C’est la polémique qui frappe Google Maps en ce moment : l’application aurait la possibilité de choisir des chemins sûrs, mais préférerait favoriser le chemin le plus court quel qu’il soit.
Si l’on savait déjà que Google Maps ne proposait plus obligatoirement le chemin le plus rapide en voiture pour favoriser des itinéraires plus écologiques, les trajets piétons étaient, eux, encore épargnés de quelque considération que ce soit et étaient juste factuellement choisis en fonction de leur rapidité.
Cependant, le lundi 17 juin, @kaseyklimes (un ancien développeur) de l’application a lâché une petite bombe sur X révélant qu’il serait en fait possible que Google choisisse des itinéraires en fonction de leur esthétique. Et de là, la polémique est partie…
Les itinéraires « moches » seraient les plus dangereux ?
Tout part en réalité d’une phrase expliquant qu’entre deux rues :
- « Une riche » avec des bâtiments neufs et colorés,
- « Une pauvre » avec un bâtiment blanc et un ciel gris.
L’algorithme de Google choisirait obligatoirement l’image la plus « scénique » et donc la plus « riche ». Il n’en fallait pas plus pour que certains internautes en tirent la conclusion que Google vous enverrait volontairement sur des routes « routes à faibles revenus où vous vous faites agresser » (@sailaunderscore, tweet dans l’article).
NDLR : Nous avons choisi ce tweet, mais il en existe en réalité plein d’autres de ce genre qui ont poussé @kaseyklimes à passer son compte en privé.
Il est à noter que le développeur ne dresse jamais de lien entre criminalité et revenus des habitants dans une zone donnée. Seuls les internautes font ce constat et, bien qu’une fonctionnalité permettant d’éviter certaines zones le soir pourrait être utile, Google peut-il, en tant qu’entreprise, juger que telle ou telle zone ne sont pas fréquentables ?
Un gain de sécurité, mais des conséquences énormes
Répétons-le au cas où, ce n’est pas à Google d’émettre un jugement sur la sécurité, la beauté ou n’importe quel critère de sélection de certaines zones d’habitation.
Mais, admettons que la firme de Mountain View le fasse tout de même et décide d’éviter volontairement certaines zones en fonction de leur « beauté » (comme cela est décrit dans les tweets) cela pourrait avoir un fort impact économique sur des régions déjà peu mises en avant.
En effet, Google Maps représente une véritable masse de consommateurs pour certains commerces. Ainsi, en privant des zones « à faibles revenus » de ses trajets, Google amplifierait l’inégalité qui existe déjà entre les quartiers riches et les plus démunis.
Vous l’aurez compris, le plus simple pour Google reste encore de ne pas ouvrir cette boîte de Pandore et d’en rester aux trajets les plus rapides : sa mission initiale.