Le Watanabe Lab de l’institut de Technologie de Tokyo a annoncé avoir mis au point un projecteur doté d’une technologie de cartographie rapide et ultra précise capable de modifier la réalité. Décryptage de ce qui pourrait devenir dans un avenir proche un véritable projecteur-caméra.
Après le DLP, le LCD, le LCOS, voici le DPM (cartographie de projection dynamique). Encore une nouvelle technologie de projection, nous direz-vous. En réalité, cette technique utilisée par le projecteur In Good Light est en passe de révolutionner le monde numérique. Et pour cause : elle permettra à la réalité augmentée d’être encore plus précise et d’arriver à « manipuler » le monde qui nous entoure.
Missions du Projecteur DMP : Détecter l’invisible et afficher le visible
Plusieurs spécialistes en optique et en ingénierie de précision ont mis au point un nouveau système de projection permettant, grâce à un double système de détection et de projection, de « manipuler de manière adaptative les images pour les afficher dans des longueurs d’onde visibles ». Ce système, utilisant la technologie DMP, ouvre des possibilités infinies pour la réalité augmentée. Elle pourrait s’appliquer à de nombreux domaines : les scènes de spectacles et de concerts, le domaine de la signalisation ou encore l’aide à de nombreuses tâches…
La technologie DMP est un système de cartographie de projection dynamique. C’est-à-dire qu’elle permet de détecter très rapidement l’environnement dans lequel elle se trouve et de projeter très précisément une image dans cet environnement. C’est le principe même de la réalité augmentée. Sauf que cette technique a ses limites : elle se base sur un objet fixe et est difficilement mobile. C’est le constat qu’a fait une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Yoshihiro Watanabe.
Pour les pallier, l’équipe a mis au point un projecteur capable d’afficher des images RGB visibles à l’aide de faisceaux infrarouges à une fréquence d’image de 925 fps. La technologie d’infrarouge, couplée à cette fréquence d’image, serait capable de cartographier très rapidement et précisément l’environnement qui l’entoure pour y projeter une image réaliste et fluide. Elle pourrait donc à terme suivre les objets et appliquer ses manipulations en temps réel sur ces derniers, sans que les personnes présentes dans la scène ne puissent le voir. Un système capable véritablement de redéfinir notre réalité.
« Le nouveau type de cartographie activé par notre projecteur étendra, espérons-le, les champs d’application du DPM », Dr Watanabe, Tokyo Institute of Technology.
Cette nouvelle technique n’est, pour l’instant, qu’un premier pas pour améliorer le monde de la réalité augmentée. L’utilisation de l’infrarouge dans les techniques de cartographie reste encore au stade de la recherche et son utilisation pour le grand public n’est pas prévue avant plusieurs années. Mais les avancées technologiques montrent que des systèmes toujours plus performants vont petit à petit être mis en place et à l’avenir nous permettre de tendre vers de nouvelles manières de percevoir et interagir avec le monde qui nous entoure. Dans la mouvance du métavers, nous sommes encore loin d’imaginer le futur qui nous attend !
Source(s) : http://www.vision.ict.e.titech.ac.jp/projects/PathtracingDPM/index.html