Le ballon connecté baptisé « Al Rihla » (signifiant « la voyage » en arabe) a été choisi pour les matches de la Coupe du Monde 2022 et tire son design, selon le site officiel de la FIFA, des bateaux traditionnels, de la culture, de l’architecture et du drapeau qatarien. Si les références culturelles ne sont pas évidentes à déceler (en tout cas pour nous), « Al Rihla » reste tout de même un atout technologique majeur qui pourrait révolutionner l’arbitrage dans le football.
« Il y avait hors-jeu ! », « elle est sortie ! » … Les matchs de la Coupe du Monde sont riches en débats et le domaine de l’arbitrage n’est pas épargné. C’est ce qui a poussé la FIFA et Adidas cette année à confectionner un ballon connecté sur mesure. Sa mission ? Aider les arbitres à justifier leurs décisions.
Un ballon connecté extrêmement précis
Véritable foyer d’innovations, la Coupe du monde 2022 a déjà fait parler d’elle en proposant des fonctionnalités de réalité augmentée durant les matchs. Tout d’abord, avant même de siffler le coup d’envoi, il faut savoir que ce ballon connecté « Al Rihla » doit être rechargé et connecté aux autres appareils d’aide à l’arbitrage.
Durant le match maintenant, le nouveau ballon du mondial 2022 est capable de savoir précisément si la limite de jeu a été franchie ou bien si un joueur était en position de hors-jeu. Pour ce faire, « Al Rihla » est équipé de plusieurs capteurs sensibles qui se divisent en 2 catégories :
- Des capteurs « Ultra-widebande (UWB) : qui permettent de traquer un objet dans l’espace et d’envoyer la position à tout moment.
- Des capteurs « inertial measurement unit » (IMU) : qui permettent de capter les nuances de mouvement dans l’air.
Grâce à ces deux types de capteurs, les arbitres assistants reçoivent un flux constant d’images et d’informations émanant du ballon (500 informations/images par seconde). Une fois les renseignements reçus, ils sont couplés avec les vidéos enregistrées par les caméras du système Hawk-Eye.
Le dispositif Hawk-Eye se compose de 12 caméras spécifiques réparties autour du stade. Elles sont paramétrées pour filmer chaque joueur et le ballon 50 fois par seconde. Vous trouvez ça excessif ? Ça ne s’arrête pas là. Chaque footballeur est filmé selon 29 points différents sur le corps (doigts, hanches, coudes, etc.) La finalité de cet assemblage de vidéos et de renseignements est une information plus précise et rapide mise à la disposition des arbitres. Le système est également un plus pour la retransmission télé, car il offre une reconstitution 3D de l’action et des angles inédits.
Le système a été mis à rude épreuve durant les phases de poule de ce mondial. On pense notamment au but controversé du Japon face à l’Espagne lors de la 3ᵉ journée de phase de poules. Lourd de conséquences – car éliminant l’Allemagne qui jouait en parallèle contre le Costa-Rica, le deuxième but japonais aurait pu créer bien plus de débats sur internet. Comme vous pouvez le constater sur la première vidéo, le ballon semble être sorti des limites de jeu. Toutefois, la deuxième (reconstitution 3D) montre que l’intégralité de la balle n’était pas sortie.
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« Al Rihla » sert aussi aux « hors-jeux semi-automatisés« . Ce nouveau mécanisme servant à délimiter la validité de la position d’un attaquant, en utilisant le même dispositif que les sorties de balles (ballon connecté + Système Hawk-Eye). L’avantage notable de cette fonctionnalité réside dans l’automatisation de la prise d’informations. Lorsqu’un hors-jeu est perçu par les caméras, les arbitres à la vidéo reçoivent une notification. Il est ensuite de leur devoir de regarder et d’analyser eux-mêmes l’image enregistrée.
Un ballon qui met fin aux débats arbitraux ?
L’œil humain est donc toujours nécessaire pour interpréter les images et le règlement. Cette nouvelle automatisation de l’arbitrage ne plaira sûrement pas aux romantiques du ballon rond, mais devrait en théorie permettre une application plus juste du règlement.
En théorie seulement, car l’arbitrage vidéo résout autant de problèmes qu’il n’en crée de nouveaux. L’application du règlement peut parfois s’avérée froide et contre « l’esprit du jeu« . On pense notamment aux pénaltys accordés pour des « mains involontaires »…
D’autres exemples d’erreurs d’arbitrages ont vu le jour durant cette Coupe du monde 2022. Par exemple, Lautaro Martinez, buteur argentin, s’est vu refusé un but pour un hors-jeu inexistant lors du match opposant l’Albiceleste à l’Arabie Saoudite. La raison ? Un des défenseurs a été oublié lors de l’établissement du hors-jeu…
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Il ne faut, en revanche, pas tirer de trop grandes conclusions des quelques échecs de ce nouvel assistant connecté. De manière générale, son apport a été bien plus positif et a clarifié plus de situations qu’il n’a causé de dommages. Il convient également de se poser les bonnes questions : qui est réellement responsable des erreurs d’arbitrages ? L’arbitre de terrain ? Ceux à la vidéo ? La technologie ? Le règlement parfois trop nébuleux ? Les réponses ne sont pas les mêmes selon la situation et c’est pourquoi il convient de rester prudent dans l’interprétation d’une erreur.
Sur une note plus légère, le ballon connecté du mondial 2022 a permis de faire la lumière sur une situation cocasse. Durant le match, Portugal-Uruguay, Cristiano Ronaldo a réclamé un but qu’il n’avait pas marqué… La FIFA et Adidas sont revenus publiquement sur ESPN pour clarifier la situation :
« Aucune force extérieure n’a été mesurée sur le ballon comme le montre le manque de battement sur nos mesures. Les capteurs de 500Hz IMU à l’intérieur de la balle nous permettent d’être extrêmement précis sur notre analyse«
Analyse plus précise et plus rapide, le ballon connecté de la coupe du monde 2022 a d’ores et déjà transformé l’arbitrage du football. Souvenez-vous des débuts de la VAR. Les temps d’interprétation étaient longs, sans images. Mais années après années, les arbitres ont peaufiné leur utilisation de l’outil pour le rendre plus fluide et compréhensible. Sans doute le ballon connecté suivra la même voie et finira par s’imposer comme la norme sur les terrains de football professionnels.
Où regarder la Coupe du Monde 2022 ?
Les matchs du mondial 2022 sont répartis entre Bein Sports, qui a tous les matchs, et TF1, qui a ceux de la France et de 20h.
Quand finira la Coupe du Monde 2022 ?
La finale aura lieu le dimanche 18 décembre à 16h (heure française).
Quel est le pays le plus titré ?
Le Brésil est le seul pays à posséder 5 coupes du monde. Il est suivi de l’Allemagne et de l’Italie avec 4. Aucun pays n’en possède 3, mais la France, l’Argentine et l’Uruguay en compte 2. L’Espagne et l’Angleterre ferment le classement avec une édition chacun.