Depuis plusieurs mois, et encore plus depuis le début mars, Apple et menacé par l’Union Européenne. S’ouvrir à la concurrence ou continuer son monopole et faire payer de fortes commissions ? Tel est le débat et Apple semble avoir un avis très tranché sur la question.
Alors qu’Apple a récemment écopé d’une amende de 1,8 milliards d’euros, la firme de Cupertino continue de tordre les règles du DMA (Digital Market Acts : ensemble de texte de l’UE visant à réguler les marchés du numérique) pour conserver son monopole.
Fréquemment critiqué pour ses taxes abusives (30%) à tous les développeurs (et in fine sur les consommateurs) qui voulaient apparaître sur les smartphones de la marque, l’App Store était clairement en tête de liste des boutiques à modifier pour l’Union Européenne.
Ce changement va bel et bien avoir lieu, mais la firme de Cupertino ne compte pas juste perdre son monopole : on vous explique comment.
App Store : le changement, c’est maintenant (ou pas)
Apple a donc accepté cette décision conjointe de l’UE et la cour de District des États-Unis, mais a mis en place quelques fonctionnalités qui rendent cette concurrence complètement faussée…
Comme le souligne Tim Sweeney, Apple a certes joué le jeu, mais continue de créer des pratiques anti-concurrentielles… Parmi elles, le PDG d’Epic Games (Fortnite) en souligne quatre :
- Une taxe de 27% sur les achats effectuée sur le web : cette taxe s’ajoute donc au 3-6% que prennent les autres boutiques et rend donc inintéressant l’achat d’application sur les stores concurrents…
- Les achats en ligne sur les sites concurrents ne peuvent pas se faire depuis la page produit, mais doivent être faits depuis un lien qui redirige vers une page d’achat.
- Le lien doit ouvrir une page générique : le deuxième point est déjà embêtant en lui-même, mais se complique davantage parce qu’Apple exige que la page ouverte soit « générique » ce qui oblige l’utilisateur à se reconnecter avec ses logs et à re-rechercher le produit qu’il venait chercher.
- Enfin, cerise sur le gâteau, Apple affiche un « message effrayant » (selon Tim Sweeney) qui laisse entendre que vous pourriez attraper des virus sur le site que vous allez visiter, quand bien-même, il s’agirait d’Epic Games ou d’un autre gros site reconnu.
Apple, le bon élève qui n’en est pas un
Avec ce changement, Apple ne fait que remettre en avant les pratiques profondément anti-concurrentielles qui ont fait son succès. Ports particuliers (Lightning), utilisation facilitée si vous possédez les autres produits de la marque et maintenant les boutiques d’applications concurrentes qui sont autorisées, mais rendues inutiles par la marque à la pomme croquée.
En plus de la récente amende d’1,8 milliard de dollars, la firme de Cupertino avait déjà été rappelée à l’ordre en décembre 2022 et avait dû payer une amende d’un million au tribunal de Paris. À voir si ces changements qui n’incitent pas du tout l’utilisateur à quitter l’App Store auront d’autres incidences sur les finances d’Apple dans les mois à venir…