De quoi demain sera-t-il fait dans le secteur automobile ? Si voitures électriques ou hybrides semblent avoir l’avantage, quelle conséquence cela aura-t-il sur l’emploi ? Petit tour d’horizon.
L’essence et le diesel vont peu à peu appartenir au passé. A la place, les constructeurs, Tesla en tête, mettent l’accent sur de nouveaux profils de véhicules, électriques et surtout modernes. Cependant, y-a-t-il de la place pour des emplois ou faut-il s’attendre à ce que l’innovation provoque de nouvelles coupes sévères dans un secteur déjà fortement touché ces dernières années ?
L’automobile, un secteur durement éprouvé
C’était le fleuron de l’industrie dans de nombreux pays. De Detroit alias « Motor City » aux Etats-Unis, qui a perdu des dizaines de milliers d’emplois à plus de 100.000 emplois disparus en France entre 2004 et 2019, les tendances peuvent sembler inquiétantes. Certains pays ou constructeurs n’ont pas su s’adapter aux nouvelles tendances de façon immédiate. Mais, à moyen et long terme, les conditions sont clairement plus favorables pour un secteur de l’automobile destiné à être porté par l’innovation. Il s’agit plutôt d’une évolution sur le long terme, qui concerne aussi le niveau de qualification des travailleurs requis pour cet emploi.
Tesla, un titan qui tire le marché
Le modèle à suivre dans le secteur automobile aujourd’hui est très probablement celui de Tesla. L’entreprise fondée par Elon Musk, dont la capitalisation boursière a explosé, propose des produits innovants, bourrés de nouvelles technologies et qui tirent le secteur automobile vers l’avenir.
Cela a aussi des conséquences sur l’emploi. En ouvrant sa Gigafactory de Berlin, Tesla a ainsi annoncé l’embauche de milliers de personnes. Début novembre, le milliardaire a été contraint d’annoncer qu’il se déplacerait lui-même pour attirer des candidats. Il ne s’agit plus d’un travail à la chaîne comme on pouvait le voir auparavant, mais de travailleurs qualifiés. Dans le Nevada, Tesla a par exemple été contraint de mettre en place des programmes de formation.
De nouvelles voitures, de nouvelles méthodes
Pour résumer le défi auquel est confronté le secteur automobile à l’heure actuelle, il faut s’intéresser à la différence entre un moteur électrique et un moteur à combustion. Sous le capot d’un véhicule électrique, on trouve beaucoup moins de pièces que pour une voiture traditionnelle, qu’il s’agisse de mécanique interne ou de transmission. Concrètement, un moteur électrique requiert aujourd’hui 30% de travail en moins que sur un moteur traditionnel, selon des estimations faites par Ford et d’autres acteurs du secteur de l’industrie automobile.
Le secteur de l’automobile se transforme
À l’heure actuelle, le secteur automobile a surtout été impacté par l’automatisation des chaînes de production. La production de véhicules électriques reste relativement faible comparé au volume total et n’impacte donc pas encore de manière trop prononcée sur l’emploi. Plusieurs constructeurs l’ont fait de façon relativement marginale, notamment pour débloquer des financements destinés à la recherche et au développement de nouvelles voitures. Mais, cela ne veut pas dire pour autant que les constructeurs automobiles s’apprêtent à tirer un trait de façon plus large sur le monde de l’emploi.
L’optimisme des travailleurs face à un nouveau défi
On aurait pu penser que la situation pèse très fortement sur les travailleurs qui s’estiment condamnés ou presque. Cependant, à ce titre, la réaction émise par IG Metall, le plus important syndicat allemand des travailleurs du secteur automobile est éclairante. Si ses dirigeants sont conscients du nouveau défi posé par les véhicules électriques et de la menace sur l’emploi, ils estiment que les conditions peuvent être réunies pour faire face à ce défi.
La clé se trouverait, selon ces dirigeants, dans la formation des employés pour qu’ils soient aptes à travailler à la production des véhicules électriques alors que les parts de marché de ces derniers vont croissant chez les différents constructeurs. Un rôle qui repose tout autant sur le secteur privé que sur le gouvernement, qui doit accompagner cet effort. Des plateformes comme, par exemple GoWork, sont très indiquées pour les personnes recherchant un emploi qualifié.
Les véhicules électriques, de nouveaux emplois à la clé
À moins d’une nouvelle évolution radicale du secteur automobile, le nombre d’emplois nécessaires sera moindre dans les prochaines années. C’est une constante qui se retrouve dans de nombreux domaines. Cependant, pour les entreprises et les régions qui sauront s’adapter aux transformations inéluctables d’un secteur qui s’apprête à vivre une véritable révolution, c’est un boom dans le secteur de l’emploi qui se profile.
L’exemple le plus probant se trouve à ce titre dans l’Ohio, et ce que l’on nomme aux Etats-Unis, la « Ceinture de la Rouille ». Grâce à l’impulsion donnée par les autorités en faveur de la formation mais aussi des incitations financières destinées aux entreprises et aux consommateurs pour qu’ils achètent des véhicules électriques, la région est en train de drainer des milliers d’emplois qualifiés. Le problème ne se trouve pas dans les véhicules électriques, mais dans le manque de clairvoyance des constructeurs et des autorités. Les choses changent.