La loi Arcom a été votée en France le 29 septembre 2021 au Sénat. Son objectif ? Empêcher le piratage des œuvres sur Internet, dans la même lignée que la loi Hadopi. Présentation détaillée d’un nom qui devrait se faire connaître pour les prochains mois.
- C’est quoi l’Arcom ?
- Quels sont les objectifs de l’Arcom ?
- Quels moyens de cette nouvelle autorité ?
- De nouveaux outils à la disposition de l’autorité
- Les sites miroirs visés par l’ARCOM
- Le streaming sportif en ligne de mire
- Netflix aussi dans le viseur de l’Arcom
- La loi Arcom pourrait faire évoluer le piratage en ligne ?
49 voix et 4 voix contre. C’est ainsi que la loi Arcom a été validée par le Parlement français dans les derniers jours du mois de septembre. Selon son intitulé exact, c’est le « projet de loi relatif à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique ». Quelles seront les fonctions, les limites et les objectifs de cette nouvelle autorité ? Tour d’horizon détaillé.
C’est quoi l’Arcom ?
Pour l’instant, on parle donc d’un texte de loi, destiné à réorganiser la lutte contre le piratage sur Internet. Mise en place en 2009, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) va passer la main. Son efficacité a été jugée trop limitée et désormais c’est donc une nouvelle autorité qui a été mise en place.
L’Arcom possède un champ d’action beaucoup plus large et des compétences étendues. En effet, elle comprend aussi le CSA, qui est le régulateur de l’audiovisuel. Cela lui permettra d’agir contre le peer-to-peer, le piratage, les sites de téléchargement illégal direct et même parmi ses objectifs, on trouve le streaming.
La composition de l’Arcom
L’Arcom, qui regroupe donc deux entités de régulation du numérique et de l’audiovisuel, est composée de 9 membres et de leur équipe. Le président est nommé par le président de la république et son mandat dure 6 ans non renouvelable. Parmi les membres de l’Arcom, on retrouve notamment :
- Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom et ancien rapporteur général à la Cour des comptes
- Denis Rapone, membre et ancien président de la Hadopi
- Jean-François Mary, ancien président de la Commission de classification des œuvres cinématographiques
- Carole Bienaimé-Besse, ancienne conseillère du collège du CSA
Quels sont les objectifs de l’Arcom ?
Le piratage aujourd’hui n’est pas le même que celui que l’on pouvait trouver il y a 10 ans. Les habitudes des internautes ont évolué, mais la législation audiovisuelle n’avait pas été capable de suivre jusque-là. Lors de la création de la Hadopi ou du CSA, c’est eMule ou encore les sites de peer-to-peer qui avaient le vent en poupe. Désormais, ce sont les sites de téléchargement direct et ceux de streaming violant le droit d’auteur. Cela concerne les séries et les films bien sûr, mais aussi les événements sportifs qui sont très largement diffusés illégalement à travers des sites de streaming. Ce sont notamment eux qui seront au cœur de la nouvelle action de l’ARCOM.
En plus de cette régulation, l’Arcom aura pour mission la mise en place d’une politique publique dans le monde de l’audiovisuel. Par exemple, la gestion de la volonté de fusion entre TF1 et M6 et son risque de monopole et position abusive.
Les trois principales missions de l’ARCOM sont une mission de protection des œuvres et objets auxquels sont attachés un droit d’auteur ; une mission d’encouragement au développement de l’offre légale et d’observation de l’utilisation licite et illicite des différents contenus et une mission de régulation et de veille dans la protection des œuvres
Quels moyens de cette nouvelle autorité ?
Jusque-là, la loi Hadopi basait notamment son mécanisme de riposte graduée sur la collection des adresses IP. C’est cette donnée qui était utilisée pour avertir les internautes qu’ils avaient été identifiés alors qu’ils récupéraient une œuvre illégalement par le droit d’auteur. La loi anti piratage cherchait notamment à pousser le possesseur de la ligne Internet à prendre des mesures pour empêcher qu’elle ne soit utilisée de cette manière.
La riposte graduée qui était utilisée par la Hadopi est conservée pour la loi Arcom. Mais, quand on voit les résultats mitigés qu’elle a générée, on est en droit de se poser la question de sa pertinence.
Cependant, les usages vont désormais évoluer au-delà des pratiques de BitTorrent et eMule sur lesquels l’IP des internautes pouvait être collectée. Comment agir contre les sites de streaming sportif illicite ou encore les offres de télévision par Internet (IPTV) à la légalité parfois douteuse ? L’arsenal doit désormais évoluer radicalement.
De nouveaux outils à la disposition de l’autorité
Parmi les outils qui seront mis en action, on trouve notamment les listes noires qui sont déjà adressées aux fournisseurs d’accès à Internet. Les fournisseurs d’accès à Internet et les moteurs de recherche devraient être mobilisés de façon de plus en plus intensive pour bloquer les sites litigieux.
Par ailleurs, lorsqu’un site se retrouvera sur la liste noire établie par l’ARCOM, ses partenaires commerciaux devront se manifester publiquement et n’auront plus le droit de collaborer avec lui. Les ayants droits pourront aussi s’appuyer sur la liste pour attaquer les sites en justice. Enfin, le retrait de cette fameuse liste noire de l’ARCOM devra se faire après une mise en conformité avec la loi.
Les sites miroirs visés par l’ARCOM
Un autre pan de l’action de la future Arcom devrait notamment viser les sites miroirs qui permettent aux sites illégaux de rester accessibles malgré les blocages. Un travail titanesque quand on voit leur capacité à se répliquer très rapidement et sur de nombreux noms de domaines. La loi permettra à l’ARCOM d’interdire l’accès à ces contenus à partir du moment où l’accès au site source a été interdit par la justice. Reste à pouvoir déterminer ce qui relève du site miroir ou de l’imitation. Les ayants-droits auront aussi le droit de saisir la justice.
Le streaming sportif en ligne de mire
Les missions du cas « streaming sportif » par l’Arcom représentent véritablement une cible prioritaire en raison des enjeux financiers qui entourent de nombreux événements sportifs, qu’il s’agisse par exemple de la Ligue 1 ou de la Ligue des champions. Concrètement, avec l’ARCOM, la ligue sportive professionnelle concernée pourra saisir le président du tribunal judiciaire de Paris dans le cas d’une retransmission illégale. Celui-ci sera alors directement en mesure d’agir pour bloquer l’accès du site coupable.
Ce combat était un des grands échecs de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), qui n’avait pas réussi à endiguer l’offre toujours plus importante. D’où le point d’orge mis par l’Arcom pour stopper le streaming sportif.
Les premiers résultats de l’Arcom contre le streaming sportif
Les chiffres du premier trimestre 2022 a montré que l’ARCOM porte ses fruits. Le président de l’entité de régulation a indiqué en septembre dernier avoir obtenu le blocage de plus de 800 sites, « diminuant de près de 50 % le piratage sportif au cours du premier semestre ». Avec un blocage plus facile des sites miroirs, l’efficacité est décuplée et explique cette diminution drastique.
Netflix aussi dans le viseur de l’Arcom
En l’espace de 12 ans, la situation a radicalement évolué. Lors de la mise en place de la Hadopi, l’offre légale sur Internet était particulièrement limitée. Pouvoir trouver un film ou une série relevait parfois du parcours du combattant. C’est un argument qui était régulièrement mis en avant par les internautes pour justifier le recours au téléchargement.
Désormais, le choix de plateformes légales est vaste. Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, ou encore OCS proposent des contenus culturels (films et séries) facilement accessibles depuis un ordinateur, un téléphone ou même une télévision connectée. RMC Sport et Bein Sport offrent aussi de nombreuses rencontres que les internautes peuvent voir facilement. L’Arcom veillera à ce que ces services de médias audiovisuels respectent leurs obligations d’investissement dans la production française, à hauteur de 20%.
La loi Arcom pourrait faire évoluer le piratage en ligne ?
Paradoxalement, cette offre variée peut aussi constituer pour certains internautes une incitation au piratage. La prolifération des services et l’éclatement de l’offre culturelle et sportive fait aussi exploser la facture. S’abonner à toutes les plateformes qui existent aujourd’hui semble peu ou prou impensable d’un point de vue tarifaire. C’est ce qui peut pousser certains internautes à avoir recours au streaming ou à télécharger illégalement du contenu.
L’Arcom aura donc encore du travail face à elle. Reste à savoir si cette nouvelle autorité sera à même de remplir ses fonctions. Hadopi aura très largement contribué à faire évoluer les pratiques de piratage sur Internet. L’Arcom pourrait avoir un effet similaire en poussant les internautes à avoir recours à des VPN ou encore à changer leurs DNS de façon très régulière. La réponse dans quelques années…
Par quel organisme est financé l’Arcom ?
Etant une autorité administrative indépendante, l’Arcom est financée par l’Etat français avec un budget annuel de 46,6 millions d’euros en 2022 pour un total de 355 employés.
Que faire en cas de mail Arcom ?
Si vous recevez un mail de la part des autorités audiovisuelles sous forme d’avertissement, faites profil bas et arrêter toutes pratiques illégales. Un deuxième avertissement pourra avoir des conséquences bien plus grave au regard de la loi.
Quelles sont les sanctions de l’Arcom ?
La règle de la sanction graduée est appliquée par l’Arcom (le 3e avertissement est suivi d’une condamnation). En France, vous pouvez être poursuivi en justice et être condamné à 1500€ d’amende, que ce soit pour de la diffusion de contenu illicite et le téléchargement de vidéos non libres de droit.
Est-il toujours possible de regarder du streaming gratuit ?
Regarder des sites de streaming gratuit est de plus en plus difficile et risqué avec l’arrivée de l’Arcom. Ses missions plus importantes et la réussite des blocages vont dans ce sens. Mais, il existe toujours des sites qui n’ont pas encore été supprimé et qui sont encore disponibles sur internet.
Crédit(s) : Téléchargez / Streamez uniquement des fichiers / films libres de droits afin d'être dans la légalité. Meilleure-Innovation.com ne saurait être tenue responsable de quelque façon que ce soit de l’utilisation résultant de l’exploitation du / des site(s) présenté(s) dans cet article.
Bref, comme HADOPI ne rapportait pas assez de sous aux Ayants Droits (SACEM, CSA&Co,…), les lobbies ont poussé une nouvelle solution (ARCOM), pour être plus rentable, et attraper plus de monde.
Reste que c’est juste une histoire de fric. Car HADOPI travaille pour les Ayants Droit, pas pour les usagers, ni pour la culture, ou l’art et la musique. ARCOM c’est pareil, juste moins honnête, plus discret et encore plus douteux. On remercie le vote (53 députés présents, sur 547, bel exemple d’absentéisme).
La France est l’un des pays les plus restrictifs qui soient pour la liberté d’opinion et d’expression. Mais ce choix du tout répressif, ben ça va nous amener a utiliser de plus en plus des outils de transit crypté, des VPN toujours plus efficaces, et à rendre plus visible la paranoïa de nos dirigeants.
Reste que HADOPI meurt enfin. Mais à choisir entre la peste et le choléra, j’ai du mal à choisir.
Pfff… 20 ans d’inutilité ne leur ont donc rien appris à ces nuls???
Les sites seront sur liste noire (probablement DNS) => pas de souci, on passera par les DNS libres (les connaisseurs les utilisent d’ailleurs déjà)
Les moteurs de recherche bloqueront ces sites? Pas de souci, on verra des moteurs de recherche alternatifs
Les sites seront mis en justice? Des sites à l’étranger???
Sans déconner, quand j’étais petit, pour 50FF on allait au cinéma à deux avec ma mère et j’avais une glace (fraise/citron). Aujourd’hui c’est 15€ la place (100FF !!!) plus 8€ la glace. Et ça ne les étonne pas qu’on les squeeze??? Au lieu de donner des millions à ces « vedettes » ils n’ont qu’à leur donner des milliers. Déjà ils vivront plus comme tout le monde au lieu de claquer leur trop plein de fric en drogue, boites et filles faciles et ça remettra les films à un tarif plus abordable.
quand je vois la redevance qu’on paye pour voir des films de l’an pebre comme on dit ici , (au fait si vous avez raté SISSI, n’ayez pas peur vous le verrez pour Noel. pour la 150 éme fois) on est un pays d’incapables commandé par des dictateurs légaux et qui pensent qu’a l’argent ,le peuple on est une plaie pour eux.il faut virer tout ça au plus vite.
La télé ne vaut pas un clou malgré le nombre de chaînes, le cinéma est trop cher pour bon nombre de personnes et le streaming j’en parle même pas. Alors Arcom… faut arrêter! Avant le piratage se faisait dans les rues, ça reviendra et bien malin le gouvernement qui voudra le contrôler..