Les États-Unis viennent de lancer une enquête sur OpenAI, la société derrière le célèbre chatbot : ChatGPT. Au cœur de cette investigation, les services dédiés tenteront d’observer si l’intelligence artificielle a bel et bien enfreint des lois (notamment concernant la protection des données) : un véritable danger pour l’avenir des IA ?
L’actualité autour des IA ne cesse de questionner leur fonctionnement. Après la demande de pause dans leur développement le 29 mars dernier, la lettre ouverte de 150 sociétés (dont Renault, Airbus et Heineken) se plaignant des lois européennes, voici : l’enquête des États-Unis sur ChatGPT.
Cette investigation ne sort pas de nulle part et fait suite à une fuite de données majeure d’OpenAI. Que risque ChatGPT ? On vous explique ça tout de suite.
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Une fuite de donnée qui inquiète la FTC
L’une des raisons derrière cette enquête est la fuite de données qui a eu lieu en mars chez OpenAI. A ce moment-là, un bug avait permis à certains utilisateurs de voir les historiques d’achats et des informations de paiement d’autres internautes…
OpenAI était alors revenu sur cet événement dans un billet de blog expliquant que cela n’avait concerné qu’une quantité « extrêmement faible » mais deux points peuvent alors être soulevés :
- C’est quoi « extrêmement faible » quand on a 100 millions d’utilisateurs actifs par mois ?
- Est-ce qu’une seule fuite n’est pas en soi déjà alarmant ?
La FTC (Federal Trade Commission) aura donc pour mission de déterminer si OpenAI suit bien la loi et n’a pas mis en danger les consommateurs. Notons, tout de même, que Sam Altman – PDG d’OpenAI – a indiqué que sa société serait coopérative avec l’instance de régulation américaine.
Quelles sanctions pour ChatGPT ?
« L’IA fait les gros titres en ce moment, et la FTC continue de privilégier les affaires tape-à-l’œil au détriment de la sécurité des résultats »
Adam Kovacevich, fondateur et DG de la coallition industrielle « Chamber of Progress »
En cas de condamnation, OpenAI pourrait être exposé à différentes sanctions. Précisons avant tout que la start-up propose dorénavant un mode « incognito » qui n’enregistre pas les données.
Cela étant dit, la FTC s’est forgé depuis quelques années une forte réputation en matière de sanctions. Elle avait par exemple condamné :
- Meta à payer 265 millions d’euros : pour avoir exposé les données de 500 millions d’utilisateurs.
- Twitter à payer 150 millions d’euros : pour avoir utilisé l’authentification à double facteur à des fins publicitaires.
- Amazon à payer 25 millions d’euros : pour avoir conservé des données qui devaient être supprimées.
La FTC pourrait également forcer OpenAI à demander le consentement des utilisateurs en amont.
« La FTC se félicite de l’innovation, mais le fait d’être innovant n’autorise pas à être imprudent […] Nous sommes prêts à utiliser tous nos outils, y compris l’application de la loi, pour lutter contre les pratiques préjudiciables dans ce domaine. »
Samuel Levine, directeur FTC