Vous pensiez que le café Nespresso n’était pas écologique à cause de ses capsules en aluminium ? La réalité est un peu plus compliquée que ça. Selon une étude, il serait même plus vertueux que d’autres moyens de faire du café.
Depuis les années 2000, Nespresso s’est imposée comme une référence dans le marché du café pour particuliers, en alliant un système de capsules individuelles à des cafés de grande qualité, la marque a réussi transformer l’expérience du café. Avec l’émergence de nouvelles façons innovantes de faire et boire votre café, le système de capsules qui a contribué à son succès est souvent décrié pour son impact environnemental.
Une étude d’impact aux résultats surprenants
Pour pallier cette critique, l’entreprise a mis en place des procédures de recyclage des capsules. Puis, en 2018, elle a commandité au cabinet d’expertise environnementale Quantis une étude sur l’impact environnemental de son système face aux autres moyens de production de café.
La célèbre capsule Lungo de Nespresso a donc été comparée à un traditionnel café filtre, un café « à l’italienne » et un café réalisé grâce à une machine avec broyeur à grain automatique. Contre toute attente, c’est cette dernière qui émettrait le plus de CO2. Les résultats obtenus furent les suivants :
- Café filtre : 103 grammes d’équivalent CO2 par tasse.
- Machine Nespresso : 108 grammes d’équivalent CO2 par tasse.
- Moka (café à l’italienne) : 110 grammes d’équivalent CO2 par tasse.
- Machine à broyeur automatique : 142 grammes d’équivalent CO2 par tasse.
Ce résultat ne manque pas d’interpeller, car le café Nespresso est le deuxième moins émetteur de CO2 malgré son conditionnement en portions individuelles. Comment expliquer ces résultats ?
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Le système Nespresso comporte de nombreux avantages
Cette étude, disponible sur le site de Nespresso, met en évidence le fait que l’emballage a finalement un impact très modéré sur le cycle de vie d’une tasse de café, loin derrière la production et l’usage. Sur ces aspects, Nespresso a des arguments à faire valoir.
D’abord, l’étude met en évidence le fait que la quantité de café inclue dans une capsule est bien inférieure à celle nécessaire pour faire un café dans une machine avec broyeur. Il faut en effet 50% de café supplémentaire à cette dernière pour obtenir un résultat similaire. (6 grammes pour la Nespresso, 9 grammes pour la machine à broyeur).
Outre ces données, les machines Nespresso ont l’avantage d’avoir un fonctionnement automatisé et parfaitement optimisé : impossible, donc, d’avoir la main lourde lors du dosage du café par exemple. Alors qu’au contraire, la réalisation de café avec une machine à filtre ou à l’italienne peut fortement varier d’un individu à l’autre.
Pour améliorer l’impact environnemental de son système, Nespresso cherche à rendre plus accessible le recyclage de ses capsules. Selon l’ARCA (Alliance pour le Recyclage des Capsules en Aluminium), un groupement d’intérêt fondé par Nespresso et l’Or, seulement 50% de la population française peut mettre ses capsules directement dans ses bacs de tri grâce au Projet Metal. Dans son ACV, Quantis a estimé un taux de recyclage des capsules à environ 20%, un chiffre qui tend à augmenter avec les années.
Une Analyse du Cycle de Vie qui a des limites
Néanmoins, cette étude commandée par Nespresso comporte des limites. D’abord, la réalisation d’une ACV (Analyse du Cycle de Vie) comporte de nombreuses hypothèses qui peuvent grandement influencer le résultat.
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Par exemple l’étude prend en compte le CO2 émis lors de la fabrication des différentes machines pour fabriquer le café, mais elle ne tient pas compte de leur durée de vie. Si Arnaud Deschamps, ancien directeur général de Nespresso France indiquait que les machines Nespresso étaient conçues pour une durée de fonctionnement de 10 ans, une cafetière italienne pourrait durer une vie entière.
En résumé, cette analyse met en lumière des aspects intéressants de l’impact environnemental de notre consommation de café. En revanche, elle n’apporte aucune réponse définitive sur la méthode à employer pour faire du café et ne se soustrait pas à la clé de notre transition environnementale : avoir une consommation raisonnée.
L’essentiel est qu’il soit bon et mieux que le classique