S’opposant à la high tech, la « low tech » désigne toutes les innovations proche du DIY (Do It Yourself) avec peu de matériaux et souvent peu polluantes. On vous donne 12 exemples d’innovations facile à adopter.
Le terme « low tech » peut sembler effrayant. On s’imagine immédiatement échanger des tutos sur le taillage de silex avec les cro-magnons ou partager une carriole avec une famille d’Amish alors qu’il ne s’est construit qu’en opposition à la high tech et désigne des innovations moins complexes à fabriquer et souvent bien plus écologiques.
Dès aujourd’hui, vous pourriez ajouter certaines de ces technologies à votre quotidien et protéger votre maison des fissures grâce à l’eau de pluie ou utiliser un paddle gonflable comme système anti-inondation
Ces technologies gagneront en importance avec le temps : les ressources n’étant pas infinies, il y a de fortes chances que les appareils utilisant un minimum de matériaux prennent une place plus importante dans nos quotidiens.
C’est là que la low tech devient intéressante : elle aspire justement à produire mieux (donc moins) et à limiter le gaspillage de ressources, sans pour autant faire une croix sur notre bien-être.
“L’écologie […] appelle à toutes les croissances fondamentales, sauf cette part infime de nos activités qui est l’accumulation de biens matériels détruisant les conditions d’habitabilité de notre planète”.
Aurélien Barrau, souhaitant rappeler que l’écologie ne signifie pas nécessairement “décroissance” (du moins au sens large).
Nous avons donc concocté un top 12 des techniques low tech qui, peut-être, façonneront les habitudes de demain, et nous permettront de continuer d’apprécier notre quotidien sans pour autant exploiter le monde vivant.
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Définition précise de la low tech
Le terme « low tech » désigne l’innovation qui ne nécessite pas forcément de technologie de pointe ou du moins qui ne dépend pas de trop de ressources renouvelables pour être produite.
Ainsi, une low tech doit privilégier la durabilité (créé à partir de matériaux recyclés, réparables et/ou recyclables) mais également l’utilité – pour tirer profit de la technologie sans créer d’effets rebonds plus importants en bout de course.
L’amélioration d’une technologie (baisse des coûts, hausse de l’efficacité, etc.) peut engendrer une surconsommation des produits ainsi conçus, au détriment de l’environnement. C’est ce qu’on appelle « l’effet rebond », difficile à anticiper et à endiguer, car il relève du comportement des utilisateurs.
La low tech peut s’insérer plus ou moins facilement dans notre quotidien et on va essayer de vous montrer comment, via une liste de produits classés par ordre décroissant, en fonction de leur facilité d’acquisition, d’installation et d’usage.
Nota Bene : si la philosophie low tech va essentiellement vers le DIY (Do-it-yourself), nous avons pris le parti d’une sélection de produits pour la plupart trouvables sur le marché, afin de vous faciliter la tâche le plus possible !
Les produits low tech pour la santé et l’hygiène
Voici 3 exemples de produits largement sous-côtés qui ne nécessitent aucun aménagement et pourtant pourront servir tous les jours ou presque !
Déodorant, shampoing et autres cosmétiques solides
On n’y pense guère, mais la low tech est déjà représentée dans les produits de tous les jours. Déodorants, shampoings, dentifrice, ou encore lessive ont par exemple déjà tous leur alternative solide. Aussi faciles à utiliser que les versions traditionnelles, avec la même efficacité, ils présentent les avantages suivants :
- Aucun composant nocif pour la santé (ni alcool, ni sels d’aluminium, ni parfums artificiels) ;
- Ils durent beaucoup plus longtemps (mais sont plus chers à l’unité) ;
- Peu d’emballages (généralement 100% compostables, recyclables ou rechargeables) ;
- Beaucoup sont fabriqués en France ;
Les shampoings et déos sont sous forme de pains ou de sticks, le dentifrice en poudre ou en comprimés à croquer, et la lessive en poudre ou en feuilles.
C’est à se demander pourquoi on ne les voit pas en priorité dans les supermarchés, ce qui, pourtant, inciterait à leur consommation. Autre bémol intrinsèque à l’usage de ces produits : il faut les protéger de l’humidité pour les conserver.
Boku : le bidet amovible à installer sur des toilettes
Récemment, nous avons eu la chance de tester des WC à la japonaise directement greffés à notre cuvette. Un bel exemple d’ingéniosité qui utilise un système très simple de raccordement au tuyau de la chasse d’eau. L’adaptateur en T, très facile à installer grâce à une simple clé à molette, permet de projeter sur vos zones sensibles un jet d’eau assez puissant pour tout bien nettoyer.
Le corps principal du bidet se place entre la lunette et la faïence. Vous réglez l’intensité du jet juste avec un bouton au design boisé. Une fois que vous aurez dandiné du céans par-dessus cette fontaine atypique, vous pourrez vous sécher avec une serviette Bambou de la même marque ou un simple gant de toilette. Pour davantage de détails, voici notre test complet de Boku, le bidet français à la japonaise !
Anneau contraceptif masculin Andro-switch
Pour les personnes qui en ont marre des :
- Préservatifs masculins ou féminin (chers et les sensations sont réduites) ;
- Implants contraceptifs (parfois difficiles à faire enlever et aux effets indésirables) ;
- Stérilets (non supportés par tout le monde) ;
- Pilules (à prendre tous les jours avec des effets secondaires) et autres solutions à hormones ;
- Diaphragmes et spermicides (qui demandent souvent trop d’anticipation) ;
- Vasectomie ou ligature des trompes ;
- etc…
… une piste est en train d’émerger pour pratiquer le coït sans perte de sensations : la méthode thermique. On sait aujourd’hui que les spermatozoïdes se développent à une température de 35 °C environ. C’est pourquoi les testicules sont logés dans des sacoches de peau éloignées de la température du corps humain, à savoir 37,5°C, beaucoup trop chaud pour nos têtards de gamètes.
L’idée est donc simple : enrayer la spermatogenèse en réchauffant les gonades porteuses de liquide séminal. Peu après l’idée géniale du slip chauffant, est apparu l’anneau Andro-switch. Il s’agit d’un anneau en silicone servant simplement à faire remonter les bijoux de famille, afin que leur température s’élève simplement de 2 degrés. Le résultat est foudroyant : c’est une hécatombe de spermatozoïdes, et les seuls qui aient pu être fabriqués sont incapables de remonter jusqu’à un ovule. Solution économique, écologique et sans effets secondaires, elle réclame encore actuellement un suivi clinique pour un usage en toute sécurité (à défaut du marquage CE).
Des idées low tech pour se nourrir à faible coût énergétique
Ces trois objets offrent une jolie variation de nos modes de vie, et seront peut-être source d’inspiration pour commencer à imaginer votre nouveau décor !
Le balcomposteur pour s’initier au jardinage
Plus besoin d’avoir de jardin pour utiliser un composteur et ainsi apprendre à faire pousser des fleurs, des légumes ou même des plantes aromatiques. Cette structure en bois conçue pour les terrasses et les balcons associe la gestion de vos déchets organiques à deux petits espaces de plantation, dont un surélevé. Très ergonomique, elle ne requiert que 45 minutes d’installation.
La partie compost restera bien aérée et n’émettra donc pas d’odeurs désagréables, surtout si vous alternez les couches organiques comme les épluchures et autres restes non carnés avec les matières carbonées et sèches (cartons, papiers, sachet de thé, boîte d’œufs, etc.). Le tout offre un jus de compost récupérable tout au-dessous de la structure qui accélèrera la pousse de vos plantations.
Bien sûr, ça ne vous rendra pas autonome en nourriture, mais c’est un excellent moyen pour mettre un pied dans la botanique avec très peu de contraintes, et pourquoi pas l’apprendre avec vos propres enfants !
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Les fours et barbecues solaires
Avec ces inventions de la firme française Solarbrother, on se retrouve projeté dans Les Enfants de la Pluie du côté du peuple des Pyross, lesquels se nourrissent de la lumière du soleil. En effet, le four multicuisson Sungood 360 et le barbecue solaire Sunglobe, concentrent les rayons solaires pour les transformer en chaleur et ainsi faire cuire vos brochettes, mafés et autres tajines.
Le four pliable comprend deux modes de cuisson : le premier avec l’accessoire Suntube (1 L soit 2 à 3 personnes), entre 180°C et 240°C, et le second en mijotage de 100°C à 120°C grâce à la marmite Cook Up (2,5 L, soit pour 3 à 5 personnes). Sachez que le premier est utilisable même sous un ciel voilé, tandis que l’autre a besoin d’un temps très clair pour fonctionner.
Le barbecue, quant à lui, pourra nourrir jusqu’à 5 personnes et montera à la bonne température en 10 minutes chrono par temps clair, même en hiver ! En cas d’averses, pas de problème : il suffit de pivoter la parabole pour la mettre en « off ».
Le réfrigérateur low tech (ou frigo du désert) sans électricité !
Avis à la population occidentale ! Le frigidaire sans électricité existe bel et bien. Fait d’argile, on le trouve traditionnellement au Maroc et en Inde. Il utilise une technique de thermodynamique à base d’évaporation de l’eau pour refroidir les aliments à conserver (pour une durée de quinze jours en moyenne).
L’idée est de placer les aliments dans un compartiment, lui-même contenu dans un plus grand pot rempli de sable humide (environ 20 kg). La chaleur ambiante suffit à faire s’évaporer l’eau contenue dans l’intervalle, ce qui va occasionner une perte d’énergie à l’intérieur du plus petit pot et donc un refroidissement des légumes, des boissons et des desserts à conserver.
Deux bémols toutefois : il s’agit de penser à “arroser” votre frigo régulièrement, à savoir près d’1L d’eau/jour (ce qui reste heureusement bien moins cher en ressources énergétiques que l’électricité du réfrigérateur traditionnel). D’autre part, nous n’avons pas trouvé de modèle vendu directement en France…
Les installations low tech pour économiser des ressources
On passe ici à la vitesse supérieure : les plus motivés pourront en prendre de la graine afin de dépendre de moins en moins de certaines ressources.
Un vélo machine à laver : 2 pierres d’un coup !
Nous menons dans les pays développés une vie généralement trop sédentaire (au sens “inactivité du corps”) et fortement consommatrice en diverses ressources. Partant de ce constat, une machine servant à nettoyer son linge tout en pédalant nous paraît être une solution parfaitement adaptée à la situation ! Cela permet de faire une petite séance de sport à la maison 1 ou 2 fois/semaine tout en économisant un peu d’électricité.
En effet, une installation de ce style vous permet de nettoyer votre linge en une quarantaine de minutes max, essorage compris. Bien sûr, il faudra remplir la machine d’eau manuellement et prévoir un dispositif d’évacuation. Cela dit, c’est un équipement à la fois encombrant et difficile à acquérir autrement qu’en DIY. Mais quelle satisfaction à la fin !
Les toilettes sèches Ecodomeo : du low tech, mais de luxe !
Nous vous avons déjà parlé des toilettes sèches comme une solution d’avenir et même si envisager une transition vers ce type d’installation n’est pas simple au premier abord, nous sommes absolument convaincus que c’est une solution d’avenir. Imaginez : plus besoin d’épurer les eaux noires (ou eaux vannes) de nos WC. Les déjections reviennent directement à la terre pour alimenter l’humus, un ingrédient essentiel pour que nos terres soient fertiles.
Pour vous donner envie, on a trouvé Ecodomeo, une marque française proposant des modèles extrêmement bien designés, robustes et qui intègrent un composteur dans un local séparé (à évacuer tous les 3 à 10 ans seulement !).
Pour celles et ceux qui peuvent vider leur composteur plus régulièrement, essayez la marque Lecopot, qui propose également des designs originaux à prix beaucoup plus abordable !
Produire son biogaz à la maison avec le Système HBG 2.0
Un de nos coups de cœur de ce dossier est cette créature étrange à la trompe tournée vers le ciel. En fait, elle sert à transformer la plupart de vos déchets organiques en biogaz et en engrais liquide, grâce au processus de digestion anaérobie. Vous nourrissez votre HBG 2.0 (la drôle de tente en forme d’éléphant) avec vos épluchures, légumes et autres résidus organiques mélangés à de l’eau (y compris les détritus de vos toilettes sèches).
Une horde de bactéries viendra digérer la mixture et rejettera rapidement du biogaz purifié par du charbon actif, et vous pourrez utiliser votre gazinière avec. Le bio-engrais récolté en parallèle servira vos plantations ! Et pour des exploitations un peu plus ambitieuses, les HBG 4.0 et HBG 7.0 vous permettront de sortir entre 700 et 2500 L de biogaz par jour !
Des installations lourdes pour augmenter l’autonomie de votre maison
Ces installations sont les plus compliquées et les plus onéreuses, mais sur le long terme, elles peuvent représenter de sacrés avantages quant à notre consommation de ressources !
Le système aquaponique Permacube pour installer un potager n’importe où !
Une déco d’intérieur ou d’extérieur, à la fois écologique et productive ? Ça existe, avec ces jardinets intérieurs fondés sur la technique d’aquaponie (ne pas confondre avec l’aqua-poney). La firme Permacube vous propose des kits pour vous apprendre et mettre en pratique un principe cyclique étonnant : un aquarium rempli de poissons pour produire des déjections animales – servant de nutriments aux plantes qui poussent à proximité.
De ce fait, l’eau sera purifiée automatiquement et vous pourrez élever vos poissons sans mal. Le tout dans n’importe quel type d’espace ! En fait, c’est simple : vous recréez tout un écosystème miniature. Si vous voulez du matériel très bien designé pour votre coriandre, vos fraises, vos tomates et votre basilic frais, demandez un devis à Permacube.
Le chauffe-eau solaire pour des économies d’eau chaude !
Si on peut cuire des aliments avec le soleil, pourquoi pas chauffer l’eau de notre douche ? Un panneau thermique placé sur le toit, un réservoir d’eau chaude, autrement dit un ballon de 40 à 200 L, une pompe, un circulateur ou un régulateur thermique pour relier les deux et c’est parti !
Il en existe trois sortes :
- À pompe électrique, plus facile à installer mais aussi plus cher ;
- À thermosiphon, qui a l’avantage de fonctionner sans pompe mais ne va pas dans toutes les maisons ;
- À monobloc, facile d’installation mais avec un ballon situé à l’extérieur.
Pour les trois solutions, des aides financières existent et même des conseils sur le taux d’ensoleillement que vous pouvez exploiter, via une étude de faisabilité.
Dans le meilleur des cas, votre consommation d’eau chaude sera couverte à hauteur de 70 % !
Solaire Hybride Blular : la pompe à chaleur réversible pour l’été et l’hiver !
Un des fléaux pour l’écologie, c’est la climatisation. Pourtant, en période de canicule, il peut être difficile de s’en passer. Il existe plein de techniques low tech, comme le puits canadien (hélas très cher et difficile à installer), mais nous avons plutôt opté pour la convergence des panneaux photovoltaïques avec la pompe à chaleur de type air-air.
C’est ce que propose le système hybride Blular, qui utilise par défaut l’énergie solaire pour alimenter votre climatiseur (qui devient un radiateur en hiver). En outre, le fluide frigorigène R32 qu’il utilise est un des moins problématiques pour l’environnement. Dans les meilleures conditions, votre climatiseur vous permet ainsi d’économiser 90% d’électricité en été et 70% en hiver ! Avec un coût de près de 5 500 €, il s’amortira facilement de moitié au bout de 3-4 ans.
Pourquoi avoir mis la tête d’un Amish sur votre photo, l’écologie n’est pas représentée par cette société, qui si vous vous y intéressiez, n’est pas si écolo que cela car déjà complètement sous le joug de Monsanto!
Pourquoi nous prenez vous pour des idiots à ce point?
« Le terme « low tech » peut sembler effrayant. On s’imagine immédiatement échanger des tutos sur le taillage de silex avec les cro-magnons ou partager une carriole avec une famille d’Amish alors qu’il ne s’est construit qu’en opposition à la high tech et désigne des innovations moins complexes à fabriquer et souvent bien plus écologiques. »
Il s’agit d’une boutade sur l’image que peut renvoyer le terme « low tech » et non d’un jugement de valeur.