Comme à son habitude, Intel enchaîne la sortie de ses processeurs. Alors que la treizième génération Razor Lake n’est pas encore commercialisée, la firme prépare la génération suivante, avec une différence notable toutefois : le processus de fabrication des puces Meteor Lake aurait été repensé.
Intel a profité de la conférence Vision 2022 organisée par le groupe pour partager quelques détails intéressants concernant sa prochaine génération de processeurs baptisée Meteor Lake. Toujours dans la course en matière de finesse de gravure, c’est sans surprise que l’entreprise a confirmé avoir revu la nomenclature de ses procédés, comme il était prévu dans sa feuille de route dévoilée l’année dernière.
C’est donc le processus 5 nanomètres de TSMC qui sera utilisé pour Meteor Lake, un processus qui par ailleurs a été utilisé pour les puces de la série M1 d’Apple. Simple hasard ? Pas du tout ! En lançant sa première conception multi-puces, Intel espère bien prendre Apple en embuscade. Apple qui, en mettant fin à leur collaboration en 2021, avait osé bousculer l’ordre établi.
Intel Meteor Lake : nouvelle generation, nouveau procédé
Alors que la crise des semi-conducteurs devrait sévir jusqu’en 2023, Intel continue de sortir à un rythme soutenu de nouveaux processeurs. L’entreprise est sur le point de commercialiser son processeur dernière génération : Meteor Lake dont deux packages sont attendus pour 2023 : un de taille normale, et le second en ultra-haute densité, destiné aux périphériques plus compacts.
Cette nouvelle génération de processeurs, beaucoup plus complexe que les précédentes introduit pour la première fois une architecture nouvelle composée de différentes « tuiles » (tiled architecture), une technique d’empilage appelée “Intel Foveros” mise au point par l’entreprise.
C’est de cette façon que les puces Meteor Lake combinent plusieurs procédés de gravure avec différentes tuiles : le Compute die un CPU gravé en 7 nm (Intel 4), le Graphics die gravé en 3 nm (TSMC N3) et enfin une partie SoC gravée en 5 nm (TSMC N5).
Afin que la production ne prenne pas de retard, Intel n’a pas hésité à faire appel à TSMC (le seul fournisseur de puces d’Apple) pour ses processeurs Meteor Lake. Un avantage certain qui permet à la fois de profiter de l’expérience de TSMC dans la production de puces utilisant le processus 5nm mais aussi se lancer dans la course au nanomètres face à ce tout nouveau concurrent qu’est Apple.
Intel veut prendre sa revanche sur Apple
Pour notre plus grand plaisir la guerre au nanomètres est donc lancée. En effet l’un des enjeux pour les constructeurs est de graver toujours plus finement et, en l’occurrence pour Intel arriver à 5 nanomètres comme l’a pu faire Apple avec sa puce M1.
Pour rappel, Apple avait clairement tiré un trait sur les processeurs d’Intel, son unique fournisseur avec qui elle travaillait depuis 2006. Cette stratégie visait avant tout à améliorer les performances et l’autonomie de ses Macs. En effet, plus on grave petit, plus on obtient de puissance et moins on perd d’énergie. C’est pourquoi en mettant fin à sa collaboration avec Intel, Apple s’était redirigée vers TSMC pour la conception des M1 qui avait surpris par leur puissance et leur conception relativement révolutionnaire. Intel était piqué au vif.
Mais l’entreprise n’avait pas dit son dernier mot et après avoir récupéré Jeff Wilcox (ancien responsable de l’architecture Mac) en janvier, c’est maintenant au tour de s’en prendre à son fournisseur TSMC.
Mais l’entreprise n’avait pas dit son dernier mot et après avoir récupéré Jeff Wilcox (ancien responsable de l’architecture Mac) en janvier, c’est maintenant au tour de s’en prendre à son fournisseur TSMC. Une aubaine pour le fondeur TSMC qui compte aussi dans la course AMD, mais aussi pour nous les consommateurs qui aurons un meilleur accès aux processeurs à des prix plus abordables.