3DBio Therapeutics, une société de biotechnologie médicale américaine, a annoncé ce jeudi avoir réussi à transplanter une oreille créée à partir d’une imprimante 3D.
En janvier dernier, nous apprenions le succès de la transplantation d’un cœur de porc chez une homme atteint d’une maladie cardiaque. Si ce succès était plus qu’encourageant pour l’avenir de la médecine, celui d’aujourd’hui communiqué par l’entreprise 3DBio Therapeutics s’annonce également très prometteur.
L’entreprise spécialisée dans l’impression médicale 3D, a annoncé ce jeudi qu’une patiente âgée de 20 ans atteinte d’une malformation de l’oreille, avait réagis positivement à un implant auriculaire imprimé en 3D. Cette prouesse médical, nourrit de grand espoir pour les demandeurs de greffes.
La bio-impression 3D c’est quoi ?
Similaire à une imprimante classique, l’impression 3D s’effectue par l’intermédiaire d’un ordinateur. Tout d’abord, il est nécessaire de fournir un modèle précis à imprimer. Dans le cas de la bio-impression, tout l’enjeu est de parvenir à modéliser un organe tel qu’une oreille, directement sur un logiciel. C’est ce modèle numérique généré qui sera par la suite envoyé à l’imprimante.
Une fois cette étape faite, il ne reste plus qu’à lancer l’impression. Habituellement utilisée pour créer des objets en plastique ou en métal, c’est la première fois qu’une imprimante 3D parvient à matérialiser du tissu vivant. C’est en mélangeant des cellules prélevées sur la patiente à une bio-encre faite de collagène que l’entreprise américaine est parvenue à ce résultat. Il a fallu moins de 10 minutes à l’imprimante pour parvenir à former l’oreille. Cette avancée signifiante annonce les prémices d’une révolution médicale.
Et si les imprimante 3D sauvaient des vies ?
Bien que nous soyons encore loin de pouvoir affirmer que l’impression 3D pourrait sauver des vies, cet essai concluant n’en reste pas moins encourageant pour l’avenir. À ce jour, la greffe a été réalisée sur 11 patients et ne connait aucun échec. En effet, les oreilles ayant directement été créées à partir des cellules des patients, elles ne possèdent qu’un risque infime d’être rejetées par le corps de ces derniers. Cependant, bien que cette étape se soit correctement déroulée, on ne sait quels risques sur le long terme peuvent entrainer ce type d’implant.
En dépit de ces quelques craintes, c’est un accueil très positif qu’a reçu cet implant 3D. Si jusque là il ne s’agissait que d’un simple projet, la réussite de cet essai clinique montre qu’il est maintenant tangible et réalisable. Même si les praticiens informent qu’il faudra patienter encore quelques années avant de pouvoir imprimer des organes vitaux tels que les reins ou le foie, la création de cette oreille montre qu’il ne s’agit plus que d’une question de temps.
En attendant, ce système d’impression 3D offre une solution concrète aux patients atteints de malformation physique. Bien plus qu’une prouesse esthétique, ils permettent à ceux qui souffrent de leurs différences d’enfin accepter leur corps. Il nous tarde de voir cette technologie démocratisée et accessible à tous.
Quand cet essai clinique a-t-il été réalisé ?
La transplantation auriculaire a été réalisée en mars et les résultats nous ont été communiqués en juin.
Comment une imprimante 3D peut-elle créer une oreille ?
C’est en réalisant un mélange entre des cellules vivantes prélevées sur le patient et une bio-encre faite de collagène que l’entreprise 3DBio Therapeutics y est parvenue.
Source(s) : New-York Times
En France, la médecine américaine, structurellement, fondamentalement libérale, est trop souvent honnis, par son libéralisme. On oublie, un peu vite, que cette médecine, si éloignée de la médecine française totalement étatisée, est aussi une médecine, de pointe, un médecine plus ouverte à l’innovation, une médecine moins rigide que la médecine sous contrôle et financement de l’État.