Le royaume de Mickey est certes celui de la féérie et des enfants, mais aussi et surtout celui des affaires. L’empire de la souris aux grandes oreilles, fondé par le dessinateur Walt Disney, se décline désormais sous toutes les formes possibles et imaginables : figurines, peluches, films, habillement et/ou évidemment les célèbres parcs d’attractions !
Or Disney est loin de rêver lorsqu’il s’agit d’innovation : en témoigne l’intérêt prononcé de ses équipes en charge de l’innovation pour les objets connectés. L’internet des objets aura apporté à Disney une de ses principales innovations en 15 ans : le Magic Band. Ce bracelet connecté est utilisé par les visiteurs du parc d’attraction Disneyland d’Orlando (et bientôt à Marne-La-Vallée?) pour faciliter leur expérience de vie à l’intérieur du parc et évidemment à les encourager à dépenser (un peu) plus…
Et si certains décriront certainement l’intrusion de technologie dans ce monde pensé pour les enfants, combien peuvent encore contester publiquement les intrusions de Google Maps dans notre compte Gmail..? L’acceptation des technologies nouvelles se fait ainsi à condition qu’elles apportent une vraie plus value pour l’utilisateur, et c’est le cas avec le Magic Band de Disney.
Disney : un monde sans contact
Depuis la création du parc Disney World en 1971 et même avant, Walt Disney a largement utilisé son parc en guise d’expérimentation continue pour tester la réaction des visiteurs à ses nouvelles créations, des dessins mais aussi des technologies. En cela, les bracelets Magic Bands et leur plateforme en ligne, MyMagicPlus, sont peut être en train de constituer le point d’orgue d’une stratégie vieille de près de 50 ans.
Ces bracelets de caoutchouc marqués des célèbres oreilles de la souris star sont proposés en 7 coloris (gris, bleu, vert, rose, jaune, orange et rouge) et renferment une puce RFID, une puce de radio-transmission et une batterie d’une autonomie de 2 ans.
Au sein du parc, le Magic Band connecte le visiteur qui le porte à une immensité de capteurs et de détecteurs pour vous aider à profiter du parc Disney d’Orlando (en Floride) dans les meilleures conditions. Et cela commence dès votre réservation : en vous proposant de sélectionner vos attractions préférées parmi celles proposées, les serveurs Disney vous proposent un itinéraire spécialement calculé pour correspondre à vos attentes et éviter les files d’attentes trop longues. Vous pouvez vous habituer au Magic Band en le portant une semaine avant votre venue au Parc puisqu’il vous est livré à la maison une semaine à l’avance, par la Poste.
Avec le service ‘Magic Express‘, le bracelet remplace toutes les formalités à compléter au moment de l’arrivée chez Disney, présentez simplement votre bracelet aux bornes d’entrée, les mêmes qu’on retrouve ensuite pour accéder au bus qui fait la navette dans le parc ou les lecteurs pour l’accès à votre chambre d’hôtel.
Et comme le Magic Band est relié à votre carte bancaire depuis votre réservation en ligne, il n’est plus nécessaire de transporter de l’argent liquide sur soi pendant la visite : les caisses sont compatibles et le bracelet fait office de moyen de paiement dans le royaume de Disney.
Voici à quoi ressemble une visite très connectée dans le monde de Mickey. Et pour la société ?
Un investissement à 1 milliard pour Disney :
Pour Disney, les investissements colossaux pour mettre en oeuvre le Magic Band n’ont rient d’anodins : on les estime à 1 milliard de dollars. Il a fallu interconnecter plus de 100 services en ligne pour donner vie à la plate-forme MyMagicPlus et transformer le parc Disney en un ordinateur géant, capable de diffuser et d’organiser des millions de données par minute, afin d’anticiper les moindres envie de la clientèle qui déambule dans le parc chaque jour de l’année.
En cela, la promesse de Disney se rapproche de plus en plus de celle de Google, Apple ou Facebook. A la différence près que Disney à la capacité d’expérimenter des choses au sein de son parc d’attractions qui seraient considérées comme invasives de la part d’Apple ou Google dans la vie de tous les jours. Lors d’une visite au parc, le visiteur accord à Disney le droit de tout contrôler pour lui permettre de passer la meilleure journée possible. Et petite à petit, la plongée successive des particuliers dans ce type de technologies les habitue à plus de servitude vis à vis des machines.
Dans le cas de Disney, la révolution numérique a été menée dans le plus grand secret. Il s’agit là de raisons à la fois stratégiques et culturelles : dans le monde féérique qu’il crée, Disney ne veut pas que les dures réalités ne viennent entâcher la magie qui entoure son image. Initiée en 2008 par le top management de Disney, dont Meg Crofton, alors Président de Walt Disney World Resort, la transition numérique implique désormais près de 1.000 personnes au quotidien dont la mission est de faire tomber toutes les frictions afin de constituer la meilleure expérience utilisateur possible.
Mais le Magic Band est aussi et surtout une formidable opportunité pour Disney de comprendre et de s’adapter à l’évolution de son marché. Les bracelets connectés de Disney l’aident aussi à optimiser le fonctionnement de son produit. En permettant à ses visiteurs de prioritairement accomplir leur attraction préférée, il peut les amener ensuite à en essayer d’autres, afin d’optimiser l’utilisation de toutes les attractions et ainsi réduire l’attentes aux plus prisées. Puisqu’ils sont plus actifs dans le parc, les visiteurs dépensent plus, retiennent plus de moments et les partagent plus avec leurs proches, les incitants à visiter Disney à leur tour.
En terme de logistique, Disney bénéficie de bien meilleures prévisions de ventes grâce à son Magic Band, en comprenant comment et où les visiteurs se dirigent à un instant t. Cela permet enfin à Disney d’optimiser l’occupation de ses salariés, libérés des tâches de prise de commandes ou de paiement en caisse au profit de vraies interactions avec les visiteurs.
Thomas Staggs, COO de Walt Disney Company (et futur CEO de la société si l’on en croit les analystes), est celui qui a obtenu l’autorisation du conseil d’administration de Walt Disney Company pour mettre en oeuvre le projet ‘Magic Band’, son raisonnement est simple :
« Dans un parc Disney, le dilemme est le même que sur internet : il y a bien plus de choses à faire que de temps pour les accomplir. Ce choix est terrorisant. En tant que compagnie, nous devons nous adapter à cette situation. Et avec une technologie suffisamment avancée, qui s’apparente pour le grand-public à de la magie, on peut aider les visiteurs à accomplir leurs rêves sans entraves et sans frustration. »