. Difficile en effet de concevoir des capteurs qui fonctionnent en toute circonstance et des intelligences artificielles qui répondent parfaitement face aux situations les plus complexes. Idem pour les routes et les législations qui vont devoir s’adapter. Pourtant attendue au tournant en 2021, nous risquons de ne pas voir la démocratisation des voitures autonomes avant plusieurs années.
Quels sont les bénéfices apportés par les voitures autonomes ?
Parmi eux, on peut citer la suppression des erreurs humaines pendant la conduite et donc la diminution des accidents par exemple. Grâce à ces véhicules, il sera également possible pour les personnes à mobilité réduite d’avoir accès à un moyen de transport individuel malgré leurs handicaps. Plus largement, les routes et ceux qui les empruntent devraient observer une réduction importante des embouteillages et des ralentissements. On vous laisse avec une vidéo explicative à ce sujet de la chaîne CGP Grey.
Voiture autonome : qui est responsable en cas d’accident ?
Une ordonnance publiée en avril 2021 explique que le conducteur n’est pas responsable « pour les infractions résultant d’une manœuvre d’un véhicule dont les fonctions de conduite sont déléguées à un système de conduite automatisé, lorsque ce système exerce, au moment des faits […] le contrôle dynamique du véhicule ». Dans le cas des rares voitures sans chauffeur comme les taxis Waymo ou les navettes autonomes, les concepteurs sont en tort. Pour les autres, la réponse à cette question n’est pas aussi simple. Tout d’abord, rappelons que des systèmes répandus comme Tesla Autopilot oscillent entre les 3 premiers niveaux d’autonomie et ne sont pas véritablement automatisés. Par conséquent, ils exigent que le conducteur garde ses mains sur le volant et reste alerte. La responsabilité risque donc de ne pas être manichéenne. Pour connaître le rôle de l’automobiliste et de l’IA dans un accident, un examen des données enregistrées par la voiture sera nécessaire.
D’ailleurs, la même ordonnance stipule que le conducteur doit se tenir prêt pour reprendre la main si besoin.