Encore peu connus, les haptics font l’objet de recherches tous azimuts de la part des grands fabricants d’électronique. En particulier, la réponse haptique est envisagée comme le mode de contrôle du futur pour les objets connectés, en particulier les Wearables.
L’origine du terme ‘Haptics’ provient du mot grec ‘haptomai‘ qui signifie « je touche » et désigne la science du toucher, par analogie avec l’acoustique ou l’optique. En matière d’internet des objets, les départements R&D de nombreuses sociétés explorent progressivement la possibilité pour les objets connectés de procurer une réponse haptique à l’utilisateur.
Le future de la réponse haptique :
Il s’agit d’une sensation ressentie par l’utilisateur au niveau de l’épiderme de la peau. La sensation haptique, ou réponse haptique dans le cadre d’une notification, peut être intégrée à certains objets connectés par l’intermédiaire de moteurs qui génèrent une vibration fine pour valider certaines fonctions. Ces vibrations sont gérées par un système logiciel embarqué au sein des objets connectés ou de leurs applications mobiles. La plupart des smartphones permettent de nos jours d’activer une légère vibration lorsque vous tapez sur le clavier. Instinctivement, ces micro-mouvements permettent à votre cerveau de ressentir physiquement la confirmation de l’action effectuée.
Mais l’avenir de la réponse haptique se dessine de manière bien plus futuriste, grâce aux ultra-sons notamment. En les maitrisant, certains startups spécialisés vous permettent de ressentir un bouton ou une poignée imaginaire, sentir du relief sur un écran tactile qui en est pourtant dépourvu.
Les ultrasons pourraient donc bientôt faire leur apparition au sein de nos wearables, afin d’améliorer l’expérience utilisateur, d’améliorer le réalisme des environnements virtuels ou procurer une sensation mécanique aux commandes effectuées par l’intermédiaires d’interfaces tactiles virtuelles.
Si des brevets existent déjà concernant la réponse haptique dans l’électronique, les cas d’usage sont encore rares. On a bien pensé que le nouvel pourrait intégrer un dispositif haptique dans son écran pour fournir un retour de force à l’utilisateur, mais il n’en fût rien cette fois lors du lancement de l’iPhone 6.
Or grâce aux technologies haptiques à retour de force, les écrans tactiles de nos objets connectés et autres smartphones pourraient bientôt nous permettre de ressentir les textures de vêtements que l’on envisage acheter sur internet ou encore de reconnaître du bout des doigts les emails de vos destinataires favoris. Lors du CES, nous avons pu expérimenter la réponse haptique sur le stand d’UltraHaptics, une société britannique installée à Bristol.
UltraHaptics maitrise les ultrasons :
UltraHaptics a développé un module à base de transducteurs à ultrasons. Ce dernier permet de créer des ondes sonores dont les fréquences sont tellement élevées qu’elles sont totalement perceptibles par l’oreille humaine. En revanche, ces ondes créent un ensemble de perturbations isolées dans la pression de l’air qui –une fois canalisées et focalisées à certains points– offrent une résistance à la peau imitant la sensation de toucher.
L’Université de Bristol a réalise une démonstration de cette réponse haptique à l’aide d’un projecteur vidéo et d’un capteur Leap Motion. Dans cette combinaison, une couche tactile invisible est créée à environ 20 cm au-dessus de l’image projetée, et vous pouvez « toucher » l’image projetée en ayant l’impression de toucher l’objet sans qu’aucun contact avec un objet physique ne se produise en réalité.
Lors de mon essai, il m’a été possible de ressentir physiquement certaines commandes, comme des boutons à la surface d’une télécommande, tandis que je pouvais voir qu’il n’y en avait pas en réalité. Je dois dire que j’ai été assez bluffé, comme les gens dans la vidéo ci-dessous :
En couplant la technologie haptique à des interfaces tactiles traditionnelles, la réponse physique offerte par les haptics pourrait considérablement augmenter la précision de frappe des utilisateurs. On peut dès lors aussi envisager le développement de nouvelles interfaces de commandes pour les objets connectés wearables ou pour les jeux vidéos (si couplés à Kinect) afin de permettre à un joueur de ressentir des vibrations ou une résistance lorsqu’il tape dans un ballon virtuel.