En 2020, comme bien d’autres secteurs d’activité, les transports ont subi mondialement et de plein fouet l’impact du Coronavirus. Prompts à l’agilité et au sang-froid, les grands acteurs de la mobilité urbaine n’ont malgré tout pas cessé de croître. Ainsi, plusieurs ont su rebondir face aux incertitudes comportementales des voyageurs, dues aux restrictions de la mobilité. Dans ce registre, les opérateurs de location de cyclomoteurs ont été particulièrement touchés par le ralentissement dramatique de la circulation. Certains ont même dû interrompre momentanément leur service, tandis que d’autres ont dû assurer des “free rides” destinés au personnel de santé. Toutefois, selon les dernières études, et plus particulièrement celles réalisées par l’entreprise berlinoise Unu, les actuelles conditions sanitaires ne sont pas encore parvenues à étouffer un marché en plein essor. Voici donc notre retour sur les derniers mois de développement des cyclomoteurs en location et libre service.
- Développement des scooters en location et libre-service en quelques chiffres
- Réglementation et appels d’offres pour les services de location de scooters électriques
- Étude des grands acteurs du marché des services de location de scooters électriques
- Bilan sur l’étude de marché des scooters électriques de location en 2020
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Développement des scooters en location et libre-service en quelques chiffres
À la mi-Août 2020 ont été répertoriés dans le monde près de 104 000 cyclomoteurs en location, soit majoritairement des scooters électriques. Cela représenterait ainsi une augmentation de 38 000 machines, soit +58% par rapport aux 66 000 de l’année 2019. On suppose que la trêve estivale des confinements y est pour quelque chose. Mais voyons de plus près l’évolution du marché des cyclomoteurs en location sur la surface du globe.
Zones stratégiques du marché des cyclomoteurs en location
Aujourd’hui le marché de location de cyclomoteurs s’étend sur 22 pays, soit un de plus que l’année dernière. En effet, si la Suisse, la Suède et la Croatie n’ont pas persévéré dans ce secteur, la Lettonie, la Slovaquie, la République Tchèque et le Brésil s’y sont mis. Ainsi, sur 22 pays proposant la location de cyclomoteurs, 15 sont européens. D’autre part, sur l’ensemble des flottes, celles qui circulent en Inde représentent 24% du marché. Là-bas, les deux-roues électriques n’ont pas encore pris le pas sur les véhicules à combustion thermique, même si c’est la voie qui semble avoir été empruntée. À ce titre, les firmes Vogo et Bounce travaillent à électrifier le paysage routier du Sous-Continent. Ensuite, 15% des flottes sont taïwanaises, avec 15 000 cyclomoteurs disponibles. Enfin, les États-Unis (6 000 scooters), le Mexique, le Brésil, le Liban et la Polynésie constituent 7% du marché observé.
C’est donc dans 122 villes du monde que s’est implantée la location de scooters, contre 88 en 2019. Quant aux métropoles déjà conquises, un certain nombre ont vu leurs flottes grandir : Bangalore compte aujourd’hui 22 000 véhicules de location contre 15 000 en 2019. Quant à Barcelone, la capitale catalane est passée de 4600 à 8900 cyclomoteurs en location et libre-service. En outre, d’autres augmentations relatives sont à noter à New-York (200%), à Taipei (167%) ou encore à Valence (119%). À noter que les villes d’Europe sont spécialisées en micro-flottes, qui ne comptent que quelques dizaines de scooters à louer.
Réglementation et appels d’offres pour les services de location de scooters électriques
D’un pays à l’autre, les politiques en matière de mobilité urbaine varient du tout au tout. Si de nombreuses villes n’émettent aucune restriction sur ce type de transport, d’autres, comme Barcelone, ont mis à genoux certains opérateurs par une réglementation sévère. Cela étant, de plus en plus de métropoles considèrent comme un bienfait la location de cyclomoteurs, et se lancent dans des procédures d’appel d’offres. C’est notamment le cas d’Amsterdam, qui a collaboré avec l’opérateur Check. Aussi l’enjeu a-t-il été de répondre à des intérêts communs : améliorer durablement la vie des utilisateurs comme des non-utilisateurs. Les terrains de négociations tournent alors autour de divers sujets tels que :
- le choix des zones de service,
- plafonner le nombre de cyclomoteurs,
- les mesures de sécurité à prendre,
- le dispositif de traitement des plaintes
- une intégration efficace dans la mobilité urbaine
La plupart du temps, ce sont les municipalités qui réfléchissent au bien être des contribuables avant d’envisager une collaboration. Les contraintes imposées sont alors l’occasion pour les entreprises de proposer des options plus spécifiques, comme des vérificateurs de stationnement, ou des plateformes de suivi en temps réel du bon fonctionnement du service.
Examen de la sécurité sur le marché de location de scooters électriques
Modifier durablement et à grande échelle la mobilité urbaine est ambitieux. Néanmoins, dès qu’un projet de cette envergure prend de l’ampleur, il convient de baliser chaque étape en limitant les failles possibles. En ce qui concerne les scooters électriques, la meilleure précaution réside dans l’encadrement. Cela passe par une sensibilisation des utilisateurs aux tenants et aboutissants du partage des biens matériels. À ce sujet, des firmes comme Revel se sont penchés plus avant sur des mesures de sécurité majeures avec :
- un test obligatoire de 21 questions est prévu avant de louer un véhicule,
- l’obligation de fournir un « selfie casque » avant de partir plein gaz,
- la suspension automatique des clients en cas de transgressions répétées,
- une application accessible à tous, y compris les non-membres, lesquels peuvent signaler des comportements frauduleux ou abusifs
- un système GPS qui détecte et alerte automatiquement les opérateurs, lorsqu’un cyclomotoriste roule à contresens ou sur des chemins réservés aux piétons.
Cette rigueur a non seulement vocation à préserver l’espace public, mais également à entretenir des relations de confiance entre les opérateurs et leurs partenaires d’assurance.
Étude des grands acteurs du marché des services de location de scooters électriques
À l’échelle internationale, ce sont des dizaines de fabricants et d’opérateurs qui ont pris d’assaut le marché de la mobilité urbaine et du partage de véhicules électriques.
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Les principaux Fabricants fournisseurs de cyclomoteurs
C’est dans l’ère du temps, les constructeurs de scooters électriques sont les plus nombreux. Vous en avez notamment l’illustration dans notre dossier sur les meilleurs scooters électriques actuels. À l’heure actuelle, voici donc les marques les plus répandues :
- Silence
- NIU
- Kymco
- Govecs
- Gogoro
- Askoll
- Vmoto
- Soco
- Torrot
- emco
- Yadea
En ce qui concerne les moteurs à combustion thermiques, on citera comme principaux fournisseurs Honda, TVS et Yamaha. NB : en 2020, le nombre total de fabricants dans l’industrie a diminué de 18 %.
Les Opérateurs dédiés aux scooters électriques de location en quelques chiffres
Pas moins de 76 opérateurs proposent des scooters en libre-service et autres véhicules en partage. C’est 22 de plus qu’en 2019, ce qui représente une augmentation de 41%. En outre, on compte désormais 35 villes accueillant plus d’un opérateur sur son territoire : une concurrence accrue qui annonce une belle compétitivité des services.
Top 10 premiers opérateurs de location de cyclomoteurs dans le monde
- Bounce qui évolue rapidement vers la location à long terme. L’ensemble de ses unités commerciales dispose de 30 000 scooters ;
- Acciona, avec 13 000 scooters électriques répartis en Italie et en Espagne. La firme possède la plus grande flotte d’Europe ;
- Vogo, c’est environ 10 000 cyclomoteurs sur le marché indien ;
- Cityscoot pèse 6 700 véhicules disséminés en France, en Italie et en Espagne ;
- eCooltra compte également 6 700 scooters. La firme est présente en Italie comme en Espagne. En outre, elle sévit au Portugal mais pas dans l’hexagone ;
- WeMo Scooter est à la tête d’une flotte de 6 500 cyclomoteurs : la firme a été la première à s’installer à Taïwan, où elle a su s’imposer comme leader ;
- Revel, c’est 6 000 véhicules circulant aux États-Unis ;
- Go loue 4 000 scooters électriques made by Gogoro à Taïwan ;
- I Rent est le troisième grand opérateur taïwanais, avec 3 800 cyclomoteurs disponibles. Il est remarquable notamment pour son service multimodal.
- Tier occupe la zone allemande avec 3 000 deux roues à assistance électrique. L’entreprise s’est insérée en rachetant feue la flotte COUP et les cyclomoteurs de Gogoro. C’est également le plus gros représentant de micromobilité multimodale.
Location de scooters électriques : un marché très concurrentiel
Comme on a pu le remarquer, la micromobilité constitue un terrain très concurrentiel, qui incite les opérateurs à redoubler d’exigence et de finesse stratégique. Si une firme ne s’impose pas en nombre d’appareils mis en location, elle doit alors jouer sur la créativité, l’agilité, l’expérience utilisateur et la recherche technologique. Certains acteurs nous permettent déjà d’entrapercevoir l’émergence de progrès considérables.
Mobilité urbaine : quel avenir prévoient les opérateurs ?
Il ne fait plus guère de doute que l’avenir de la micromobilité présentera trois caractéristiques majeures : il sera connecté, électrique et prévu pour un usage collectif. Cela étant, deux défis sont à relever pour y parvenir : “évangéliser” les gouvernements et sensibiliser le public. La tâche est néanmoins facilitée par des arguments fédérateurs, lesquels résident principalement dans le respect de l’environnement et la satisfaction itérée de l’utilisateur. À ce titre, il semblerait que les propriétaires de véhicules à combustion thermique ne représentent plus l’international way of life des années 20 de notre siècle. À l’inverse, les solutions de mobilité partagée inspirent les voyageurs. En effet, de plus en plus, ces derniers se contentent de l’usufruit des moyens de transport sans s’occuper d’en devenir les propriétaires. Le charme qu’exerce l’avènement du covoiturage en est un exemple flagrant. La micromobilité semble donc bel et bien se développer sur un terreau fertile. Mais quels en sont les principaux utilisateurs ?
Les Utilisateurs de scooters électriques en location et libre service
Avant même de nous figurer son visage, nous pouvons déjà affirmer que l’utilisateur des cyclomoteurs de location se multiplie : de 1,8 millions d’individus en 2018, on est passé à 4,8 millions en 2019. En 2020, l’augmentation s’accélère pour atteindre les 8,7 millions
Qui sont les principaux locataires de scooters électriques ?
On peut aujourd’hui dégager quelques pistes pour imaginer un persona. D’abord, on rapporte que 3 usagers sur 4 sont des hommes. D’autre part, 75% des utilisateurs auraient 45 ans ou moins. Enfin, assez mécaniquement, ce sont dans les milieux urbains que l’on relève le plus de convertis. De là, peut-être pouvons-nous enquêter sur les possibilités qui répondent le plus efficacement aux besoins de ces utilisateurs.
Un service de location multimodal pour répondre à divers besoins
Lawrence Leuschner, la PDG de TIER axe la stratégie de son entreprise sur la mobilité multimodale. En d’autres termes, la firme ne se contente pas des scooters, elle propose également des trottinettes électriques en libre-service. L’idée a porté ses fruits et a généré une nouvelle clientèle. L’opérateur a rapidement su discriminer les utilisateurs de trottinettes, qui ne parcourent en moyenne que 2 à 3 km, des cyclomotoristes, qui louent leurs véhicules pour des trajets plus longs. Il y en a donc pour tous les types d’actifs !
Évolution des tarifs : toujours plus de souplesse
Enfin la tarification se devait de suivre l’évolution de la micromobilité. Et le premier mot d’ordre est “dynamisme” ! Il faut varier, équilibrer, s’en remettre à des IA etc. Quoi qu’il en soit, les déconvenues liées au Covid 19 ont catalysé deux initiatives :
- la location à long terme : de grands opérateurs comme Bounce ont rapidement misé sur des locations à période prolongée, ce qui a légèrement réduit l’impact des premiers mois d’épidémie ;
- les systèmes d’abonnements : un grand nombre d’entreprises de mobilité urbaine ont tablé sur de nouveaux modèles d’abonnement, afin d’entretenir durablement leurs relations avec la clientèle. En effet, les tarifs à la minute ne conviennent pas forcément à tout le monde… Dans le même ordre d’idées, Cooltra propose désormais un Rental Pass (par heures/jours) et continue de tester des abonnements mensuels afin de gagner en souplesse pour des cas plus spécifiques.
Bilan sur l’étude de marché des scooters électriques de location en 2020
La micromobilité a manifestement résisté aux premiers dégâts occasionnés par le Coronavirus. En s’acclimatant, les entreprises n’ont pas freiné leurs ambitions de croissance, bien au contraire. Et tout en se développant, elles proposent de plus en plus de solutions à leurs utilisateurs, dont le nombre grandit de jour en jour. Certes, comme souvent, la concurrence est vouée à se stabiliser autour de quelques grands acteurs. D’ici là, l’on est en droit de croire que la compétitivité au sein de ce secteur aura un impact positif sur l’environnement, dû à une éventuelle réduction des gaz à effet de serre. Dans cette perspective, nous ne pouvons que vous recommander de poursuivre votre lecture avec notre comparatif des services de location de scooters électriques à Paris ou encore les services de location de scooters électriques proposés à Bordeaux.
Source(s) : Unu : Global Moped Sharing Market Report 2020