Des ex-ingénieurs de SpaceX se sont regroupés autour d’un projet visant à développer un véhicule électrique et autonome sur les chemins de fer pouvant transporter des containers. A la clé, plus d’économie et de flexibilité sur un secteur peu et mal exploité aux USA.
Matt Soule, un ancien ingénieur de SpaceX s’est associé à certains de ces anciens collègues pour fonder une startup. Nommée Parallel Systems, elle a pour vocation à développer des véhicules ferroviaires électrique et autonome.
Ce premier argument peut paraitre évident, mais il ne faut pas oublier que les États-Unis ne sont pas un pays de train comme le sont la France ou le Japon, que le secteur ferroviaire y est très peu développé et que les locomotives y sont toujours à moteurs diesel. Il faut dire aussi que vu la taille du pays, cela reviendrait vite cher en caténaire… Il est donc évidemment question ici de véhicules électriques sur batterie.
Des fusées SpaceX aux trains électriques et autonomes
Comme dit précédemment, les États-Unis ne sont pas un pays de train. En raison de son récent essor à l’échelle de l’histoire (et à du lobbying), c’est l’automobile qui s’y est installée et y est devenu roi, avec des villes et des infrastructures complètes pensées et construites autour de cette dernière. Le transport ferroviaire de marchandises est peu développé. Quant au transport de passagers, il est quasiment inexistant, contrairement à la France et à ses 1 milliard de passagers par an.
Parallel System aimerait bien faire changer les choses avec des petits véhicules pouvant transporter des containers. Le transport pourrait donc se faire en train entre deux gros pôles (ou villes) puis continuer jusqu’au point d’arrivé par camion. Ce système serait moins polluant, plus efficients, plus rapide, pourrait désengorger les routes et serait également plus économique sur le long terme.
Concrètement, ces petites navettes capables de transporter 58T ont une autonomie annoncée de 800km, et pourraient être rechargées en 1h. Malheureusement, le prototype n’a pour le moment pu être testé que sur un tronçon de 80 Km. La sécurité serait également accrue puisque la distance de freinage pourrait être divisée par 10, même si le futur constructeur ne précise pas si c’est par rapport à un train entier ou à un seul wagon.
Ce qui est intéressant, c’est que chaque navette pourrait être autonome, ce qui serait un vrai gain logistique. Plus besoin d’utiliser des trains de plusieurs centaines de mètres de long entre deux points, et déserter les endroits plus reculés. Les petits réseaux pourraient être directement desservi. Ce qu’il faut, là où il le faut.
Le plus gros problème de la startup ne devrait pas être d’ordre technique, mais commercial. Le secteur ferroviaire américain est très particulier, et divisé entre un petit nombre d’acteurs en position d’oligopole (un peu à la manière des télécoms françaises il y a quelques années). Le secteur actuel est peuplé de géants peu enclins au changement et à l’innovation, du moment que la situation ne les oblige pas. La technologie a l’air de se focaliser sur le marché US, mais peut-être qu’elle aurait d’autres (ou meilleures) opportunités ailleurs. Comme en Europe par exemple ?