À en croire le fondateur de la plateforme d’échange de crypto-monnaies FTX, le Bitcoin n’a pas d’avenir comme moyen de paiement. Selon lui, en plus d’être inefficace, cette cryptomonnaie aurait des coûts environnementaux élevés.
Alors qu’il y a peu le Bitcoin (BTC) était considéré comme LA crypto-monnaie qui avait osé défié le dollar, elle doit faire face depuis quelques semaines à une dégringolade qui affole les marchés. Ayant subi une perte de valeur historique depuis sa création (20% en moyenne), c’est l’occasion pour certains de remettre en question l’avenir de cette monnaie virtuelle dont on ne sait pas encore si elle se remettra de ces turbulences.
C’est le cas notamment de Sam Bankman-Fried, qui lors d’une interview donnée par le Financial Times, n’a pas caché son pessimisme. Énergivore au possible, inefficace et trop volatile, le milliardaire qui a fait son beurre dans la crypto en est certain : la mort du Bitcoin est proche… du moins en tant que moyen de paiement.
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Le marché des cryptomonnaies en chute libre
C’est qu’il est volatile le marché de la crypto : rappelez- vous en mai 2021, après avoir quintuplé de valeur en seulement six mois, une baisse de 30 % avait été enregistrée avant de remonter graduellement pour atteindre la valeur record de 68 513 dollars le 9 novembre 2021.
Mais voilà que depuis quelques semaines le Bitcoin connaît à nouveau un krach boursier et descend sous le seuil symbolique des 30 000 dollars. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse significative : la guerre en Ukraine, la Réserve Fédérale américaine et d’autres banques centrales des Etats-Unis qui durcissent leur politique monétaire, la bulle des Gafa qui se dégonfle ou encore le contexte sanitaire en Chine qui réduit l’activité des fermes minières. Cependant pour les spécialistes, il n’y a pas que les enjeux économiques qui viennent remettre en question l’existence du Bitcoin, il y a aussi des enjeux environnementaux.
Bitcoin : des méthodes de minage énergivores
Pour Sam Bankman-Fried, PDG et fondateur de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, il est clair que le “Bitcoin n’a pas d’avenir en tant que réseau de paiement en raison de son inefficacité et de ses coûts environnementaux élevés”. Il n’en fallait pas plus pour enflammer les réseaux sociaux.
Mais reconnaissons qu’ il n’a pas tort puisque le minage des cryptos représenterait déjà aujourd’hui 0,6 % de la consommation totale d’énergie dans le monde. Sachant que le dernier Bitcoin sera miné dans le courant de l’année 2140 il est clair que la question sur la viabilité du Bitcoin comme moyen de paiement mérite d’être posée.
Le problème prend racine au sein même du système, appelé “Preuve de travail” (POW). C’est le procédé le plus ancien et le plus utilisé dans la technologie blockchain. Cette méthode vise grâce à sécuriser la blockchain, qui n’est autre qu’une immense base de données ou s’échangent , se valident et s’ajoutent constamment des nouveaux blocs. Le travail de vérification des transactions ou d’ajouts de blocs se fait par ce qu’on appelle des “mineurs”, des membres actifs de la blockchain qui utilisent des data centers gigantesques (et très énergivores) pour résoudre des problèmes mathématiques. À tel point que le vice-président de l’Autorité européenne des marchés financiers, Erik Thedéen, avait par ailleurs envisagé d’interdire cette méthode d’extraction, devenue une question nationale dans des pays comme la Suède.
Sam Bankman-Fried est convaincu que pour que le Bitcoin s’impose comme moyen de paiement viable, des réseaux de «preuve de participation» sont nécessaires car ils sont moins chers et moins gourmands en énergie : point de calcul complexe, les membres actifs du réseau, les « minters » (« forgeurs ») mettent en jeu une certaine quantité de jetons en leur possession, afin d’obtenir le droit d’ajouter un nouveau bloc à la chaîne.
Alors non, le Bitcoin n’est pas mort mais il est certain que s’il veut continuer à évoluer il devra s’adapter aux normes environnementales de plus en plus nombreuses qui s’imposeront à lui.