Le « méga procès » de Google contre le gouvernement américain a commencé le 12 septembre. On vous récapitule tout ce qu’il faut savoir.
Google est accusé par le gouvernement américain « d’abus de position dominante », il lui est notamment reproché d’avoir scellé des deals illégaux avec Apple, Samsung et Mozilla pour que son moteur de recherche apparaisse par défaut sur leurs appareils (mais on pourrait également lui reprocher de faire pression sur les médias quittent à bloquer des pays entiers). Cette pratique aurait alors permis au géant de Mountain View de s’accaparer 90% du marché !
C’est donc après 3 ans d’enquêtes que le ministère de la Justice s’attaque enfin à Google dans un procès qui s’étalerait sur dix semaines et qui pourrait voir Google être lourdement sanctionné.
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Quelles punitions pour Google ?
Au-delà des amendes, 3 scenarii semblent se dessiner :
- Le démantèlement de Google : il s’agit du scenario le moins probable, même si le ministère de la Justice et le juge Mehta pourraient effectivement demander une telle sanction si la pratique anticoncurrentielle s’avérait.
- La fin des accords : probablement la finalité la plus probable qui consisterait à ne plus proposer de moteur de recherche par défaut, mais à mettre en avant une liste des solutions possibles et de laisser le consommateur faire son choix.
- Google s’en tire sans rien : de l’autre côté du spectre, il existe également un scenario où Google est innocenté et ne subit aucune sanction. On ne va pas se mentir, ce n’est que très peu probable étant donné que la justice américaine pourra s’appuyer sur le cas européen où Google n’est déjà plus le moteur de recherche « par défaut ». Mais la firme de Mountain View ne manquera pas de justifier ses accords pour dire que l’investissement soutient également la concurrence. A titre d’exemple, Google a un accord avec Mozilla qui s’en sert pour financer Firefox.
Bien évidemment, chaque scenario peut être complété d’amendes et il existe sûrement d’autres issues se trouvant entre les différentes finalités.
La fin des accords est-elle suffisante ?
Si on prend le parti de se dire que la sanction finale sera probablement celle du milieu, à savoir la fin des accords entre Google et d’autres géants de la tech : on peut se demander si une telle punition serait bien efficace.
Kent Walker, le responsable juridique d’Alphabet (groupe auquel appartient Google) explique pour The Verge :
« La majorité des gens font leur recherche sur un appareil Windows et utilisent Google. Certes, le paramètre « par défaut » compte, mais il n’est pas déterminant. »
Kent Walker
En effet, en Europe, certaines marques demandent déjà l’avis des consommateurs lors de l’installation pour savoir quel moteur de recherche ils souhaitent utiliser et le résultat ne change que très peu… Google reste largement en tête…
Il semble donc que la sanction la plus probable ne fasse pas si peur que cela à Google. Il ne reste qu’à voir si les 5 millions de pages de documents et les 150 personnes qui témoigneront sauront aggraver ou atténuer cette peine.